30 La tribune Il faut guérir l’Eure-et-Loir de la désertification médicale ! Eric GÉRARD – Conseiller général du canton de La Loupe, pour le groupe « Gagner Avec l’Eure-et-Loir » (GAEL) – majorité départementale. Nicolas ANDRÉ – Conseiller général du canton de Mainvilliers, pour le groupe des Élus socialistes, divers gauche et républicains. Eurélien n°7 - Printemps 2008 - La tribune Nous voici au lendemain d’un renouvellement cantonal. Au cours de la séance de droit du 20 mars dernier, Jacky JAULNEAU, Président du groupe des Elus socialistes, Divers gauche et républicains déclarait : « nous ne sommes pas un groupe d’opposition mais une minorité de proposition ». Le thème retenu pour la tribune libre de ce numéro est la Santé, un des secteurs touchés par la politique gouvernementale qui s’est distinguée par la création d’une franchise médicale (1 € par acte médical et 0,50 € par boîte de médicament et 18 € pour les actes chirurgicaux payables par tous, y compris par nos concitoyens les plus démunis, alors que les français les plus riches ont reçu des chèques du Trésor public au titre du paquet fiscal). La politique gouvernementale actuelle c’est aussi la fermeture de nombreux établissements hospitaliers en zone rurale. De par ses compétences, comme la PMI (Protection Maternelle et Infantile) ou le soutien à des campagnes d’information et de sensibilisation (nutrition, cancer du sein,…), le Conseil général intervient depuis de nombreuses années dans le domaine de la santé. Face au problème grandissant de l’inégalité de la répartition spatiale des professionnels de santé, le Conseil général ne pouvait rester inactif. En développant le Plan Santé 28, les élus du GAEL ont fait de cet enjeu une priorité, en visant un objectif fondamental : l’égal accès aux soins pour tous. Il en va de la sécurité des Euréliens et de l’attractivité de nos territoires. Dans ce cadre, tous les élus ont un rôle à jouer pour dynamiser nos cantons. C’est aux acteurs locaux de créer des passerelles entre protagonistes : étudiants, médecins, professionnels de santé. En effet, au-delà des régulations nationales, ce sont les territoires qui doivent se battre pour leur attractivité. Faciliter le regroupement, mettre à disposition des locaux, mutualiser les moyens, aller chercher des talents dans nos universités ou dans d’autres pays de l’Union européenne, voilà des réponses concrètes qu’intègrent le Plan Santé 28 et qui peuvent accentuer l’efficacité de mesures nationales attendues. Certes, on peut toujours reporter la faute sur un Etat qui ne joue pas assez son rôle de régulateur en la matière, mais les collectivités locales doivent également se donner les moyens d’agir à l’échelle de leur territoire. Les exemples récents d’implantation de médecins à Arrou, Châteauneufen-Thymerais ou Senonches, tout comme la construction d’une maison pluridisciplinaire de santé à Sours, doivent nous servir d’exemples. Ce n’est pas dans les discours mais dans les actes que l’on juge la volonté d’agir. La santé, malade en France, contagion aux départements. L’État est par ailleurs incapable d’imposer une répartition des médecins sur le territoire. Face à cette situation, la majorité de droite du Conseil général d’Eure-et-Loir tente d’amortir la politique du Gouvernement qu’elle soutient. La mise en concurrence des Départements pour soutenir l’installation des médecins, allant même jusqu’à accorder des bourses aux étudiants en médecine, est une belle illustration de la politique mise en place par ceux qui détiennent le pouvoir. C’est aussi l’exemple même de la fausse bonne idée. Ainsi, ce sont les Départements les plus riches et les plus attractifs qui pourront lutter contre la désertification médicale. L’Eure-et-Loir est durement touché par le manque de médecins, aussi bien en zone rurale qu’urbaine et jamais notre Département n’aura les moyens de mener les politiques incitatives à l’installation des médecins. Nous proposons donc aux élus de notre majorité départementale une piste qui pourrait être une meilleure prise en charge des cancers et, par exemple, un soutien financier pour la vaccination qui permet d’éviter le cancer de l’utérus. Le sens de cette tribune est d’appeler à la responsabilisation des élus de droite du groupe GAEL en leur demandant de soutenir auprès du Gouvernement nos légitimes griefs concernant la mauvaise répartition des médecins sur le territoire, le rôle du Conseil général n’étant pas de se substituer à l’État. |