[30] Le Gard mag' n°64 octobre 2009
[30] Le Gard mag' n°64 octobre 2009
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°64 de octobre 2009

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Conseil Général du Gard

  • Format : (200 x 270) mm

  • Nombre de pages : 16

  • Taille du fichier PDF : 812 Ko

  • Dans ce numéro : eau... il est temps d'agir.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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Performances Al’origine, une demande de petits producteurs : imaginer un système pour décortiquer les châtaignes cévenoles, car les machines industrielles atteignent des coûts prohibitifs et leur sont inaccessibles. Transmise par la plate-forme technologique (PFT) de Lozère, spécialisée dans l’agroalimentaire, à la PFT du Gard dont la productique est un des pôles d’excellence, la commande est traduite en cahier des charges et devient un sujet d’étude pour des élèves de BTS du lycée Jean-Baptiste Dumas d’Alès, guidés par deux professeurs, Jacques Faïsse et Marc-André Farenc : « La pression est plus forte, à cause des enjeux financiers, mais le projet est aussi plus excitant pour les étudiants, qui savent que leur réalisation sera directement utile. » Car telle est la vocation d’une PFT : à but non lucratif, elle répond aux besoins spécifiques des très petites ou petites entreprises qui composent 80% de son public. Cofinancée par l’Europe et la Région avec un soutien du Conseil général de 11 500 €, la PFT du Gard a su fabriquer un prototype, reproduit et mis à disposition des producteurs pour la saison 2009 de la récolte de châtaignes. « Le principe est simple : passer à très haute température les châtaignes un 4 Matériel high-tech pour cultures ancestrales : le Gard ose le mélange des genres afin de relancer ses productions locales. La modernité se cultive Choc thermique pour les châtaignes GARD mag’n°64 - octobre 2009 court moment, puis les brasser pour en détacher l’enveloppe et dégager le fruit cru qui servira à confectionner confitures, marrons glacés et farines... », explique Eric Genevé, conseiller technologique et animateur de la plate-forme. Il ne suffisait pourtant pas de miniaturiser un système existant : « Il fallait tout adapter à un modèle réduit. » D’une capacité de 50 kg par heure, la machine offre un gain de temps qui permettra aux agriculteurs d’élargir leur production. La PFT du Gard n’en est pas à son coup d’essai : un système a notamment déjà été mis au point pour automatiser la mise en flacons d’huiles essentielles. Et, surtout, elle s’est dotée d’une machine très performante, dite « à prototypage rapide », venue des Etats-Unis et installée dans une de ses antennes, à l’IUT de Nîmes. « On rentre un fichier de dessin en 3D et le prototype en matière synthétique sort... Une première en France ! », note Eric Genevé. En 2008, la plate-forme aura mobilisé 180 élèves et 31 enseignants, et noué des contacts avec 149 chefs d’entreprise. Contact : PFT 30 - tél. 04 66 86 41 62 Eric Genevé aux côtés de deux étudiants de BTS en « Réalisation d’ouvrages chaudronnés », Maxime Poulet et Rani Naily : « On répond à la demande, de l’étude à la fabrication. Montage de dossiers d’aide financière, soutien technique de haut niveau... : la PFT offre des prestations auxquelles les petites entreprises n’ont pas naturellement accès. » Traitement (électro Le contraste est saisissant entre le travail « à la petite cuillère » qu’exige l’oignon doux des Cévennes cultivé et repiqué sur les faïsses, ces étroites terrasses nées au Moyen-Age des mains des moines, et son conditionnement de pointe par la coopérative Origine Cévennes, à Saint- André-de-Majencoules. Elle garantit, pour une commande passée avant midi, une diffusion nationale voire européenne dès le lendemain matin, sous étiquetage portant le label A.O.C. ou A.O.P.* 1 600 tonnes pendant la « campagne », d’août à mars, soit un semi-remorque par jour : « Nous voulons prouver que nous sommes extrêmement réactifs, même situés dans une zone excentrée des Cévennes », témoigne Thierry Gastou, le jeune directeur. Un système informatisé permet le tri des oignons suivant des plages de poids très fines. Gain de temps, précision : la centaine d’adhérents de la coopérative ne s’y est pas trompée. « Les producteurs s’engagent à nous apporter pendant cinq ans l’intégralité de leur volume, et nous nous engageons réciproquement à commercialiser toute cette marchandise au meilleur prix », souligne Thierry Gastou qui emploie une douzaine de salariés. Résultat : assurés de trouver un débouché pour une production à rendement élevé (50 tonnes par hectare en moyenne) avec des prix garantis de 1 € à 1,30 € le kilo (et non plus dépendant du bon vouloir des « ramasseurs »), une nouvelle génération de producteurs n’a pas hésité à quitter les bancs de la fac pour s’installer dans sa région d’origine, reprenant une culture familiale tombée en désuétude depuis trente ou quarante ans. « Il ne faut pas lésiner sur les efforts car l’oignon doux nécessite d’incessantes interventions manuelles, mais on peut bien vivre avec un ou deux hectares... », confirme le directeur.
nique) aux petits oignons Une présentation calibrée et homogène : « Le simple concept d’emballage est novateur et valorisant pour l’oignon autrefois vendu en sacs de 25 kg ! » Double page réalisée par P.F. La culture de l’oignon doux reste indissociable des paysages en terrasses qui caractérisent les Cévennes méridionales... même si cette production traditionnelle s’est développée et modernisée. Une agriculture raisonnée Les producteurs peuvent aussi compter sur les conseils techniques de la coopérative et son réseau de stations météorologiques qui les alerte sur les risques phytosanitaires et permet, grâce aux mesures d’ETP (évapotranspiration potentielle), d’évaluer les besoins en eau de la plante pour raisonner l’irrigation. En se regroupant, les adhérents peuvent enfin desservir des clients plus importants : 50% des ventes sont réalisées auprès de la grande distribution, 50% s’adressent aux marchés d’intérêt national qui, dans les grandes villes, desservent les détaillants (primeurs, boutiques spécialisées, marchés de plein air). Finalement, de l’homme à la machine, de l’amont à l’aval, c’est bien l’excellence qui est mobilisée autour de ce produit haut de gamme : un oignon savoureux, juteux et sucré, à la robe nacrée et brillante, prisé des gourmets. L’assurance d’un succès durable ? « Même si les labels garantissent la qualité et l’authenticité de notre terroir, nous ne sommes plus seuls à commercialiser de l’oignon doux. Par conséquent, nous devons communiquer pour nous démarquer de la concurrence... et regagner des marchés comme les Etats-Unis », note le directeur, qui a su aussi se diversifier en s’ouvrant à la pomme reinette du Vigan et à la châtaigne. Après le Marathonion, qui a fait courir des dizaines de volontaires le 11 octobre dernier, prochain rendez-vous avec le public : la foire de la pomme et de l’oignon du Vigan, le 25 octobre prochain. (*) Appellation d’origine contrôlée, obtenue en 2003, et Appellation d’origine protégée, décernée en 2008 pour protéger l’oignon doux à l’échelle européenne : la production, la transformation et l’élaboration doivent avoir lieu dans une aire géographique déterminée avec un savoir-faire reconnu et constaté. Société Coopérative Agricole (S.C.A.) Origine Cévennes, route de Valleraugue, Saint-André-de- Majencoules, tél. 04 67 82 50 64 Gard + Le Conseil général a soutenu la S.C.A. Origine Cévennes pour la mise en place et la promotion de l’A.O.C. oignon doux des Cévennes (plus de 3 000 € par an de 1998 à 2001, puis 10 630 € pour le balisage de la zone A.O.C.). En 2008, dans le cadre des projets stratégiques d’entreprises qu’il encourage pour valoriser une filière de l’amont à l’aval, le Conseil général a accordé plus de 21 000 € en investissements matériels liés au conditionnement (filets, ensacheuse, peseuse) et plus de 3 000 € pour le plan de communication. 2 140 € ont été versés en 2009 pour la promotion. n°64 - octobre 2009 GARD mag’5



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