> ac teu r s > les fi l i è r e s écon omique s du fi n i st è r e Grappe pêche Un collectif au service d’une pêche innovante et durable Faire émerger des projets innovants de qualité, telle est l’ambition de Pêches durables en Bretagne. Et cela fonctionne : un atelier de surgélation mutualisé va voir le jour à Loctudy, un économètre va équiper des navires pour diminuer les consommations d’énergie. Fondée par des entreprises pionnières en 2011, cette grappe d’entreprises rassemble des acteurs bretons de la filière pêche qui mettent en commun leurs compétences et leurs convictions. À tous les niveaux, la complémentarité joue a Artisans pêcheurs, mareyeurs, chantiers navals, distributeurs… Tous se retrouvent au sein de l’association pour identifier les problématiques et assurer un avenir durable aux métiers de la pêche. « Elle propose des projets économiques pragmatiques, collectifs ou non, permettant de résoudre certains problèmes structurels, explique Philippe Corre, permanent de la grappe, qui est hébergée à la pépinière des innovations de Quimper Communauté. À tous les niveaux, la complémentarité joue. Le Conseil général et le Fonds national d’aménagement et de développement du territoire lui apportent une aide financière, elle est soutenue par Bretagne développement innovation et le Pôle Mer Bretagne. » Le cœur de la grappe, c’est son comité d’innovation, collège d’experts qui sélectionne des projets permettant un gain de productivité, de rentabilité, de qualité. Il étudie leur faisabilité, les financements, les partenaires en faisant jouer les réseaux. La grappe accompagne ensuite le porteur de projet. Des projets prometteurs Un atelier de surgélation mutualisé est sa première réalisation d’envergure (lire ci-après). Ecomer est un autre projet qu’elle a validée, auquel elle apporte F. Betermin légitimité et diffusion. Né de la réflexion des chantiers Gléhen au Guilvinec, il a rapidement impliqué une quinzaine de partenaires dont le Comité régional des pêches et Marinelec. Avec cet économètre analytique (trois prototypes installés en France grâce au soutien de la Direction des pêches), on visualise en temps réel la consommation du navire poste par poste. Les données permettront à terme d’optimiser les investissements matériels et d’économiser du carburant. Ecomer deviendrait ainsi un équipement indispensable pour la bonne gestion de l’armement. Dans les cartons de Pêches durables en Bretagne : un emballage prometteur, améliorant à la fois qualité et traçabilité du produit, et un chalutier trimaran du futur, le Mégaptère. Un signe positif parmi d’autres, en 2012 quatre nouvelles entreprises ont rejoint la quinzaine déjà engagées dans la grappe. n wwwww.peches-durables-en-bretagne.fr Mutualiser les moyens : des résultats concrets Un atelier de surgélation va être construit sur le terre-plein du port de Loctudy. Sa particularité ? Il est né d’une démarche inédite des professionnels du mareyage d’Ouest-Cornouaille. Par sa taille, plus artisanale qu’industrielle, il est adapté aux besoins des petites et moyennes entreprises qui ne peuvent avoir en interne ce type d’outil. Une vingtaine sont intéressées. Elles font appel à des prestataires extérieurs, mais le fonctionnement manque de souplesse et augmente les coûts de transport : certains produits débarqués dans le Pays bigouden sont surgelés hors de Bretagne ! Par sa qualité aussi, puisque l’atelier comprendra un tunnel de surgélation (- 35 °C) pouvant recevoir huit palettes, une aire de stockage (- 25 °C) et une salle de conditionnement. Surgeler, c’est mieux valoriser la production et accéder à de nouveaux marchés, en lissant les stocks de poissons bleus, de crustacés (en particulier de langoustines), etc. L’investissement est de 2 millions d’euros, porté par la SAS Hent Ar Bugale de Loctudy. Le Conseil général le soutient à hauteur de 50 000 euros. Les travaux démarrent début 2013, pour se terminer à l’automne. 8 finistère penn-ar-bed I n°128 |