14 Ils ont osé ! Eurélien n°3 - Printemps 2007 Cherche falaise – ou similaire – plus de quatre mètres ! Made in Eure-et-Loir Puisque ni la Beauce ni le Perche ne répondaient à cet écho venu de nulle part sinon des envies de montagne, d’escalade et de nature, les amateurs de grimpe ont dû se résoudre à considérer les sites artificiels, où ils peuvent apprendre à jouer avec le moindre repli et s’entraîner à affronter massifs et aiguilles mythiques. La première paroi du premier club (créé il y a vingt ans à Chartres par Roger Bellavoine), fut l’arche d’un viaduc SNCF, à deux encordées des Grands-Prés. La seconde fut plus originale encore : le maire de Frétigny épargna de la démolition un château d’eau qu’il offrit aux escaladeurs, provoquant la naissance d’un club à Nogent-le- Rotrou. Depuis, les techniciens ont conçu des murs artificiels qui utilisent les parois de salles de sports. Avec ses 8,5 mètres de hauteur, celui de la Halle Jean Cochet, à Chartres, est le fleuron départemental. Pas plus que la Beauce janvilloise ne laissait supposer la passion des volcans qu’entretenaient les célèbres Maurice et Katia Kraft (disparus en 1991 au Japon) ou Francourville, le rêve des époux Barrard à gravir le K2 (Pakistan) qui leur fut fatal en 1986, le Perche ne laisse imaginer la présence de plus de 350 varappeurs euréliens assidus aux entraînements et licenciés à la Fédération de la Montagne et de l’Escalade (FFME) ! Outre ceux de Chartres et Nogent-Frétigny, des clubs sont nés à Brou, Vernouillet, Châteaudun, voire Saint-Lucien (près de Nogent-le-Roi) où un site privé propose la grimpe d’une petite faille rocheuse. Chartres dispose de deux salles d’escalade à la Halle Jean Cochet, Dreux de deux structures (collège Martial Taugourdeau et Raid Aventure à Comteville, avec, bientôt, une troisième au nord de l’agglo), de même que Nogent-le-Rotrou (école du centre 1), Frétigny de son ancien château d’eau (22 mètres d’escalade), Le Mesnil- Thomas et Saint-Rémy-sur-Avre d’un mur dans leurs écoles. Car tel est bien le mouvement qui s’engage : l’initiation des scolaires. Au point que l’UFOLEP (Fédération des œuvres laïques) vient d’acquérir une structure « mobile » comme celle qui participa aux animations sportives en milieu rural de l’été 2006. 300 jeunes étaient venus découvrir les attraits (et les difficultés) de la varappe. Lancer l’activité escalade en Beauce et Perche : il fallait l’oser ! Le résultat est là : le nombre d’escaladeurs grimpe, grimpe, grimpe… Escalade sur le château d’eau de Frétigny Gelscom : une innovation contre les hernies discales La société Gelscom, de Champhol, créée et dirigée par Michaël Le Bail, est sur le point de mettre sur le marché sa dernière innovation, un gel radio-opaque, le DiscoGel, issu de l’exploitation exclusive de deux brevets. Ce produit injectable « percutané », pourra apporter, sans hospitalisation ni anesthésie générale, une solution nouvelle et à intrusion minimale dans le traitement des hernies discales. Bientôt la fin des lombalgies tant redoutées ? Gelscom a été lauréate du concours d’innovation de Polepharma et de Val de Loire Entreprendre en 2005. Les S.A.E. L’escalade se prépare en Structures artificielles d’escalades (SAE). Soit : un mur avec prises fixées. La lecture du mur est simple : la couleur des prises trace des parcours plus ou moins difficiles pour les varappeurs. La taille des prises n’est pas déterminante. Leur emplacement l’est, imposant gestes et situations acrobatiques. Nul ne s’improvise escaladeur et, moins encore, grimpeur en solo ! Les clubs, avec entraîneurs qualifiés, assurent la progression technique, la prévention des risques et l’assurance de pratiquer en duo (règle majeure). Michel Vandermeersch (Nogent-le- Rotrou) : une école de solidarité « L’escalade est un apprentissage à la décision prise à chaque instant, aux responsabilités et à la solidarité. Quand l’un monte, l’autre l’assure. La confiance doit être totale et réciproque sous peine d’accident. La corde n’est pas un symbole », explique Michel Vandermeersch. Adepte de la montagne, il a guidé sur cette voie son fils qui souffrait d’un déficit de communication et d’appréhensions : « L’escalade est une bonne école de stimulation et d’expression des potentiels de chacun. » Président du club de Nogent-le-Rotrou, Michel Vandermeersch raconte ce pincement au cœur du risque et du renoncement raisonné : « … À cent mètres de l’objectif, le brouillard était devenu trop dense. Nous sommes redescendus. Sains et saufs. » Avec les regrets, mais heureux. L’escalade, c’est savoir conserver tête froide et pieds sur terre ! |