[28] Eurélien n°3 mar/avr/mai 2007
[28] Eurélien n°3 mar/avr/mai 2007
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°3 de mar/avr/mai 2007

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Conseil Général d'Eure-et-Loir

  • Format : (200 x 280) mm

  • Nombre de pages : 32

  • Taille du fichier PDF : 3,5 Mo

  • Dans ce numéro : rencontre avec Dominique Chapatte.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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24 Hier et pour demain demain La Loupe, commune « la plus sinistrée » (1944), Château des Vaux Le futur président Deschanel la surnomma « l’Athènes d’Eure-et-Loir ». Nul ne se souvient comment la modeste seigneurie justifiait cet excès de lyrisme. Et plus personne ne s’interroge sous le Vieux Chêne où la louve a cessé de hanter les esprits. Eurélien n°3 - Printemps 2007 - Hier pour demain en Eure-et-Loir Le blason de La Loupe résume l’histoire de la communauté locale. Les élus ont emprunté aux anciens seigneurs leurs armoiries et ajouté le vieux chêne et la Croix de guerre. L’arbre témoin d’une nature bien présente à l’entrée du Perche, c’est le Vieux Chêne de la route de Rémalard. Lui sont attachées ces légendes qu’affectionnent les secteurs forestiers. Celle de l’arbre druidique. Celle aussi d’une limite entre le territoire des hommes et celui des meutes qui hantaient esprits et forêts, ces loups qui ont donné un patronyme à La Loupe : lupa = louve à moins que ce ne soit quercus de lupa = chêne de la loupe, ou encore laubja = loge forestière. Enfin, plus récemment, l’arbre bienfaiteur du roi Henri IV venu s’y reposer. Terre de gages À l’entrée dans l’Histoire écrite, la modeste terre de l’Église de Chartres est baillée à Thibault le Grand, comte de Chartres, mais c’est par la noblesse de cour (Angennes) que La Loupe sera marquée jusqu’à la Révolution même si la petite seigneurie n’a guère été attachée à des faits saillants de l’Histoire. Après être passé entre plusieurs familles, le domaine fut vendu en 1391 à Renault II d’Angennes, seigneur de Rambouillet. Le modeste manoir féodal détruitpar lesAnglaisestreconstruiten 1574. A s’en fier au survol des actes conservés (Archivesdépartementales), le domaine fait, alors, plus usage financier que résidentiel, ici en guise de dot, là gage d’emprunt, ailleurs dépouillé des bois de Vaux. Les Demoiselles de La Loupe Il faudrait toute la sagacité d’historiens (nombreux à s’y être intéressés, rares à avoir publié leurs travaux) pour déceler chez les propriétaires un attachement émotionnel à la terre de La Loupe. Au demeurant, les « Demoiselles de La Loupe » (Madeleine et Henriette d’Angennes) furent, surtout, réputées à la cour de Louis XIV pour leur beauté et leurs éclats avant que l’une d’elles (Madeleine) n’épouse le maréchal de La Ferté Senneterre. Plus encore que ses faits d’armes (prise de Belfort à La Fronde, bataille de Rocroi), ou son parrainage d’un fromage (Saint- Nectaire), les Loupéens se souviennent de ce propriétaire comme étant celui qui donna (1665) au château la fière silhouette qu’on lui connaît aujourd’hui. Pour l’anecdote de mémoires euréliennes, c’est le père des Demoiselles, Charles d’Angennes, qui vendit Maintenon à Françoise d’Aubigné, future épouse de Louis XIV.
pas la moins vaillante L’enfer du 17 juin 1944 Eurélien n°3 -Printemps 2007 - Hier pour demain en Eure-et-Loir Plus petite commune du canton (Saint-Eliph a compté beaucoup plus d’habitants), La Loupe n’a pas manqué ses rendez-vous avec le modernisme. Dès le XIVè siècle, on y tient marché et foire (la St Thibault, toujours fêtée, début juillet, en référence au Comte de Chartres). Dans les années 1850, on y accueille le chemin de fer quand des Ornais refusent une gare. En 1891, le gaz est distribué et dès 1925, la commune s’intéresse aux HBM (habitat bon marché, ancêtres des HLM). Journée de deuil, le 17 juin 1944 n’entamera pas ce dynamisme. Afin de détruire le nœud ferroviaire susceptible d’apporter des renforts allemands sur le front normand, l’aviation alliée écrasa littéralement le centre-bourg. 70 morts y seront dénombrés et la commune sera déclarée « la plus sinistrée » d’Eure-et-Loir (Croix de guerre). C’est, donc, dans un centre-ville relevant de ses cendres que fut décidé l’achat municipal du château, désormais dédié aux associations, et le blason de la commune unissant celui des châtelains, le chêne percheron et le martyr de la guerre. » Aurore et Robin, entre loisirs et dynamique « Au collège, on nous parle du bombardement… », conviennent Aurore et Robin Champroux, tous deux « villageois » de Saint-Eliph. « La Loupe, c’est bien parce qu’il y a beaucoup d’activités et plus de choses à faire, alors qu’ici, c’est un petit village sans commerce pour nous. La Loupe, c’est pas trop grand mais, ici, il est plus facile de se balader. Il y a toujours des maisons qui se construisent mais on aimerait bien garder les champs à la Cour Grand Ouest (…) On ne sait pas trop pourquoi ce nom-là… », restent perplexes devant l’avenir les deux collégiens de Jean Monnet. La grande Halle La charrette percheronne Disparue pour cause de gare (elle se situait sur l’avenue qui allait y conduire), la grande Halle de marché de La Loupe a disparu. Pour l’anecdote, cette halle dotée de son clocheton et d’une cloche ponctuant l’activité de marché, avait fait l’objet d’une tractation Acte conservé aux Archives départementales entre les Loupéens et le seigneur qui en réclamait la réparation. À cinq ans de la Révolution, les citoyens préféraient lui céder clocheton et chantier ! Le vendeur de fruits exotiques puis d’arômes et de l’alimentaire de luxe, Ferdinand Hédiard, est à coup sûr, l’enfant de La Loupe (né en 1832) le plus connu au monde. Nanti de sa seule charrette mais avec un sens commercial comparable à celui d’un autre Percheron (Boucicault, créateur du Bon Marché), Hédiard créa plus qu’une enseigne : une marque-référence. 25



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