Tribune Gérard Sourisseau Vice-Président du Conseil général Groupe « Gagner avec l’Eure-et-Loir » (GAEL) – majorité départementale. Groupe des élus de gauche 30 Eurélien Magazine n°17• HIVER 2012 Intercommunalité : l’union fait la force ! Pour la plupart d’entre vous, l’intercommunalité ne veut pas dire grand-chose, ce serait un « truc » d’élus. Et pourtant, elle rythme déjà notre vie quotidienne que ce soit en matière de développement économique, de transport, de traitement des déchets, d’assainissement, de loisirs, d’accueil de la petite enfance, etc. En Eure-et-Loir, depuis quelques années, la révolution est en marche, et les quelques communes isolées, ne le seront plus au 1er janvier 2014, date à laquelle toutes devront avoir intégré une communauté de communes. Se regrouper à une échelle pertinente est devenu inévitable en termes d’efficacité, de service à la population, d’économies d’échelle. Non, l’objectif n’est pas de se regrouper pour se regrouper, il s’agit clairement de se battre pour le développement économique et la défense de l’emploi, facteurs de richesse pour un territoire. En Eure-et-Loir, tous les territoires s’organisent : Chartres-Métropole et ses 110 000 habitants, le Pays Drouais, qui veut faire le pari de pôles de proximité, pour que les bourgs qui le composent, entre urbain et rural, restent des centres de vie attractifs avec des services à la population structurés, mais aussi le Perche, et son formidable atout touristique, le Dunois, la Beauce et leurs batailles du rail et de la route ou les marges franciliennes, bassins d’attractivité aux portes de Paris. Partout, des réflexions et des rapprochements s’envisagent. Faire de l’Eure-et-Loir, un territoire équilibré, c’est toute l’ambition du Conseil général à travers l’intercommunalité. L’Eure-et-Loir de demain est en pleine construction, et les élus de la majorité sont en première ligne, avec la volonté de créer de la richesse sur des territoires à fort potentiel de développement, au moyen de leviers économiques comme la ferme photovoltaïque de Crucey, les zones économiques, ou les infrastructures routières, ferroviaires, numériques de demain. L’intercommunalité est une chance pour l’Eure-et-Loir et ses territoires. À nous de la saisir. Se loger tout simplement… Aujourd’hui, selon le rapport de la Fondation Abbé Pierre 3,8 millions de Français sont sans logement ou mal loger. 8 millions si l’on rajoute ceux qui recherchent un logement mieux adapté à leur situation ou qui sont touchés par des menaces d’expulsion. En Eure-et-Loir, on estime à 6000 le nombre de demandes de logements sociaux non satisfaits. Lors du vote du dernier budget la majorité Départementale a décidé de ne pas financer la production de logements sociaux dont ce département a tant besoin. Même si 1,2 million d’euros sera consacré à rendre accessible le parc social à nos aînés, aux personnes handicapées et à favoriser les économies d’énergie, l’exécutif n’a pas prévu 1 euro pour la construction indispensable de logements sociaux. Dans le même temps, le Département va recevoir 1,4 million d’euros en remboursement d’un prêt effectué à une S.A. d’HLM. Ainsi, sur le plan strictement comptable 2012 verra le secteur du logement social financer le budget du Conseil général. Depuis trop longtemps la politique du département est décalée par rapport aux besoins exprimés. En effet, le soutien aux logements doit accompagner le développement économique mais nous constatons que le département se propose d’apporter les aides là où les besoins et la volonté de faire sont les moins avérés, là où l’urgence est la moins réelle. L’aide apportée pour la production de terrains viabilisés à destination de l’habitat social, par le biais de la convention départementrégion est loin de produire les effets escomptés. Cette aide est limitée aux communes de moins de 6000 habitants. Elle est trop peu utilisée. On peut regretter que ces financements non mis en œuvre ne puissent bénéficier aux communes de taille plus importante. Ce manque d’ambition locale est aggravé par une situation et des choix nationaux catastrophiques. Les subventions destinées à la réalisation de logements sociaux sont en voie d’extinction : l’État ne participe plus qu’à hauteur de 4% du coût de réalisation d’une HLM et les crédits de paiement en 2012 baissent encore de 33% par rapport à 2011. Les crédits destinés à la construction locative et à l’amélioration du parc ont fondu de 61% depuis 2007. Enfin, en Eure-et-Loir c’est le manque d’ambition qui pose problème. C’est ce que constatent et regrettent les acteurs, élus, organismes HLM, représentants des usagers, partenaires institutionnels. Et même si le Conseil général bombe le torse, la vérité est celle-ci et nous reprendrons les propos de l’Etude logement du Département : « l’absence d’acteur moteur structurant une véritable gouvernance des problématiques de logements sociaux, rend au final, cette dernière peu performante. » Alors ce qui devrait être évident devient impossible, se loger tout simplement… NDLR : Le format de cette tribune relève du choix du groupe des élus de gauche. |