[28] Eurélien n°8 mar/avr/mai 2009
[28] Eurélien n°8 mar/avr/mai 2009
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°8 de mar/avr/mai 2009

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Conseil Général d'Eure-et-Loir

  • Format : (200 x 280) mm

  • Nombre de pages : 32

  • Taille du fichier PDF : 5,4 Mo

  • Dans ce numéro : emploi... quatre portraits d'Euréliens qui ont réussi à rebondir.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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24 Au cœur de la Beauce, la paisible petite commune du Puiset a été le théâtre d’un épisode célèbre de l’histoire de France qui opposa le roi Louis VI le Gros (1108 - 1137) au seigneur du lieu, Hugues III du Puiset. L’histoire en image Aujourd’hui oubliés, les épisodes des guerres du Puiset ont longtemps symbolisé, dans les livres d’histoire et les manuels scolaires, la lutte des Capétiens contre les seigneurs pillards de l’Île-de- France. Le nom du Puiset était associé à une des étapes importantes de la formation du royaume de France. Le Puiset était souvent indiqué, auprès de Paris et Orléans sur les Atlas historiques de la France au XII e siècle. Certains se souviendront de ces illustrations qui représentaient un prêtre chauve démolissant une palissade. Les auteurs de ces ouvrages, qui manquaient d’informations, ont complètement réinventé le château du Puiset ce qui donne lieu à des scènes étonnantes. Eurélien n°8 - Printemps 2009 - Hier pour demain Hier et pour demain demain Quand le village du Puiset fait Suger, abbé de Saint-Denis (1122- 1151), auteur d’une vie de Louis VI, a décrit la principale phase des batailles et explique comment ce dernier a dû s’y prendre à trois fois pour venir à bout de ce seigneur turbulent. Hugues du Puiset, « scélérat, riche seulement de sa propre tyrannie et de celle de ses ancêtres, gonflé d’orgueil parce qu’il avait impunément Illustration extraite de l’espace muséal des seigneurs du Puiset (Thierry Duchesne) opprimé de pauvres églises et cruellement traité des monastères, s’attaqua à la très noble comtesse de Chartres et à son fils Thibaud, ravageant leur terre jusqu’à Chartres, la livrant au pillage et à l’incendie ». Châtier le seigneur félon Le comte Thibaud et sa mère Adèle vinrent réclamer l’aide du roi, qui, Le porche de l’église de Toury
Eurélien n°8 - Printemps 2009 - Hier pour demain la une des livres d’histoire ! La motte du château et les anciennes fortifications du Puiset ému, parce que « les églises avaient été opprimées, les pauvres soumis à des pillages, les veuves et les pupilles victimes de vexations », décida de ramener l’ordre et de châtier ce seigneur félon qui menaçait Chartres. En outre, le roi pouvait difficilement supporter la présence de ce seigneur indiscipliné sur le territoire de la monarchie capétienne qui se concentrait entre Paris et Orléans. L’intervention du roi servait donc ses propres intérêts. Avant de lancer l’offensive, le roi fit d’abord fortifier Toury qui devint une base opérationnelle pour les troupes royales. Au printemps 1111, il lança son « ost » à l’assaut du château du Puiset. Alors que la bataille faisait rage, Suger raconte comment « Dieu suscita l’héroïsme d’un prêtre chauve » qui, protégé d’une planche toute simple, gravit les fossés et ouvrit une brèche dans la palissade par laquelle s’engagèrent les soldats du roi. Au même moment, le reste des troupes royales forçait la porte sud-est des fortifications. Encerclé et blessé, Hugues III et ses hommes se rendirent. Le félon fut jeté dans les prisons de Château- Landon et le château fut détruit. Deux fois, Le Puiset résista encore au roi Hugues fut finalement libéré moyennant la promesse de renoncer à ses exactions et à ne pas reconstruire son château sans l’autorisation du roi. Or, à peine revenu au Puiset, il trahit sa parole, entreprit la reconstruction du château et s’allia aux ennemis du royaume à savoir le roi d’Angleterre, Henri I er, et le comte Thibaud de Chartres. Mais le roi intervint avant l’achèvement des travaux, et en 1112, assiégea une nouvelle fois le château. Après une série de rebondissements laissant l’issue de la victoire incertaine, affamé et blessé, Hugues se rendit à nouveau. Le roi fit raser le château, abattre les murs et crever le puits. Hugues, « rentré en grâce auprès du roi à forces d’otages et de serments, reprit le cours de ses tromperies et de ses révoltes ». Le roi dut intervenir une dernière fois en 1118. Après cette défaite, Hugues partit pour la Terre Sainte où il mourut. Les ruines du château des seigneurs du Puiset Un château de bois… Le château du Puiset était une construction en bois et en terre qui préfigure nos premiers châteaux forts en pierre (Nogent-le- Rotrou, Châteaudun…). On désigne ce type de fortification sous le terme de motte castrale ou château à motte, parce qu’il était composé d’un cône de terre artificiel qui pouvait s’élever jusqu’à 20 mètres de haut. Le château proprement dit était composé de deux espaces distincts : une tour en bois perchée sur la motte et la basse-cour. Elles étaient toutes les deux entourées de fossés et de palissades. En général, la basse-cour recevait la demeure du seigneur, la chapelle et les dépendances (dortoirs, salle de gardes, écuries, réserves). La tour offrait une position dominante sur le paysage alentour. Ce système de fortification original s’est développé dans tout l’Occident entre le X e et le XII e siècles parce qu’il était facile à édifier et peu coûteux, dans un contexte où la population était corvéable à merci. Les deux mottes du Puiset, en très bon état, restent aujourd’hui d’exceptionnels vestiges archéologiques. L’espace muséal des seigneurs du Puiset Le Puiset figure à plus d’un titre parmi les sites historiques exceptionnels : des vestiges archéologiques importants, une documentation abondante, la portée historique du fait d’arme. Pour le valoriser, la commune, à l’initiative de son maire, Martial Chevallier, a créé un espace muséal jouxté à la mairie qui rapporte dans le détail le déroulement des batailles, explique leur contexte et reconstitue, dans un univers illustré, le château tel qu’il aurait pu être. Le musée propose aussi une visite adaptée aux enfants pour découvrir à leur manière cet épisode étonnant de l’histoire de France. Renseignements : 06 43 51 53 02. 25



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