Du discours à la méthode La charte de la concertation est l’un des volets de la démarche de développement durable engagée par le Département. Son objectif ? Donner un cadre à la participation citoyenne. La concertation gardoise pourra se concrétiser, à la demande des élus, à différents niveaux : information, consultation, concertation, coproduction, cogestion... Un guide méthodologique, élaboré à partir de la charte, servira d’outil de référence. Vingt Gardois bénévoles se sont mobilisés pour participer à une dizaine de réunions et rédiger ensemble les grands principes d’une concertation efficace, après avoir rencontré des acteurs du monde associatif, des représentants des « pays » et des élus. Venus de tous horizons, hommes ou femmes, âgés de 19 à 71 ans, étudiants ou retraités, ingénieurs ou mères au foyer, agriculteurs ou employés, « ils se sont prêté au jeu, armés de deux certitudes : d’une part, le citoyen est expert de son quotidien, d’autre part, il lui faut dépasser ses intérêts particuliers pour rechercher l’intérêt général », souligne Juan Martinez, conseiller général du canton de Beaucaire et élu responsable du projet. Le citoyen est expert de son quotidien Face à une dizaine de conseillers généraux, le 9 novembre dernier, un souci partagé : « On s’est impliqué, on aimerait aller jusqu’au bout. » Juan Martinez rassure : « Bien sûr, il ne faut pas que notre travail commun s’interrompe. » Autre préoccupation : « Les élus vont-ils accepter de prendre le temps de la concertation ? » 4 GARD mag’n°66 - déc. 2009 - janv. 2010 Damien Alary le confirme : « Cette charte ne restera pas au fond d’un tiroir. Nos agendas sont certes chargés, mais nous avons l’intuition que la concertation pourra, paradoxalement, nous faire gagner du temps. Elle nous aidera à prendre des décisions conformes aux besoins des habitants et comprises par tous. Car, à l’issue de ce processus, ce sont bien les élus, responsables des politiques, qui décideront. » Un observatoire citoyen des transports Le groupe va remettre sa copie au président du Conseil général. Ce document établira les grands principes et les engagements réciproques du Conseil général et des citoyens, pour rendre cette démarche de concertation fructueuse et exemplaire. Premier « enfant » de la charte : l’observatoire citoyen des transports départementaux. « Composé d’élus locaux, d’associations et de citoyens usagers actuels et futurs des transports*, il a une triple mission d’observation, d’évaluation et de prospective, pour que les citoyens deviennent coproducteurs de la politique départementale des transports »,conclut Jean Denat. (*) L’observatoire réunit 3 collèges, soit 60 membres : 15 élus, un échantillon représentatif de 30 citoyens de tout le Département, y compris des enfants utilisateurs, et 15 représentants d’association (environnementales, consommateurs, personnes en difficulté, parents et formateurs). Il permettra de formuler des recommandations pour améliorer la qualité du service rendu. Pour en savoir plus : Page réalisée par P.F. Participation Face à face inédit entre Damien Alary, entouré d'une dizaine de conseillers généraux, et vingt citoyens mobilisés pour la charte de la concertation : une pure coproduction du Conseil général... Charte des usagers : pour connaître les règles du jeu Le Conseil général cherche à impliquer davantage les bénéficiaires de ses politiques. Il veut encourager l’usager à devenir acteur de son propre parcours, dans le domaine social, et, de manière générale, tend à replacer le bénéficiaire (commune, collégien...) au cœur de l’action publique en lui proposant une charte de ses droits et des libertés... elle-même élaborée en concertation. Résultat : des engagements clairs, compréhensibles par tous. « Il est question d’éthique professionnelle. En 2010, nous prolongerons ce travail, dans le champ de la solidarité, par la mise en place d’un conseil de la vie sociale réunissant des représentants des usagers et des professionnels, comme il en existe déjà dans les établissements d’accueil, conformément à la loi du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale. Les usagers seront consultés sur nos fonctionnements », résume Bernard Portalès, vice-président du Conseil général délégué aux solidarités. « Nous ne voulons pas d’une concertation d’apparat. Nous souhaitons faire émerger des groupes d’expression, quitte à ce que cela prenne du temps »,confirme Jean- Michel Suau, vice-président du Conseil général délégué à l’action sociale. |