[30] Le Gard mag' n°65 novembre 2009
[30] Le Gard mag' n°65 novembre 2009
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°65 de novembre 2009

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Conseil Général du Gard

  • Format : (200 x 270) mm

  • Nombre de pages : 16

  • Taille du fichier PDF : 2,6 Mo

  • Dans ce numéro : à qui profite la réforme ?

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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Réactions suite de la page 4 Denis Volpilière et Francis Cabanat, présidents des CCI du Gard Utile et efficace : ainsi pourrait-on résumer le partenariat engagé depuis plusieurs années entre le Conseil général et les chambres consulaires. Preuve en est : la concrétisation des nombreux projets initiés par elles et soutenus par le Département, en faveur du développement socio-économique du Gard. Sauf que la réforme annoncée, en limitant les capacités financières du Département, avec, notamment, la suppression décidée de la taxe professionnelle, entrave gravement ce partenariat. “Une réorientation des priorités du Conseil général pourrait nous conduire à infléchir notre propre action auprès des entreprises et du territoire. L’accompagnement financier des actions de la CCI Alès- Cévennes par le Département représente plus de 200 000 € par an, hors cofinancement des investissements à hauteur de 110 000 € pour 2009”, prévient Francis Cabanat, président de la Chambre de commerce et d’industrie Cévennes-Alès. Moins de projets pour les CCI Même souci chez son homologue Denis Volpilière, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Nîmes : “Si en tant que chef d’entreprise, je ne peux qu’apprécier la suppression de la taxe professionnelle, je milite, néanmoins, pour que le Conseil général, destinataire avec les communes de cette taxe, conserve une allocation qui lui soit propre et lui permette de continuer à collaborer activement à nos projets. Sans le soutien financier et logistique du Département, nous ne pourrons plus à l’avenir organiser certaines grandes opérations avec un impact direct sur l’emploi des Gardois.” Autant dire que les inquiétudes ne sont pas vaines quand on sait, comme le rappelait Francis Cabanat que le “Département a contribué à maintenir le taux élevé (18 %) de création d’entreprises dans le bassin d’Alès et ce malgré la crise.” ... surtout un cadeau, un de plus, fait aux grandes entreprises.” Une suppression que l’Etat a pourtant promis de compenser. “Cette compensation ne tient pas compte du développement du territoire. Elle devrait être totale la première année mais, chaque année suivante, nous perdrons 5 à 7 % de la base de notre taxe professionnelle, pour une valeur de 110 M€.” • Dette. Autre calcul effectué par le président du Conseil général : la somme due par l’Etat au Département au regard des compétences transférées. “On nous a donné plus de charges avec le RMI, puis le RSA, l’APA, l’allocation adulte handicapé et la lutte contre les incendies, sans nous verser les recettes correspondantes. Depuis 2003, l’Etat nous doit 400 M€. Vous imaginez bien qu’avec cette somme, je pourrais porter les projets nécessaires à l’aménagement de notre territoire, sans gaspiller, car, contrairement à ce que l’Etat veut faire croire, on maîtrise notre budget. Ce sont les collectivités territoriales et en particulier les Conseils généraux qui portent 75 % des investissements de la nation. Dans le Gard, depuis dix ans, on travaille au désendettement du Département. Ainsi, la dette a été réduite de 134 millions d’euros en sept ans. J’ai renoncé à l’organisation d’événements majeurs ainsi qu’à la construction d’un projet de Maison du Département qui aurait permis de concentrer Le ticket de car à 1,50 € est un choix politique et non pas une simple compétence. le personnel du Conseil général et donc de limiter les frais de fonctionnement.” “Nous faisons crédit à l’Etat et nous sommes accusés d’être les dépensiers ?” • Cofinancement. Pour joindre les actes à la parole, Damien Alary comme plusieurs présidents de Conseils généraux, envisage de poursuivre l’Etat en justice pour réclamer l’argent dû. “Certains parlent d’arrêter de participer aux projets cofinancés par l’Etat. Moi, je veux bien mais j’ai peur que l’Etat décide d’aller faire ailleurs ses projets d’envergure comme, par exemple, la ligne de train à grande vitesse. Au final, ce seront toujours les Gardois qui seront pénalisés. Il en va de même pour la “Rhodanienne” (la déviation de Bagnols-sur- Cèze et de L’Ardoise) qui est une nécessité pour les habitants. Nous sommes dos au mur devant ce chantage fait aux besoins des Gardois.” Une réforme et ses conséquences que Damien Alary a voulu, lors de trois réunions spécifiques, présenter aux maires, aux associations ainsi qu’aux organisations socioprofessionnelles, premières victimes de cette recentralisation. L’occasion d’expliquer certaines décisions budgétaires contraintes mais aussi et surtout susciter une prise de conscience collective et une mobilisation des Gardois. 6 GARD mag’ Dossier réalisé par P.F. et I.T. n° 65 - novembre 2009
Cet automne, la première pierre de la résidence la Fontaine a été posée à Pompignan. Partenaire privilégié des communes dans leur politique de logement, à l’avenir, le Département veut favoriser les communes qui ont proposé 20 % de logements sociaux sur leur territoire comme l’exige la loi. S ur 14 000 demandes d’habitat social, environ 11 500 demeurent toujours insatisfaites : preuve que la route reste longue. L’action en faveur du logement est un formidable levier pour améliorer la vie des Gardois en difficulté. Le Conseil général a donc choisi de passer à la vitesse supérieure en signant, début octobre, avec le premier bailleur social du département Habitat du Gard, Inaugurée il y a un an, la résidence Lumière et Vie permet à une vingtaine de personnes en difficulté de bénéficier d’un toit et d’un accompagnement individualisé. Il y a encore quelques mois, certains “dormaient dans la rue ou dans leur voiture”, aiment-ils à répéter, comme pour mieux souligner l’ampleur du chemin parcouru. D’autres “vagabondaient” d’une structure d’hébergement à une autre. Ça, c’était avant de se voir attribuer un logement au sein de cette résidence. L’occasion de réapprendre à s’occuper d’un foyer, à gérer un budget, à respecter les règles de bon voisinage, à faire face aux obligations administratives, mais aussi et surtout : “A retrouver le goût de la vie, le plaisir des choses simples comme prendre soin de soi, cuisiner, regarder la télévision, lire et sourire”, se réjouit Marilyn Zonzon, directrice de cette maison relais* située sur les hauteurs de Nîmes et inaugurée à l’automne 2008 avec le soutien du Conseil général. Un an plus tard, une vingtaine de personnes (femmes, hommes, couples, familles monoparentales) occupent la Habitat Coup de pouce au logement social Maison relais : l’appartement de la seconde chance majorité des dix-sept appartements d’une résidence pleine de charme. “Nous souhaitions un lieu qui respire la convivialité et la sérénité, combinant intimité nécessaire à chacun et espace de vie collectif”, justifie Marylin Zonzon. Page réalisée par I.T. une convention pour la période 2009-2011. “Il s’agit de permettre à Habitat du Gard de répondre, en matière de création et de réhabilitation de logements, au besoin grandissant de la population gardoise. Une attention particulière est également portée sur les demandes spécifiques des personnes les plus fragiles en favorisant la production de logements adaptés”, a expliqué Damien Alary. Premier objectif de la convention : réhabiliter 300 logements par an et en construire, dans le même temps, 300 neufs. Le Département se donne les moyens de ses ambitions en versant à Habitat du Gard une subvention annuelle de 4,2 M€ (contre 1,9 M€ précédemment). L’aide moyenne du Conseil général par logement passe, quant à elle, de 5 000 à 8 000 €, voire 10 000 € avec les primes complémentaires favorisant les habitats économes en énergie, adaptés aux handicaps et où les charges seraient réduites. Enfin, le Département s’engage à doubler les fonds propres qu’Habitat du Gard investira dans ses opérations de construction et à abonder à 10 % les investissements d’amélioration de son patrimoine ancien. “Grâce au soutien du Conseil général, nous allons investir annuellement 39 M€ dans la construction et envisager des projets que nous n’aurions pas pu mener sans ce partenariat”, se réjouissait Denis Bouad, président d’Habitat du Gard. Un bailleur social qui affiche, pour l’heure, 721 logements en préparation ou en construction et 544 logements en cours de réhabilitation ou en projet. Prendre son temps Pour autant, l’endroit n’est qu’une étape dans le processus entrepris par les résidents pour : “Retrouver une vie normale et une situation stable”. “Il s’agit de les aider à faire face aux difficultés qu’ils rencontrent. Ensemble, nous nous fixons des objectifs. On ne leur demande pas d’être totalement autonomes tout de suite, mais on y travaille chaque jour”, explique Pascal Fra, animateur de vie. Le discours est tout aussi optimiste chez sa collègue, Nathalie Besson. “Chaque résident est différent, dans ses besoins et ses objectifs, donc la gestion se veut individualisée. Petit à petit, chacun se reconstruit et retrouve goût à la vie. Mais il est impossible de fixer une date de départ”, souligne-t-elle. Côté loyer, les résidents participent à hauteur de 50 à 80 euros par mois, la partie restante étant prise en charge par la CAF. “Ici, nous sommes dans l’accompagnement, pas dans l’assistanat”, conclut Marylin Zonzon. Un accompagnement qui a déjà permis à de nombreuses personnes de se réinsérer socialement et professionnellement. * Le Gard compte actuellement quatre maisons relais. Un chiffre qui devrait rapidement augmenter au regard de plusieurs projets. n° 65 - novembre 2009 GARD mag’ 7



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