[28] Eurélien n°14 sep/oct/nov 2010
[28] Eurélien n°14 sep/oct/nov 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°14 de sep/oct/nov 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Conseil Général d'Eure-et-Loir

  • Format : (200 x 280) mm

  • Nombre de pages : 32

  • Taille du fichier PDF : 4,3 Mo

  • Dans ce numéro : collèges... les nouveautés de la rentrée.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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24 Peu de territoires d’Eure-et-Loir offrent en quelques kilomètres tant de lieux qui ont conservé la mémoire d’événements majeurs de l’Histoire de France. Nécropole mérovingienne, carrières d’où « surgit » la cathédrale, lieu de signature d’un des traités majeurs de la Guerre de Cent- Ans, ces terres beauceronnes de l’est du pays chartrain sont aussi marquées par de grands personnages du xx e siècle, comme l’artiste Raymond Isidore ou l’abbé Franz Stock…. Reportage dans des lieux uniques dont les héros furent parfois des hommes ordinaires… Le grand air des éoliennes Bollée Le canton de Chartres Sud-Est possède deux éoliennes de type « Bollée » à Nogentle-Phaye et Berchères-les- Pierres. Remarquablement conservées, elles datent de la seconde moitié du xix e siècle et furent installées pour assurer le pompage de l’eau dans la nappe phréatique qui alimentait les lavoirs et l’irrigation des cultures. Leur rendement était cependant relativement faible, il aura fallu attendre le début du xxi e siècle pour voir la Beauce renouer avec sa tradition séculaire d’exploitation de l’énergie du vent. Eurélien n°14 - Automne 2010 - Hier pour demain Hier pour demain Chartres Sud-Est : le canton À cheval entre les faubourgs de la cité des Carnutes et la campagne beauceronne, le canton de Chartres Sud-Est s’étend sur les quartiers chartrains de Saint-Chéron, La Madeleine, Beaulieu et sur les communes du Coudray, Gellainville, Sours, Nogent-le-Phaye, Prunay-le- Gillon et Berchères-les-Pierres. La colline des pierres sacrées Notre visite débute sur la colline de Saint-Chéron où le lycée Fulbert a investi en 1991 le site d’une ancienne abbaye. Saint Chéron (dont l’existence est certainement légendaire) aurait été l’évangélisateur du pays chartrain à la fin de l’Empire romain. La vocation sacrée de la colline lui est quoi qu’il en soit bien antérieure, le nom « Chéron » étant lié à la racine celte ker (pierre), qui pourrait signaler le lieu d’édification d’un dolmen. De l’abbaye, il ne reste rien aujourd’hui, si ce n’est les inestimables nécropoles qui furent fouillées par les archéologues qui en ont étudié plus de 6000 sépultures, datant du ii e (romaines) au vi e siècles (Mérovingiens). L’actuelle chapelle qui constitue l’entrée principale du lycée date de la fin du xix e siècle, à l’époque où l’évêché installa un petit séminaire sur le site de l’ancienne abbaye, détruite à la Révolution. Les carrières de Berchères-les-Pierres. 1360 : la France joue son existence près de Sours La stèle commémorant le traité de Brétigny Quittons l’agglomération en prenant la route de Sours, qui nous conduit à l’un des événements les plus marquants de l’Histoire de France qui se soit déroulé en Eure-et-Loir. À la fin de la première phase de la Guerre de Cent-Ans, fut en effet signé un traité le 8 mai 1360, au château de Brétigny (aujourd’hui disparu mais dont un hameau situé sur la commune de Sours porte encore le nom). Conclu entre le roi de France Jean Le Bon, en grand péril, et une perfide Albion conquérante, ce traité ne mit pas fin au conflit, mais offrit une trêve de neuf années au royaume. La France y perdit d’importants territoires (un grand quart sud-ouest, du Poitou aux Pyrénées) dont la reconquête sera le cœur du conflit jusqu’en 1475. Charles V, qui s’assit sur le trône de France en 1364, y trouva cependant un temps fort utile pour réorganiser ses armées avec l’aide de Du Guesclin. Sans la période de reconquêtes (provisoires) qui s’ensuivit, une victoire finale anglaise aurait pu devenir inéluctable…
Eurélien n°14 - Automne 2010 - Hier pour demain aux pierres sacrées Le berceau des pierres blanches de la cathédrale Les étudiants du séminaire des Barbelés De Sours, il nous est désormais possible de rejoindre, à travers les champs de blé et de colza, et quelques petits bois, le village de Berchères-les- Pierres. Là encore, la grande histoire nous donne rendez-vous par la présence des anciennes carrières de calcaire dont fut construite la cathédrale de Chartres, mais aussi, une partie du château de Maintenon. Cette pierre compacte et très résistante s’est formée il y a 23 millions d’années, sous un climat tropical, par dépôt au fond du lac qui recouvrait à cette époque la Beauce. Exploitées dès l’an Mil, les carrières présentaient un front de taille de plusieurs centaines de mètres de haut. Leur exploitation pris fin en 1914, puis reprit au milieu du siècle avant d’être définitivement livrée à la nature. Une association locale « Berch’Pierres » a aujourd’hui pour objet de valoriser ces carrières qui sont devenues un site naturel remarquable. Le séminaire de la réconciliation Notre découverte historique du canton peut ensuite se poursuivre en gagnant Le Coudray pour trouver, près de la rocade, l’ancien séminaire des Barbelés. Au sortir de la dernière guerre, dans ce lieu unique au monde, un prêtre catholique allemand, l’abbé Franz Stock, a formé des théologiens allemands faits, comme lui, prisonniers de guerre à la Libération. De 1945 à 1947, il accueillit 949 étudiants dans le but de reconstituer le clergé allemand en le dénazifiant. Lors de sa visite, le 5 avril 1947, le nonce Roncalli, futur Pape Jean XXIII, déclara : « Ce séminaire honore aussi bien la France que l’Allemagne ». Ce fut en effet l’une des premières pierres de la réconciliation franco-allemande. Ouvert aux visiteurs, on y découvre aujourd’hui le dortoir, le réfectoire, la chapelle, la vie des étudiants prisonniers séparés par des barbelés des autres prisonniers. L’association des Amis de Franz Stock y organisera, le 18 septembre prochain, un concert dans le cadre des Journées du patrimoine. Mosaïque de verre et de faïence Enfin, de retour à Chartres, rue du repos, tout près de notre point de Une création de Picassiette départ, c’est un chef-d’œuvre unique de l’art brut qui se présente à nous. Une œuvre iconoclaste née de l’imaginaire d’un artiste autodidacte et modeste employé de mairie. Constitué de mosaïques de verre et de faïence coulées dans le ciment, Raymond Isidore, dit « Picassiette » a créé son chef-d’œuvre de 1937 à 1960. En recouvrant les murs de sa maison, intérieurs et extérieurs, ainsi que les objets usuels, Raymond Isidore vécut de manière non conventionnelle. Sa maison est un lieu surprenant dans lequel les représentations bibliques sont particulièrement présentes. Le visiteur y découvrira la ville de Jérusalem, Sainte-Sophie d’Istanbul, le trône de l’Esprit-Saint… et bien sûr Notre-Dame de Chartres. Franz Stock, le réconciliateur Recteur de la paroisse allemande de Paris entre 1934 et 1939, Franz Stock (1904-1948) réside en France lorsqu’éclate la Seconde Guerre mondiale. Sous l’occupation, ce prêtre accompagne et aide les condamnés à mort. Il se liera avec d’illustres prisonniers (Honoré d’Estienne d’Orves, Edmond Michelet) et leur délivrera des messages d’espoir. La guerre terminée, il devint avec le soutien de la France, Supérieur du Séminaire des barbelés au Coudray qui aura pour but de regrouper tous les étudiants en théologie prisonniers pour continuer leur formation et dénazifier leurs consciences. Enterré en l’église Saint- Jean-Baptiste de Rechèvres à Chartres, Franz Stock laisse le souvenir d’un homme vertueux, ardent défenseur de la paix. La léproserie du quartier de la Madeleine La léproserie de la Madeleine du Grand- Beaulieu-lez-Chartres est fondée vers l’année 1054 par le comte Thibault III, pour soigner les malades natifs de Chartres et de sa banlieue. Elle acquiert rapidement une grande richesse par les donations faites aux XII e et XIII e siècles et son domaine s’étend à une grande partie du canton. Avec le recul de la maladie, la présence d’une maladrerie ne se justifie plus. L’évêque de Chartres décide sa suppression en 1659 et affecte les bâtiments au séminaire tout juste créé par Adrien Bourdoise à Chartres. En 1680, après la création du séminaire Saint-Charles, elle prend le nom de grand séminaire. Les bâtiments reconstruits en 1687 et la chapelle refaite en 1781 sont détruits à la Révolution. Aujourd’hui seuls des noms de lieux en gardent la mémoire. 25



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