Suite A la uneSottu a luc i 1) François Marcaggi, vous êtes responsable du pôle Missions Sociales et Développement, pouvez-vous nous présenter votre fonction ? Ma fonction peut se présenter en trois parties : - Elle consiste tout d’abord à l’élaboration et la mise en œuvre de la politique d’action sociale du Département dans le cadre de la lutte contre l’exclusion. Cela passe par : la prise en compte de la complexification de l’action sociale au travers des modifications législatives intervenues ou à intervenir, la participation à l’élaboration et à l’application des conventions, règlement intérieur, cahiers des charges et des différents dispositifs départementaux et partenariaux en faveur des familles, et garant de leur exécution et de leur mise en œuvre, établir en lien avec le Directeur général adjoint, une relation avec les élus et la hiérarchie en charge du secteur social, la participation aux instances et groupes de réflexion de l’institution et des partenaires extérieurs, le maintien et le développement des systèmes relationnels avec les partenaires locaux, institutionnels et associatifs, le recueil et traitement des informations permettant d’identifier les besoins, l’impulsion et la coordination des orientations du Département dans le domaine du social et pilotage des actions, la représentation du Département dans le cadre de la négociation et de la liaison partenariale avec les autres administrations et associations…, la gestion et pilotage du dispositif d’Aide aux Vacances et la gestion et pilotage de l’Allocation Exceptionnelle de fin d’année. - Je suis ensuite responsable de l’encadrement technique hiérarchique des trois circonscriptions d’Action Sociale pour la gestion du personnel, l’organisation du travail en concertation avec les responsables de circonscriptions… - Enfin, j’ai une mission de conseil technique pour : un appui technique et administratif aux responsables de circonscription, aux équipes de travailleurs sociaux, ainsi qu’en tant que de besoin aux instances partenariales, une fonction de relais afin d’optimiser la transversalité entre les services et la prise en compte de l’évolution des pratiques professionnelles. 2) Comment se déroule une commission d’action sociale ? La Commission d’Action Sociale est une instance placée sous l’autorité du Président du Conseil Général, présidée par délégation par le responsable du pôle Missions Sociales et DSL. Cette commission se réunit de façon hebdomadaire en présence des 3 responsables de circonscriptions, d’un représentant de l’Aide Sociale à l’Enfance du département ainsi que d’un représentant des missions locales pour ce qui concerne l’examen des dossiers relevant du fonds d’aide aux jeunes en difficulté. Cette commission traite de dossiers établis par les assistantes sociales de circonscriptions ou de INTERVIEW François MARCAGGI l’aide sociale à l’enfance après avoir été saisie par des particuliers en proie à des difficultés importantes dans le cadre d’une part d’un contexte familial difficile lié à la précarité mettant en péril l’éducation et l’équilibre des enfants. Ces aides se matérialisent sous la forme d’A.M.T. (Aides Mensuelles Temporaires) ou de secours d’urgence. La commission traite d’autre part de dossiers de personnes en proie à des situations de précarité temporaire évaluées par les assistantes sociales. Ces aides se font dans le cadre de S.F.D. (Secours sur Fonds Départementaux). Cette même commission est saisie de dossiers élaborés par la mission locale concernant des jeunes de 18 à 25 ans, rencontrant des difficultés d’insertion en les aidant à acquérir une formation dans le cadre d’un dispositif appelé F.A.J.D. (Fonds d’Aide aux Jeunes en Difficulté). 3) Comment voyez-vous l’avenir du métier d’assistant social ? La cohésion sociale est sans doute le défi majeur auquel les sociétés modernes sont confrontées, la société corse en particulier. En effet, l’individualisme contemporain et le consumérisme s’accompagnent d’un certain recul des valeurs fondant le vivreensemble, au moment où la mondialisation met en cause les identités nationales et régionales. L’individu se trouve aujourd’hui confronté à trois sources de fragilité : une précarité économique, une précarité identitaire, une précarité relationnelle. Longtemps politique des publics défavorisés, l’action sociale doit s’adresser à présent à l’ensemble de la population. Trop souvent réduite au face-à-face avec l’usager sous la forme de démarches administratives l’éloignant de sa vocation originelle, elle pâtit d’un certain discrédit auprès des professionnels des autres politiques publiques alors que ses professionnels sont les seuls à savoir dresser de véritables diagnostics stratégiques et voient le champ de leur intervention sociale réduit au traitement de la précarité et de l’exclusion avec une importante charge administrative l’éloignant de sa mission d’évaluation et d’accompagnement préventif. Janvier 2013. N°18 - 8 Conseil général de la Corse-du-Sud - www.cg-corsedusud.fr |