24 Eurélien n°7 - Printemps 2008 - Hier pour demain en Eure-et-Loir Hier et pour demain demain Châteauneuf et le Thimerais : histoire d’un Supprimé administrativement par la Révolution, le territoire du Thimerais, n’en reste pas moins un terroir à l’identité forte et singulière. Transition entre la Beauce, le Drouais et le Perche, cette petite région constituait une pièce stratégique pour les rois de France face aux Anglonormands… Retour sur l’histoire mouvementée d’un Thimerais qui cultive aujourd’hui son âme paisible. Terres de Thimerais et Châteauneuf 33 années de procès (1525-1558) entre la Cour royale et les héritiers du duc d’Alençon s’achevèrent sur un partage du Thimerais. L’envoi aux héritiers des héritiers confia Senonches et Brezolles à la maison du duc de Nivernois (descendance de la marquise de Montferrat), Châteauneuf et Champrond à la maison de Vendôme d’où la tint Henri IV. Champrond-en-Gâtine fut négocié jusqu’entre les mains de Sully mais Châteauneuf-en-Thymerais demeura possession royale jusqu’à l’approche de la Révolution. L’histoire croise le légendaire « … Ici, les souvenirs se pressent, les ruines s’amoncellent », écrit Edouard Lefèvre dans ses annuaires (1849-1854) évoquant Châteauneuf-en- Thymerais. Jusqu’au XI e siècle, ces souvenirs se sont transmis oralement. L’Histoire y croise donc le légendaire. Au rond d’un massif forestier, on y parle de cortèges de druides, de cultes de l’eau associés aux mariettes ou encore de l’esprit sacrificiel des croisés, qui auraient attaché au Thimerais l’honneur d’une « coutume » … Quant aux ruines relevées par E. Lefèvre, un siècle et demi après, les traces mêmes en sont souvent disparues… Au nom de son maître et non de Thimert De rares dénivellements (mottes ou tranchées) : voilà l’essentielle trace restée des innombrables castels et forts qui ponctuèrent les châtellenies d’une seigneurie défensive – le Thimerais – à laquelle la Couronne réserva les plus hautes marques honorifiques. Le Thimerais paraît être né d’un démantèlement du Grand Perche, comme une insigne récompense faite par la royauté mérovingienne (V e – VIII e siècles) à un prince dévoué. Le territoire adopta le patronyme de son seigneur, Théodemer (Theo-demerensis/Themerensis/Thi- merais, selon Lefèvre – et non un dé-rivé de |