[30] Le Gard mag' n°63 septembre 2009
[30] Le Gard mag' n°63 septembre 2009
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°63 de septembre 2009

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Conseil Général du Gard

  • Format : (200 x 270) mm

  • Nombre de pages : 16

  • Taille du fichier PDF : 2,3 Mo

  • Dans ce numéro : pour 1,50 €... Edgard vous transporte.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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2 Malgré la crise qui n’épargne pas les collectivités locales et les dotations de l’Etat devenues insuffisantes, le Conseil général entend préserver de vrais projets structurants pour accompagner les grandes évolutions et améliorer au quotidien la vie des Gardois. Damien Alary, président du Conseil général, vice-président de la Région Languedoc-Roussillon, s’explique sur les arbitrages qui vont permettre au Département de maintenir le cap... et même d’innover. Assurer l’avenir de notre Département « GARD mag’ : En quoi la décentralisation pèset-elle aujourd’hui sur les finances et donc sur les projets politiques du Département ? Damien Alary : Cette année, nous devons faire face à des difficultés budgétaires inédites. L’Etat n’a pas compensé ses transferts de compétence à l’euro près. La décentralisation se solde même, pour le Gard, par une charge nette cumulée de 409 M € ! Et cette dette de l’Etat pourrait nous asphyxier : nous assumons le RMI devenu RSA (46 M € de charge nette cumulée, 10,5 M € pour la seule année 2009), les transferts de personnel des routes et des collèges... Et prenons l’exemple de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA), pour les personnes âgées : on pourrait penser que cette dépense relève plutôt de la solidarité nationale. Si elle était financée – ne serait-ce qu’à moitié – par l’Etat, notre Département disposerait de 16 M € supplémentaires pour son budget 2009 ! « 409 M € de transferts non compensés par l’Etat. » GARD mag’n°63 - septembre 2009 N’oublions pas non plus la réforme de la fiscalité engagée par le gouvernement, concernant notamment la taxe professionnelle et la taxe d’habitation : elle va nous priver d’impôts dynamiques et entamer sérieusement notre autonomie financière. Aujourd’hui déjà, la part des recettes que nous maîtrisons ne représente plus qu’un tiers de l’ensemble. GM : La crise n’a-t-elle pas contribué aussi à réduire vos marges de manœuvre ? D.A. : Le Gard était déjà touché, plus que d’autres départements, par la précarité, le chômage et les délocalisations. Avec la crise, nous sommes pris en tenaille entre des recettes en chute libre et des dépenses croissantes. Côté recettes, la crise immobilière (ventes moindres et baisse des prix) réduit brutalement les droits de mutation, communément appelés « frais de notaire », que nous percevons : de 78 M € en 2007, ils pourraient baisser à 46,4 M € si l’on se réfère aux chiffres des six premiers mois de l’année. « Les Départements sont asphyxiés. » Côté dépenses, la crise économique va grossir les rangs des bénéficiaires du RSA dont le gouvernement nous a transféré la charge. Le vieillissement de la population augmente le coût de l’APA. Toutes les dépenses sociales vont croissant. Or, il faut savoir que nos dépenses obligatoires et incompressibles représentent 65% du budget total. Nos marges de manœuvre sont donc réduites ! Pour autant, nous ne voulons pas que les Gardois aient à supporter une fiscalité à deux chiffres. Ces huit dernières années, nos impôts ont augmenté de 8,5%, soit à peine plus de 1% par an. Tout en maîtrisant notre fiscalité, nous avons réduit notre dette, passée de 297 M € en 2001 à 163 M € en 2008. Nous ne ferons pas comme certains Départements qui ont été contraints d’augmenter de plus de 15% leurs taxes fiscales. Nous souhaitons, au contraire, proposer une fiscalité raisonnable, égale ou légèrement supérieure à celle de l’an dernier.
GM : Comment s’adapter dans ces conditions ? D.A. : Comme effectivement notre budget de fonctionnement augmente, nous réorientons nos politiques pour réaliser des économies, sans lesquelles notre impôt progresserait de 10%. Aucun secteur n’a été épargné : toutes nos dépenses ont été revisitées. Ce n’est pas facile : ce que nous allons réduire avait toute sa place dans la politique de notre institution. En interne, nous allons limiter nos frais de gestion, d’informatique, de courrier, de carburant, de véhicules... Nous veillons aussi à maîtriser nos effectifs. Nous avons surtout renoncé à construire la future Maison du Département, au Triangle de la Gare à Nîmes. Grâce à la vente d’une partie de notre patrimoine nîmois et aux économies de gestion réalisées par le regroupement de tous nos services, ce devait être à terme une opération blanche. Mais, compte tenu des incertitudes pesant sur le devenir des collectivités territoriales, nous ne pouvons décemment pas prendre un engagement à aussi long terme. « Innover pour préserver l’essentiel de nos politiques. » En externe, nous devons aussi effectuer des choix difficiles dans les domaines du social, de l’éducation, de l’agriculture, de l’économie, des routes, de la culture et des sports, des aides aux communes... Mais aucun secteur ne sera sacrifié. Bien au contraire, dans chaque domaine, nous allons innover et travailler avec nos partenaires pour rendre nos actions plus adaptées aux besoins des Gardois. Parallèlement, nous voulons dégager une épargne suffisante pour continuer à investir, de l’ordre de 115 à 120 M € par an, sans alourdir la dette. Notre niveau d’investissement est d’ailleurs, depuis 2001, constamment supérieur à 100 M €, les inondations ayant même généré des pics budgétaires en 2003 et 2004. Malgré les difficultés et un avenir encore flou, nous continuerons à anticiper les grandes évolutions et préparer l’avenir. « Damien Alary, président du Conseil général « Nous ne sommes pas responsables de la situation... mais nous prenons nos responsabilités. » GM : Quelles priorités vous donnerezvous à l’avenir ? D.A. : Nous voulons privilégier les services rendus aux Gardois. Nous n’effectuons pas des choix de simple gestion, mais des choix politiques conformes aux engagements pour lesquels nous avons été élus. C’est pourquoi nous avons décidé de maintenir le cap d’un Gard solidaire et durable : devenir le premier Département bio de France, attirer les entreprises, développer une véritable politique de déplacements pour tous, ajustée aux besoins des usagers et favorisant l’équilibre entre les territoires, permettre l’accès aux soins pour les plus démunis... Et nous savons que toutes ces actions génèrent de la croissance et de l’activité pour le département : ainsi, avec un budget global de 34 M € annuels consacré au nouveau réseau de transports Edgard, en fonction depuis le 2 septembre, nous consolidons plusieurs centaines d’emplois dans les entreprises à qui cette mission de service public a été déléguée (voir dossier page 6)... « Aujourd’hui, c’est nous qui payons les décisions prises par le gouvernement. » Dans un contexte de crise économique et financière, le budget départemental est, on l’aura compris, très contraint, avec des recettes aléatoires et des dépenses que nous ne maîtrisons pas : celles du Service Départemental d’Incendie et de Secours sont décidées par l’établissement public qui le gère, les placements d’enfants dépendent du juge, la grande dépendance résulte de l’évolution démographique etc. La crise a naturellement aggravé nos difficultés. Mais je suis fier que la majorité départementale ait su se montrer responsable, solide et unie. Il fallait s’adapter, choisir, et innover pour assurer le devenir de nos actions et de notre Département. Car si la réforme territoriale que le gouvernement nous prépare relève plus d’une tactique politicienne que d’une refonte raisonnée et durable, nous devons, hommes politiques et collectivités territoriales, évoluer pour assurer l’avenir de nos » concitoyens et des territoires. Propos recueillis par P.F. n°63 - septembre 2009 GARD mag’3



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