[28] Eurélien n°21 déc 12/jan-fév 2013
[28] Eurélien n°21 déc 12/jan-fév 2013
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°21 de déc 12/jan-fév 2013

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Conseil Général d'Eure-et-Loir

  • Format : (200 x 280) mm

  • Nombre de pages : 32

  • Taille du fichier PDF : 9,9 Mo

  • Dans ce numéro : innover pour mieux servir les publics.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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Mémoires vives À l’affiche Tribune Parce qu’on est jeunes Gallardon : écrin médiéval, joyaux Renaissance Aux confins de la Beauce et du Hurepoix, ville au passé historique riche, Gallardon domine les vallées de la Voise et de l’Ocre. Visite guidée des principaux sites patrimoniaux de cette ville, dont le caractère médiéval est omniprésent. L’héritage médiéval de la ville de Gallardon en constitue aujourd’hui la personnalité, le caractère unique de cette cité marquée par plus de mille ans d’histoire scandée par des combats pour la conquête du pouvoir, devenus aujourd’hui légendes. Dès le XI e siècle, fondée sur un éperon rocheux, Gallardon reçoit ses premières fortifications. Les travaux se poursuivent pendant deux siècles avec la création de fossés, donjon et murailles qui finissent par entourer la ville. L’entrée dans la cité médiévale est alors possible à partir de cinq portes, chacune composée d’une herse, d’un pont-levis et d’un bastion. Mais les conflits – dont la guerre de Cent Ans – ravagent les éléments de défense de la ville : murailles, château et donjon tombent successivement. La tour ou « l’épaule », vestige d’un château fort De cette période, ne reste en partie que la tour surnommée « l’épaule », en raison d’une ressemblance très approximative avec cet élément d’anatomie, ou par déformation du latin specula (observatoire). Visible au loin, elle est aujourd’hui tout ce qui reste du château détruit par les troupes du futur Charles VII, pillant au passage selon la légende, une grande partie de la richesse de Gallardon. Bâti au milieu du XII e siècle, ce donjon de 38 mètres de haut servait de logis aux gardes du baron. Cette tour a été volontairement détruite en 1443 par Jean de Dunois, compagnon de Jeanne d’Arc, afin d’éviter que les Anglais ne se réfugient dans ce bastion inexpugnable, construit en pierre meulière de Germonval, un hameau de la ville, connue pour sa solidité. Le « Fief des Marmousets », à la façade Renaissance richement sculptée. Lithographie romantique présentant le village de Gallardon, issue du fonds des Archives départementales d’Eure-et-Loir. D’ailleurs, Vauban l’utilisa pour aménager la Voise, cours d’eau qui traverse Gallardon, utilisé autrefois pour transporter les pierres destinées à la construction de l’aqueduc royal, situé à quelques lieues. Le conduit de cheminée, les étages, les fenêtres et les créneaux sont encore visibles, et des groupes scolaires viennent régulièrement découvrir ce haut lieu de l’histoire locale. La municipalité a d’ailleurs l’ambition de réaménager et d’embellir ses abords. Salamandres et petits singes Le Moyen Âge a marqué la ville sillonnée de rues étroites et irrégulières, telle la rue Pierre-Martin, où l’on découvre l’ancienne maison du Bailly et l’une des plus anciennes habitations de Gallardon. Les marchés et les foires, réputés dès le XII e siècle pour leur importance, ont alors lieu dans tout le centre-ville. Jadis désigné sous le nom d’hôtel ou de fief des Marmousets, une maison à pans de bois est considérée comme l’une des plus belles de France, en raison de la qualité exceptionnelle de sa façade, typiquement Renaissance, ornée d’oves, salamandres, cordes à 24 Eurélien Magazine n°21• HIVER 2012-2013
Extrémité d’entrait sculptée de la charpente de l’église Saint-Pierre-Saint-Paul PERSONNAGE Thomas Martin, le paysan prophète Drôle d’histoire que celle de Thomas Ignace Martin (1783- 1834), dit « Martin de Gallardon », qui eut de nombreuses visions. En dépit de la surveillance policière dont il fut l’objet, il parvint à obtenir un entretien à huis clos avec le roi Louis XVIII. Martin lui révéla alors qu’un jour, en forêt de Rambouillet, il avait eu l’idée de l’assassinat de Louis XVI afin que son interlocuteur puisse obtenir plus rapidement le trône de son frère, ainsi vacant. Le roi en ressortit très ému et la teneur des propos de Martin alimenta les gazettes de l’époque. En 1830, Charles X envoie un émissaire auprès de Martin, qui lui prédit la fin du règne des Bourbons ! La chute de la royauté vaut alors à Martin une prodigieuse popularité. Il meurt en 1834 dans des circonstances mystérieuses. Il est enterré au cimetière de Gallardon. Une ville sillonnée de rues étroites et irrégulières L’ÉPAULE Haute de 38m, cette tour servait autrefois de logis pour les gardes au service du baron. Elle était aussi utilisée pour surveiller les alentours des fréquents dangers d’invasion. nœuds… de bois, en léger encorbellement à l’étage. Elle comporterait 288 éléments de bois décorés ! Elle est connue sous le nom de maison des Marmousets ; ce mot a alors diverses significations, ornements grotesques, petits personnages proches des tamarins, espèce de petits singes connus à l’époque, et enfin, une signification historique désignant des conseillers révoltés sous Charles VI en 1388. Enfin, l’église Saint-Pierre-Saint-Paul, comme beaucoup d’édifices religieux est composite, construite entre le XI e et le XV e siècle, et unit trois styles : le roman, le gothique et l’art de la Renaissance. Classée en 1862, sa voûte lambrissée mérite un détour. De fait, la ville de Gallardon, aujourd’hui membre de la Communauté de communes du Val-de-Voise, garde de beaux témoignages de son passé. LIEU Le « Petit Louvre » Le 3 septembre 1685, Louis XIV est à Gallardon. Il visite les chantiers dédiés à la construction de l’aqueduc destiné à alimenter Versailles en eau. Le soir venu, alors qu’il aurait pu dormir chez Madame de Maintenon ou chez le marquis de Gallardon, Louis XIV, roi de France, aurait préféré se reposer dans un lieu que l’on appelle aujourd’hui le « Petit Louvre ». Pourquoi ? La question reste entière. Situé rue Notre-Dame, en centre-ville, ce lieu est néanmoins remarquable pour sa façade : deux belles lucarnes et des ouvertures rondes peu ordinaires. Cette maison était alors occupée par un marchand vinaigrier, et le rez-de-chaussée servait, quant à lui, d’écurie. HIVER 2012-2013• Eurélien Magazine n°21 25



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