Tribune Claude Térouinard Conseiller général du canton de Cloyes-sur-le-Loir Groupe « Gagner avec l’Eure-et-Loir » (GAEL) – majorité départementale. Groupe des élus de gauche Pour une ruralité vivante Vous n’allez pas être surpris. J’ai choisi, au nom de la majorité, de prendre la plume, pour dire mon attachement au Département, à mes yeux, ultime rempart de la ruralité. Une citation me vient spontanément à l’esprit. « Le monde rural, c’est lorsqu’on dit bonjour à des inconnus ; la ville, c’est lorsque l’on ne dit plus bonjour à des personnes connues. » Oui, né à Coudray-au- Perche, ayant grandi à Châtillon-en-Dunois, je reste attaché au monde rural, et à une époque où il est de bon ton de ne conjuguer l’avenir qu’à travers les très grandes villes, je peux dire qu’en Eure-et-Loir tout n’est pas perdu. À tous les âges de la vie, le Département répond présent pour préserver un territoire équilibré. Vous voulez quelques exemples. À travers le fonds d’aide aux communes, le Département peut intervenir pour les plus jeunes, rénover les écoles, en construire de nouvelles, participer à la construction de bibliothèques. Pour tous, le Département peut faire revivre le commerce, bâtir en commun des maisons pluridisciplinaires de santé, favoriser la vie des associations, ou proposer des spectacles à travers les Scènes euréliennes. Pour les plus âgés d’entre nous, le Conseil général qui a mis en place des services d’aides adaptés, va lancer des « Euréliales », des résidences au cœur des bourgs. Le monde rural ne veut pas devenir une cité-dortoir d’un nouveau genre, et c’est pour retenir et attirer les actifs, que la bataille du très haut débit est engagée et que des zones de grandes capacités devraient naître. C’est aussi toute l’ambition de la « révolution » intercommunale qui se dessine. C’est à ce prix que notre ruralité sera préservée et que l’Eure-et-Loir ne deviendra pas une annexe de l’Île-de-France. Dans ce combat pour une ruralité vivante, les élus de la majorité sont en première ligne. L’Eureet-Loir de demain se dessine, en ne tournant pas le dos à ses racines. En tout cas, comptez sur moi pour poursuivre un combat de tous les jours, en sachant que nos communes ne pourront pas construire leur avenir en restant isolées. Boostemploi ou comment tenter de pallier l’incompétence de l’État Le Conseil général a mis en place en mars 2009 un système de recherche d’emploi : Boostemploi, pour « faciliter les rencontres et mettre en relation de façon simple et pragmatique les offres et les demandes ». Il nous semblait que Pôle Emploi existait. L’État a même décidé, si nos souvenirs sont bons, de fusionner ASSEDIC et ANPE, simplifiant ainsi les procédures pour les demandeurs d’emplois. Alors quel est l’intérêt de ce Boostemploi ? Le seul et unique intérêt est de pallier l’incompétence dont a fait preuve l’État au moment de la création de Pôle Emploi. Manque de moyens matériels. Manque de moyens humains. Manque de temps pour construire une fusion qui fonctionne. Manque de formation pour les agents. Le résultat est catastrophique pour les chômeurs. Parfois 120 dossiers par agent au lieu des 30 annoncés par le Gouvernement. Alors le Conseil général vient sauver des eaux l’emploi dans notre département. Ce n’est absolument pas de sa compétence. Notre Président-sénateur aurait dû intervenir au niveau national, cela eût été sans aucun doute plus efficace qu’une modeste action locale. De la même manière que pour mettre fin à la désertification médicale, l’exécutif local se tait quand il faut peser au niveau national mais propose, grand prince devant l’éternel, de modiques aides financières aux étudiants en médecine qui souhaitent venir en Eure-et-Loir. Voilà comment agir sans jamais ne rien faire ! Quelle facilité de soutenir des décisions gouvernementales pour ensuite user de moyens inutiles sur son territoire et apparaître en élus responsables ! Alors même si nous pouvons saluer le travail remarquable des agents du Conseil général qui disposent des moyens humains, matériels et ont permis à 400 Euréliens de retrouver un emploi en 2011, nous devons surtout comprendre que lorsque l’on offre aux agents les moyens de travailler, le résultat est toujours au rendezvous. À l’heure où nous écrivons cette tribune, avant de connaître le résultat de l’élection présidentielle, nous espérons que le changement souhaité apportera à Pôle Emploi les moyens de fonctionner correctement, ce qui permettra notamment au Conseil général d’être plus efficace dans ses domaines de compétences. 30 Eurélien Magazine n°18• PRINTEMPS 2012 |