30 La tribune Eurélien n°15 - Hiver 2010 - La tribune Agir pour l’enfance en danger, de la prévention à la protection Xavier Nicolas – conseiller général du canton de Senonches – Groupe « Gagner avec l’Eure-et-Loir » (GAEL) – majorité départementale. Contrairement à une idée encore très largement répandue et caractérisée par l’expression « les enfants de la DDASS », depuis plus de 25 ans, l’Aide sociale à l’enfance (ASE) est confiée au Département. Dans ce cadre, le Conseil général peut apporter des aides aux familles qui en ont besoin pour assurer l’éducation de leurs enfants. L’Aide sociale à l’enfance a également pour mission de mener des actions pour éviter la marginalisation des jeunes, prévenir les mauvais traitements, assurer l’hébergement et la prise en charge des mineurs et des mères isolées en difficulté, avec leurs enfants. Aussi, le Conseil général assure l’accueil d’enfants placés hors de leur domicile familial, soit à la demande de Michel Deprez – conseiller général du canton de Maintenon – Groupe des Élus socialistes, divers gauche et républicains. Michel Deprez, conseiller général du canton de Maintenon, vice-président de la commission action sociale, a souhaité faire le point sur les conditions de travail des professionnels de l’enfance. La majorité du Conseil général a décidé de baisser le salaire des assistantes familiales de 400 euros alors que les assistantes familiales doivent faire face à de plus en plus de responsabilités, de plus en plus de problématiques. Les situations ont changé. Les troubles psychologiques, compliqués à gérer sont en augmentation, la violence ne cesse de progresser. La diminution de salaire est un réflexe d’économies immédiates, pas une réflexion à long terme. Ces assistantes familiales que l’on démoralise sont pourtant la clef de voûte du système à venir. La question se pose également des conditions de travail. En effet, depuis de nombreuses années, les services de l’ASE réclament des aménagements. la famille, ou dans le cadre d’une mesure de placement ordonnée par le juge des enfants. Plus de 2 500 enfants sont actuellement pris en charge et suivis par le Conseil général d’Eure-et-Loir. Représentant un effort budgétaire toujours plus important chaque année (près de 57 millions d’euros en 2010), la protection de l’enfance est au cœur des politiques départementales de solidarité. Derrière la froideur de ces données se cachent des situations humaines très diverses, souvent complexes et douloureuses, miroirs des maux de nos sociétés contemporaines. Je tiens donc à rendre un hommage particulier à l’ensemble des professionnels qui s’investissent et s’impliquent fortement dans ces missions au sein de notre département. Nous connaissons leur dévouement, leur professionnalisme et les situations quotidiennes auxquelles ils doivent faire face. Comme nous, à chaque instant, je sais qu’ils n’oublient pas que « nos enfants, c’est notre éternité » ! Premièrement, pour des raisons de sécurités évidentes. Deuxièmement, afin d’offrir des conditions d’accueil plus « humaines ». Aujourd’hui, les enfants, leurs familles d’accueil et leurs familles naturelles sont regroupés dans une seule et même pièce lors des rencontres « confidentielles ». Alors qu’il faut logiquement des lieux privés. Le Conseil général devrait offrir un cadre serein aux enfants pour qu’ils retournent à une vie de famille normale. Malgré les efforts, nous ne sommes pas en mesure d’offrir le meilleur à ces enfants dans le désarroi. Le Conseil général reste sourd aux alertes. En conclusion, nous sommes en droit de nous demander si l’ASE est en mesure d’apporter un suivi complet sur chaque situation à gérer. Il est évident que non. Les assistantes sociales et les éducateurs spécialisés peuvent assumer correctement 15 à 20 situations. Chaque situation comprenant l’accompagnement de l’enfant, la coordination entre les services et l’établissement, les rencontres avec les magistrats, le maintien du lien familial et encore bien d’autres choses. En Eure-et-Loir, ils sont contraints de gérer 35 situations. Environ 2 fois plus que ce qui est possible. Le Conseil général refuse d’embaucher des professionnels. Cela conduit à une surcharge de travail et à un suivi des dossiers quasi impossible. Ce qui est une catastrophe dans un domaine qui touche à l’avenir d’enfants déjà désemparés. |