30 La tribune Développement : agriculture rime avec futur Luc LAMIRAULT – Vice-président du Conseil général, pour le groupe « Gagner avec l’Eure-et-Loir » (Gael) – majorité départementale. Philippe RUHLMANN – Conseiller général, pour le groupe des élus socialistes, divers gauche et républicains. Eurélien n°6 - Hiver 2007/2008 - La tribune L’agriculture est une des pierres fondatrices de notre civilisation. Elle demeure aujourd’hui le maillon essentiel qui lie l’homme à la terre. Les problématiques environnementales et une demande alimentaire mondiale qui ne cesse de croître sont les deux facteurs de l’équation que doit aujourd’hui résoudre notre agriculture. Dans notre département, plus de 3/4 des terres sont dédiées aux activités agricoles. L’agriculture est l’un des piliers de l’économie départementale. Qu’ils soient alimentaires ou non, les débouchés connaissent une seule exigence : la qualité. Structurée en filières, l’agriculture eurélienne a toujours cherché à innover et à diversifier ses débouchés en s’appuyant sur des terroirs identitaires : la Beauce et le Perche. De la meunerie à la cosmétique, de la pharmacie à l’énergie, des agromatériaux aux productions animales, des circuits de production et de commercialisation se sont ainsi organisés au fil des années. Une agriculture raisonnée La France agricole a évolué vers la performance économique au lendemain de la dernière guerre, il faut s’en réjouir car la vie n’était souvent pas facile dans nos campagnes. Elle a depuis basculé dans une agriculture industrielle avec l’utilisation de matériels performants, mais aussi avec l’épandage de beaucoup d’engrais et surtout de pesticides de synthèse. Cette évolution s’est, hélas, souvent traduite par des conséquences moins intéressantes : l’eau de nombreux captages des années « 60 » est aujourd’hui imbuvable sans traitements coûteux car quantités de résidus y sont détectés. Certains affirment même que certaines maladies, bénignes ou graves, sont liées aux épandages massifs de certains pesticides pendant plusieurs décennies. Il était temps que la profession se convertisse au respect de l’environnement avec des engagements de diminution des quantités de pesticides épandus et une réduction de la Dernière en date, l’Agrodynamic. Cette filière animée par le Comité de Développement d’Eure-et-Loir (CODEL) implique les chambres d’agriculture, de commerce et d’industrie, et de métiers. Elle vise à valoriser durablement les productions de notre département autour de quatre relais de croissance : l’agroalimentaire, l’agrosanté, l’agroénergie et les agromatériaux. A l’heure où nous nous soucions de plus en plus de la biodiversité, de la protection de la qualité de l’eau ou de la préservation de nos paysages, le monde agricole est un acteur incontournable de la mise en œuvre d’un développement durable. Dans une logique « gagnant-gagnant », les collectivités et les agriculteurs sont ainsi invités à renforcer leurs partenariats. C’est notamment ce que nous faisons lorsque nous mettons en place des cultures dédiées pour la protection de notre ressource en eau potable, lorsque nous développons la marque de produits locaux « Terres d’Eure-et-Loir », ou lorsque notre majorité favorise l’installation d’un leader de l’agroalimentaire à Auneau. Nous savons pouvoir compter sur des agriculteurs performants, responsables et conscients des enjeux économiques et environnementaux ainsi que sur des artisans et industriels prêts à innover. Nous mettrons tout en œuvre pour favoriser les rapprochements entre agriculture, artisanat et industrie. toxicité de certaines molécules. C’est aujourd’hui une réalité et il faut s’en réjouir et féliciter le monde agricole de cette évolution. La vigilance doit néanmoins demeurer car de nouveaux produits sont mis sur le marché et il faut souvent des années avant que l’on mesure les conséquences dramatiques qu’ils peuvent induire. N’oublions pas les autorisations données pour la commercialisation des farines animales, pour l’utilisation de l’amiante, pour la vente du « gaucho », etc. Le principe de précaution est rarement celui qui prime car des lobbyistes redoutablement efficaces qui parviennent souvent à convaincre les services des Etats que l’intérêt du monde agricole se confond avec le leur ! Ne recommençons pas les erreurs du passé. Pour une fois, ce principe de précaution a primé dans la décision récente de l’Etat sur les OGM ! Qu’il en soit félicité. Souhaitons que cette pause devienne un arrêt définitif. L’ADN est une molécule universelle, informative pour l’ensemble du vivant ; sa capacité d’autoreproduction dans les cellules laisse craindre pour certains biologistes une catastrophe écologique de grande ampleur par la contamination de certaines plantes, cultures ou microorganismes. Personne n’est hostile aux OGM lorsqu’ils sont exploités en milieu confiné, mais en plein champ les avis sont divergents. Agriculture raisonnée ne peut rimer avec risquée ! |