[28] Eurélien n°3 mar/avr/mai 2007
[28] Eurélien n°3 mar/avr/mai 2007
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°3 de mar/avr/mai 2007

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Conseil Général d'Eure-et-Loir

  • Format : (200 x 280) mm

  • Nombre de pages : 32

  • Taille du fichier PDF : 3,5 Mo

  • Dans ce numéro : rencontre avec Dominique Chapatte.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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20 Découverte Auneau : dès cet été, les premiers Il y a quelques 6 000 ou 7 000 ans, l’homme se lassa de courir les bois. Le très rare site archéologique alnélois raconte cette aventure qui fit du chasseur-cueilleur un sédentaire paysan. Le Jardin de la Préhistoire qui s’ouvre cet été contera la longue et belle histoire de l’homme et de la nature. L’amorce d’une nouvelle structure touristique à la porte de la Route du Blé. …En allant fureter… La chasse au furet peut aboutir à de singulières découvertes ! En 1978, ce sont des chasseurs qui, bousculant un terrier, découvrirent les premiers ossements d’une sépulture néolithique. Ils venaient de mettre à jour un site archéologique exceptionnel qui, depuis, chaque été, fait l’objet d’une fouille programmée. Encore faut-il préciser que ces fouilles ont concerné moins de 5 000 mètres carrés alors que le site pressenti pourrait s’étendre sur deux hectares. Eurélien n°3 - Printemps 2007 - Découverte « Du haut de ces 129 mètres (au dessus du niveau de la mer !), 10 000 ans d’Histoire de l’Homme vous attendent », pourraient parodier les Alnélois. Par une malice de cette Histoire, Auneau s’est découvert une vocation touristique il y a quelques années, quand l’idée même prêtait à sourire : les griffes et crinières venues de tous les horizons avaient décidé d’y faire étape pour leur survie. Rapidement, la famille des Félins se fit trop d’amis pour tous les recevoir au pied du château. Fin 2005, elle a pris résidence et commodités en Seine-et-Marne (Nesles) mais laissé en pays alnélois les fumets d’une économie touristique … de 10 000 ans plus ancienne. Tour-donjon du château Auneau À la croisée de l’agroalimentaire Hasard ou facétie des temps ? Ces dernières années, Auneau s’impose à la fois comme la porte de la Route du Blé en Beauce et comme un site privilégié pour l’industrie alimentaire (Andros). Une véritable refondation : après deux décennies de fouilles archéologiques, Auneau est reconnu comme l’un des plus précieux témoignages d’une période charnière dans l’histoire de l’homme, celle ou le nomade chasseur-cueilleur s’est installé en communautés de paysans-cultivateurs. Les « touristes » d’alors faisaient étape. C’était hier. Disons avant-hier : aux périodes du Mésolithique puis du Néolithique, voici 10 000 ans…
Eurélien n°3 - Printemps 2007 - Découverte paysans, nous seront contés Le Jardin de la Préhistoire « Site de référence, oui, mais pour scientifiques et passionnés ! Pas de quoi faire toute une histoire ! », pourraient s’énerver les grincheux. « … À moins d’en faire le début d’une histoire ! », répliquent les Alnélois. Leur projet (Le Jardin de la Préhistoire) est devenu une réalité inscrite dans le paysage de la vallée de l’Aunay où a commencé à se dresser un campement. Dès l’été prochain, seront visitables la très originale maison néolithique circulaire (près de 100 m² habitables) et deux tipis reconstitués. Ils annonceront une structure à vocation pédagogique dont le développement pourrait concerner une trentaine de modèles d’habitats à travers les millénaires avec supports explicatifs sur les modes de vie mais aussi l’environnement à travers les siècles. Sur un site qui n’est, probablement, pas très différent de ce qu’il fut alors, avec ses bois, prairies et marais propices aux cueilleurs, puis accueillant à l’installation (fut-elle durablement temporaire) de populations en voie de sédentarisation. Chemins verts et … jaunes Par quels chemins ces transhumants parvinrent-ils à Auneau pour y faire escale ? Faute de le savoir, on peut rêver… N’auraient-ils pas connu la douceur qui, chaque printemps, reconduit les familles beauceronnes vers les rives, discrètes sinon secrètes, de la Voise et Renseignements : Office de Tourisme - 02 37 31 30 65 de l’Aunay, étroites vallées qui méritent de ne pas être oubliées. D’où que l’on arrive, la progression se fait en camaïeux de verts qui tranchent sur les paysages beaucerons alentour. Les bouquets de jonquilles ponctuent la verdure, les haies ou les chemins tracent encore le sillon du chemin de fer que tout fret a abandonné en 1971. On n’est ni en Beauce ni hors de Beauce, mais à ses confins. De précieux marais Ces humides vallées conduisent à une autre richesse méconnue du secteur d’Auneau, ses précieux Marais sur lesquels veille le Conservatoire régional du patrimoine naturel (visites guidées. Rens : 06 15 77 44 35). Près de 11 hectares (Auneau, Oinville/Auneau, Roinville/Auneau) laissés aux orthoptères (famille des grillons) et autres plantes devenues rares. Parfois capricieuses et ordinairement calmes, Voise et Aunay n’étaient pas de force à rivaliser avec le vent qui a fait tourner le moulin de Maisons ou encore celui de Châtenay qu’une bise a transféré en Loir-et-Cher (Talcy). Plus fermement campés, les châteaux d’Auneau, de Denonville ou de Baronville (Bévillele-Comte) ont résisté aux temps. Propriétés privées, ces deux derniers sont ouverts aux réceptions. Celui d’Auneau, propriété du groupe Andros, peut, actuellement, être admiré de l’extérieur sous presque tous les angles (ne pas hésiter à descendre sur les bords d’Aunay). Hors de ceux cités, peu de lieux remarquables (quelques fermes, le château d’Houville-la-Branche et…les parcs d’éoliennes, objets de bien des curiosités !), mais un cadre idéal pour de douces promenades à pied ou à vélo que l’automobiliste ne peut toujours deviner derrière les frondaisons. Découverte …Déjà, des silos… « Des traces de ce bâtiment circulaire original de près de 100 mètres carrés au sol, nous avons souhaité réaliser une maquette afin de mieux estimer sa hauteur : autour de 8 mètres (…) L’idée du Jardin de la Préhistoire est partie de là, de sa restitution en taille réelle puis de sa nécessaire explication… », relate Jean-Pierre Dubois qui, depuis la découverte du site, n’a de cesse d’y lire le passé. « Nous avons identifié des cimetières : cela ne se déménage pas. Et des silos : c’est un signe de sédentarisation. Bref : nous sommes aux limites du nomadisme et des premiers paysans ! », conclut-il. Loin de l’idée d’en faire un « parc d’attractions », l’association locale d’archéologie et les élus ont imaginé un site pédagogique où nos contemporains pourront comprendre l’installation de leurs ancêtres dans le milieu qui était le leur et s’initier aux « arts » de la pierre et du feu tels que nos aïeux purent les expérimenter et faire évoluer. A la porte de la Route du Blé, accompagner dans le temps ceux qui furent les premiers à la tracer : toute une aventure pour un tourisme du XXI e siècle respectueux du développement durable ! 21



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