24 Les Fondations d’Aligre et Texier-Gallas sont bien connues des habitants d’Eure-et-Loir. Pourtant, bien peu d’entre eux ont une idée précise de l’histoire de ces « établissements de bienfaisance » comme on les nommait au xix e siècle, de leur devenir au siècle dernier et de ce qui subsiste aujourd’hui. Eurélien n°16 - Printemps 2011 - Hier pour demain Hier pour demain Le destin commun des fondations Texier-Gallas en Eure-et-Loir La Fondation d’Aligre à Lèves Les Aligre, sont une famille chartraine, de noblesse de robe, qui donna plusieurs illustres hommes d’arme et magistrats (dont deux chanceliers de France sous les règnes de Louis xiii et Louis xiv) à la France à partir du xvi e siècle. Ils possédaient plusieurs domaines dans le département, dont les châteaux de Baronville (à Bévillele-Comte, qui appartient toujours aux descendants de la maison d’Aligre) et celui des Vaux à Saint-Maurice- Saint-Germain. Au xix e siècle, après les tumultes de la Révolution et leur retour d’exil, la famille se réinstalle en Eure-et-Loir, restaure son patrimoine, et poursuit les œuvres de bienfaisance qu’elle avait initiée. Création d’un hospice à Lèves C’est tout particulièrement la marquise Louise Charlotte Aglaé, qui a souhaité la création d’un hospice à Lèves, et son époux avait échangé à cet effet l’abbaye de Bonneval contre l’abbaye de Josaphat dans les années 1820. Y fut fondé l’établissement connu sous le nom de Fondation d’Aligre en 1828, un établissement de bienfaisance destiné au soin des malades démunis. Parallèlement, sur le même site avait été ouvert, dès 1818, à la demande du préfet, l’hospice Marie-Thérèse, du nom de la fille de Louis xiv qui recevait les enfants abandonnés et assurait les soins aux malades incurables. Ces deux établissements ont fusionné en 1968 avec des missions renouvelées, d’une part, une maison de retraite et, d’autre part, un établissement d’accueil et de séjour pour adultes handicapés mentaux. Des établissements de bienfaisance Concernant la Fondation Texier- Gallas, sa création est plus tardive. En 1866, François Texier meurt. Quelques années plus tard, le 1er juin 1872, son épouse, Joséphine Gallas, rédige un testament prévoyant qu’à sa mort ses biens seront légués au Département pour créer un établissement départemental de bienfaisance, comprenant la création d’un |