[28] Eurélien n°16 mar/avr/mai 2011
[28] Eurélien n°16 mar/avr/mai 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°16 de mar/avr/mai 2011

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Conseil Général d'Eure-et-Loir

  • Format : (200 x 280) mm

  • Nombre de pages : 32

  • Taille du fichier PDF : 4,5 Mo

  • Dans ce numéro : les plaisir des jardins va bientôt refleurir...

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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24 Les Fondations d’Aligre et Texier-Gallas sont bien connues des habitants d’Eure-et-Loir. Pourtant, bien peu d’entre eux ont une idée précise de l’histoire de ces « établissements de bienfaisance » comme on les nommait au xix e siècle, de leur devenir au siècle dernier et de ce qui subsiste aujourd’hui. Eurélien n°16 - Printemps 2011 - Hier pour demain Hier pour demain Le destin commun des fondations Texier-Gallas en Eure-et-Loir La Fondation d’Aligre à Lèves Les Aligre, sont une famille chartraine, de noblesse de robe, qui donna plusieurs illustres hommes d’arme et magistrats (dont deux chanceliers de France sous les règnes de Louis xiii et Louis xiv) à la France à partir du xvi e siècle. Ils possédaient plusieurs domaines dans le département, dont les châteaux de Baronville (à Bévillele-Comte, qui appartient toujours aux descendants de la maison d’Aligre) et celui des Vaux à Saint-Maurice- Saint-Germain. Au xix e siècle, après les tumultes de la Révolution et leur retour d’exil, la famille se réinstalle en Eure-et-Loir, restaure son patrimoine, et poursuit les œuvres de bienfaisance qu’elle avait initiée. Création d’un hospice à Lèves C’est tout particulièrement la marquise Louise Charlotte Aglaé, qui a souhaité la création d’un hospice à Lèves, et son époux avait échangé à cet effet l’abbaye de Bonneval contre l’abbaye de Josaphat dans les années 1820. Y fut fondé l’établissement connu sous le nom de Fondation d’Aligre en 1828, un établissement de bienfaisance destiné au soin des malades démunis. Parallèlement, sur le même site avait été ouvert, dès 1818, à la demande du préfet, l’hospice Marie-Thérèse, du nom de la fille de Louis xiv qui recevait les enfants abandonnés et assurait les soins aux malades incurables. Ces deux établissements ont fusionné en 1968 avec des missions renouvelées, d’une part, une maison de retraite et, d’autre part, un établissement d’accueil et de séjour pour adultes handicapés mentaux. Des établissements de bienfaisance Concernant la Fondation Texier- Gallas, sa création est plus tardive. En 1866, François Texier meurt. Quelques années plus tard, le 1er juin 1872, son épouse, Joséphine Gallas, rédige un testament prévoyant qu’à sa mort ses biens seront légués au Département pour créer un établissement départemental de bienfaisance, comprenant la création d’un
d’Aligre et siège et d’établissements dédiés aux soins des malades et au secours des malheureux. Le testament prévoit que cet établissement devra obligatoirement être reconnu d’utilité publique. Le Département accepte le legs en 1880, crée une fondation et obtient la reconnaissance de l’utilité publique par décret le 1er mars 1922. Sept hospices cantonaux sont successivement ouverts : Voves, Auneau, Anet, Authon, Orgères, La Ferté-Vidame et Thiron-Gardais dans les cantons qui en étaient dépourvus selon les volontés de la donatrice. Sept hospices cantonaux L’évolution de la société conduit à abandonner la fonction médicale de ces établissements, devenus inadaptés, dans les années 1970 et à les transformer en maisons de retraite. La technicité des soins faisait que ces hôpitaux n’étaient plus à même de proposer la qualité des soins exigibles par tous à ce moment. En revanche, l’allongement de la durée de la vie déjà amorcé, les mutations sociales qui faisaient que désormais les générations successives vivaient séparément, ont créé un besoin accru en maisons de retraite. Grande enquête nationale D’ailleurs, en 1968, l’Inspection générale des Affaires sociales lance une grande enquête nationale intitulée Eurélien n°16 - Printemps 2011 - Hier pour demain « enquête sur les problèmes de la vieillesse ». Le formulaire rempli pour les sept hospices cantonaux donne clairement l’évolution de la situation, entre 1963 et 1967, le nombre des personnes âgées de plus de 65 ans, critère du moment pour « la vieillesse », dans ces institutions croît sensiblement. Pour chaque hôpital, la variation est sensible, en 4 ans, le nombre des personnes âgées de plus de 65 ans à Thiron passe de 25 à 28, à Orgères de 26 à 34, à La Ferté-Vidame de 18 à 21, à Authon de 16 à 19, à Anet de 26 à 27. Seuls Voves et Auneau conservent des chiffres comparables. Les deux fondations (la Fondation d’Aligre est aujourd’hui un établissement public, la Fondation Texier-Gallas est un établissement privé à but non lucratif) se sont en fait adaptées à l’évolution de la société et à l’allongement progressif de la durée de la vie, déjà nettement perceptible avant 1970. En 2011, la Fondation Texier-Gallas accueille plus de 500 résidents et emploie 245 personnes. Le blason et la devise de la famille d’Aligre au château des Vaux. Brigitte Féret, nouvelle directrice des Archives départementales, montre le premier registre de la Fondation Texier-Gallas daté de 1880, à Denise Billarand-Dauphin, Présidente de cette Fondation. Un registre d’exception sur la Fondation Texier-Gallas C’est un document unique datant du 1er septembre 1880 ! Le premier registre contenant les délibérations de la commission administrative de la Fondation Texier-Gallas. Il compte plusieurs centaines de pages. Belle écriture, pages jaunies par le temps et marge rouge en font un bien incomparable. « Je suis surprise de voir qu’un tel document existe ! confie Denise Billarand- Dauphin, Présidente de la Fondation. Et très satisfaite de constater qu’après tout ce temps, le legs de Madame Texier-Gallas est toujours respecté ». On y découvre la situation financière, les membres de la commission, les menus, les règlements des hospices… et les dates des décisions pour créer des hospices cantonaux (1880 pour Voves ; 1881 pour Auneau et Anet ; 1882 pour Authon-du-Perche ; 1884 pour Thiron-Gardais ; 1886 pour La Ferté-Vidame et Orgères-en- Beauce). « On s’aperçoit qu’à l’époque, les personnes bénéficiaient de la gratuité totale ! », souligne Brigitte Féret. L’ouvrage apprend que la construction des « établissements de bienfaisance » est rapide : « Les projets étaient rationnalisés, telles les façades des bâtiments toutes identiques », précise la Présidente de la Fondation. 25



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