24 Eurélien n°5 - Automne 2007 - Hier pour demain en Eure-et-Loir Hier et pour demain demain La Ferté du vidame de Saint-Simon : un Au mur nord de la chapelle de Réveillon, le « dict des vifs et des morts » paraît symboliser le passé local. Du monument modeste et attachant, un message s’envole jusqu’aux vestiges royaux de La Ferté- Vidame : « Vanité des vanités, tout n’est que vanité » (l’Ecclésiaste). Au fond des bois, le discret joyau peint de l’art roman (XII e) a franchi les siècles sans courber les voûtes pour mieux contraster avec les fastes temporels des châteaux disparus. « LA » 2 CV, quelle « Deuche » ? Quand éclate la guerre 1939-1945, Citroën a dans ses cartons LA voiture : peu coûteuse, pratique, passe-partout, etc. Le projet est si exigeant que plusieurs modèles seront testés. En fait, 250 modèles étaient prêts avant guerre mais tous ont été détruits. Tous sauf quatre qui furent cachés, dont trois à La Ferté-Vidame. Derrière les hauts murs du parc PSA, les secrets sont toujours bien gardés ! Les majestueux vestiges du château de Laborde Les belles heures Surtout connue comme résidence de Louis de Rouvroy, vidame de Chartres et duc de Saint-Simon (1675- 1755), La Ferté-Vidame a vécu en châtellenie pendant près de dix siècles. À la porte du château, le village « attaché », puis les terres et fermes qui devaient faire vivre l’aristocratique maison. Dès 985, un château tenait cette place avancée vers les fiefs anglo-normands. Acheté en 1374 par la famille de Vendôme qui y attacha le titre de vidame de Chartres (bras séculier de l’Église), le domaine de La Ferté s’orna d’une imposante bâtisse aux empreintes médiévales. Soixante ans plus tard, le riche favori de Louis XIII, Claude de Rouvroy, duc de Saint- Simon et père du mémorialiste l’acquit. Des tabatières (au Louvre) et des gouaches (à Boston) illustrent la magnificence d’une propriété où Louis de Saint-Simon aima à vivre et écrire ses Mémoires, à quelque distance d’une cour dont il dépeint atours et travers avec une exquise férocité. Les rêves d’un financier La propriété qui fut ensuite rachetée par l’esthète financier royal Jean-Joseph Laborde, va s’élargir au-delà de ses 900 hectares. Après avoir fait raser l’ancienne bâtisse, en trois ans, Laborde construit une demeure de 167 pièces ! Il n’en profitera guère. Louis XVI convoitait Rambouillet. Son propriétaire, y consentit, mais en échange de La Ferté- Vidame. Donc, Laborde céda pour 5,5 millions de livres ce qu’il avait acquis 1,5 million et embelli pour plus de 14 (environ 35 millions d’euros). Ne restait à Laborde qu’à reporter ses choix esthétiques sur le domaine de Méréville (Essonne)… aujourd’hui propriété de ce département. L’église Saint-Nicolas |