« Le sarcophage de Kaa-Iset daté de 330 avant notre ère, un pièce d’exception acquise par le Musée d’art sacré en 2009 », explique Alain Girard, directeur du Musée. Des Racines et des ailes sur le pont Le Rhône d’hier et d’aujourd’hui : tel était le thème de l’émission de France 3 « Des Racines et des ailes », diffusée le 20 janvier dernier – l’occasion de braquer les projecteurs sur la ville de Pont Saint-Esprit. « Le documentaire montrait le lien historique entre la ville et le Rhône à travers plusieurs éléments du paysage architectural », explique Alain Girard. Après avoir présenté la collégiale et la Citadelle construites entre le XIV e et le XVIII e siècle, le documentaire s’est donc intéressé au pont daté du XIV es. au travers de quelques anecdotes. Ainsi, on y apprend que jusqu'au XVII es., les chariots n'y circulaient qu'à vide, un bac transportant les marchandises. Autre monument historique de la ville, l'ancienne Maison des chevaliers, construite au XII e siècle, abrite aujourd'hui le Musée d'art sacré. Ses peintures et décors intérieurs demeurent intacts. Pendant 600 ans, elle fut la résidence des Piolenc, grande famille rhodanienne de négociants en blé. Des fouilles archéologiques et un important travail de restauration, dont la deuxième tranche vient d’être engagée par le Département, ont permis de suivre l’évolution de la bâtisse transformée au cours des siècles, de maison médiévale en hôtel particulier à l’époque moderne. 14 GARD mag’n°67 - février 2010 Quand l’art devient une religion… du partage Une centaine de peintures, de nombreux dessins, des masques africains, du mobilier d’intérieur, sans oublier six Renoir... « Un véritable trésor », s’émerveille Alain Girard, conservateur en chef des musées du Gard. En 2006, Jacqueline Besson, la fille du peintre laudunois Albert André, a légué au musée départemental cette collection exceptionnelle... A tel point qu’une partie de ces œuvres a récemment fait les beaux jours du Grand Palais à Paris et du Musée international de Séoul. « Par les relations privilégiées qu’il entretenait avec Renoir, Albert André disposait de photographies du passage de l’artiste dans le Gard, de nombreux dessins ainsi que plusieurs correspondances », explique Alain Girard. De quoi participer à la reconnaissance posthume du peintre laudunois – une reconnaissance à laquelle n’est pas étrangère l’équipe du musée départemental, de par son travail scientifique de conservation et de recherches documentaires. « A travers l’exemple d’Albert André, on comprend mieux l’un des objectifs de la politique culturelle menée par le Conseil général à savoir sauvegarder, valoriser et faire découvrir la richesse du patrimoine gardois. », note Alain Girard. L’école au musée... Pas question pour le Département de n’être qu’un financeur institutionnel. Acquérir des œuvres, aussi exceptionnelles soient-elles, ne suffit pas. Pour faire partager la richesse des collections détenues au Musée d’art sacré mais aussi au sein des musées Albert-André à Patrimoine Ouvert en 1995 à l’initiative du Conseil général, le Musée départemental d’art sacré est unique en France par son inspiration laïque et ses pièces d’exception. Aux côtés de la bibliothèque départementale de prêt (nouvelle DLL), des archives du Gard ou du musée du Vigan, il incarne avec force le projet culturel du Département : l’art rendu accessible à tous. Bagnols-sur-Cèze et Pierre-de-Luxembourg à Villeneuve-lèz-Avignon, le Conseil général a souhaité mettre l’accent sur le volet pédagogique. Résultat, depuis plusieurs années, écoliers, collégiens et lycéens sont régulièrement invités à venir découvrir des objets uniques. En 2009, ils étaient ainsi 5 409 à se rendre dans l’un des ces trois musées gardois, parfois pour une journée complète. Elèves et professeurs visitent les lieux avant de participer à des ateliers ludiques. « C’est une excellente occasion pour les enseignants d’approfondir certains thèmes du programme scolaire tels que la vie quotidienne au Moyen Age, les costumes d’antan, le bestiaire fantastique, l’art moderne, l’architecture médiévale etc. », précise Cordélia Delaitre, animatrice du patrimoine au Musée d’art sacré. Outre le Département, l’Association des amis du Musée d’art sacré, forte de ses deux cents membres, est également un partenaire privilégié. « Un musée qui ne reçoit pas de public ou qui ne renouvelle pas ses collections est un musée qui meurt... », aime à répéter Alain Girard. Nul doute que le Musée d’art sacré et ses « homologues gardois » ont encore de longs jours devant eux. Musée d’art sacré, 2 rue Saint-Jacques - 30130 Pont Saint-Esprit. Tél. 04 66 39 17 61. Ouvert toute l’année du mardi au dimanche de 10 h à 12 h et de 14 h à 18h. En juillet et en août, sans interruption de 10 h à 19h. Plus d’infos sur I.T. |