[28] Eurélien n°11 déc 09/jan-fév 2010
[28] Eurélien n°11 déc 09/jan-fév 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°11 de déc 09/jan-fév 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Conseil Général d'Eure-et-Loir

  • Format : (200 x 280) mm

  • Nombre de pages : 32

  • Taille du fichier PDF : 5,7 Mo

  • Dans ce numéro : seniors en Eure-et-Loir... les jours heureux !

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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24 Ville historique, Épernon s’est dessinée au fil du temps une identité propre. Les carrières de grès et de pierres meulières, le duché d’Épernon, la création de la gare ont contribué à l’essor de cette ville où le passé se lie intimement avec l’avenir. La visite dans le temps commence… Les requins sparnoniens Des côtes de lamantins, des dents de requins, des aiguillons de raies, des terriers de crustacés : on n’imagine pas découvrir de tels fossiles à Épernon ! Et pourtant, au temps géologique du Stampien, la mer qui recouvrait une partie du bassin parisien s’étendait jusqu’à la ville. Des animaux marins y vivaient. Puis, la mer s’est retirée, les sables se sont agglomérés en blocs siliceux, changeant en pierre les traces de la vie marine. Eurélien n°11 - Hiver 2009/2010 - Hier pour demain Hier pour demain Sur les traces des Mains bleues et Des éclats de silex dans la chair… Épernon se situe à l’orée de la forêt de Rambouillet, vestige de l’ancienne forêt d’Yveline. Un emplacement stratégique que reconnut le fils d’Hugues Capet en y érigeant une forteresse qui protégeait le château de Saint-Légeren-Yvelines. Comme souvent au Moyen Âge, la ville s’émancipa autour de cette forteresse disparue. Avant de s’appeler Épernon, elle prit différents noms : Sparro, Sparnaicum, Esparnonium, Espernonne. Ce qui explique le gentilé des habitants : les Sparnoniens. Au xix e siècle, le commerce issu des carrières de grès et de pierres meulières connut un important développement. 1849 marque la création de la ligne ferroviaire qui accompagna cet essor jusqu’en 1929, date à laquelle la crise économique signe le déclin de la production locale, qui s’arrêta définitivement vers 1960. Essor commercial avec le train On les appelait les forçats ! Ces carriers payés au pavé qui avaient une faible espérance de vie. Ils avaient la particularité d’avoir le corps taché de bleu, ce qui leur valut le surnom de Mains bleues. Ces traces incrustées dans la chair provenaient des éclats de silex projetés au cours de la taille de la pierre. « Le Conservatoire des meules et pavés retrace les conditions de travail des ouvriers dans les carrières, à l’aide d’outils et d’objets appartenant à notre histoire locale », explique Jean-Paul Duc, fondateur du musée. Ce musée, dont le bâtiment en forme de rotonde appartenait au village normand de l’exposition universelle de 1900. Douze millions de meules ont été fabriquées dans les cent dernières années ! L’exportation s’effectua dans le monde entier. On a même retrouvé des publicités des meules d’Épernon en Australie et en Nouvelle-Zélande ! À la gare d’Épernon, une voie de chemin de fer a été spécialement conçue pour leur transport. Ce rôle central de la gare continue aujourd’hui, puisque sa transformation en pôle d’échanges multimodal est en cours de réalisation. Les carrières sont aujourd’hui enfouies sous un épais tapis vert. Une fabrique de meules
Eurélien n°11 - Hiver 2009/2010 - Hier pour demain des sites historiques d’Épernon La salle des pressoirs Crypte et restes momifiés L’influence que joua le duché d’Épernon dans l’histoire prit toute sa dimension avec le duc d’Épernon, qui joua un rôle de premier plan dans l’histoire du royaume sous Henri iii et Henri iv (lire encadré). Site incontournable du patrimoine sparnonien, la salle des pressoirs attire l’attention par ses reliefs architecturaux. Les piliers ronds et les clefs de voûte impressionnent le visiteur surpris de voir cet édifice semi-enterré, ancien cellier religieux. Il accueillera les 19 et 20 décembre prochains, le marché de Noël de la ville. Cette salle date du xiii e siècle, comme l’église Saint- Pierre qui renferme une crypte et les restes en partie momifiés d’un personnage dont on recherche encore l’identité… Mystère ! Une source d’inspiration À quelques pas de là, une façade de style Renaissance datant du xv e siècle, en pan de bois à décor sculpté, est encore visible place de Change. Autre édifice remarquable : la mairie qui fut créée par Charles Garnier, célèbre architecte français à l’origine du Palais- Garnier à Paris. Il édifia cette demeure en l’honneur de sa fille. Épernon, ville natale du mathématicien Michel Chasles, fut aussi une source d’inspiration pour les artistes. Le peintre Henri Epstein et son beau-frère le sculpteur Louis Dideron, deux amis de Soutine et Modigliani, y séjournèrent. Dans les rues sparnoniennes, l’Histoire croise le chemin du passé, du présent et du futur. Le Conservatoire des meules et pavés Le « demi-roi » d’Épernon Jean-Louis de Nogaret de la Vallette (1554-1642), duc d’Épernon, fut le serviteur de trois rois de France. Il fut tout d’abord l’un des mignons d’Henri iii. Rien de sexuel dans cette fonction de « favori », mais un rôle politique et militaire de tout premier plan. Le duc d’Épernon était l’un des deux plus proches collaborateurs du roi, ce qui lui valu le surnom de « demi-roi ». Chef militaire des catholiques modérés, le duc fut un serviteur peu fidèle d’Henri iv. Il est même soupçonné d’être l’un des instigateurs de son assassinat en 1610. Ou tout du moins, d’avoir laissé faire Ravaillac, qui fut à son service pour d’autres affaires. Il fut en tout cas à l’origine de la nomination de Marie de Médicis comme régente (contre la volonté du défunt Henri iv) et à la suite, son fidèle conseiller, même si celle-ci lui préféra rapidement Concini. Rappelé en 1622 sous le règne de Louis xiii, il fut finalement écarté du pouvoir par le cardinal de Richelieu, condamné à l’exil, et mourut disgracié à Loches (Indre-et-Loire) à l’âge de 88 ans. Eugénie Avril de Sainte-Croix : une militante féministe Figure emblématique du féminisme français au début du xx e siècle, Eugénie Avril de Sainte- Croix (1855-1939) présida la première séance des États généraux du féminisme à Paris en 1929. Membre de la Société des Nations à Genève (ancêtre de l’ONU), elle s’installa à Épernon pour créer, en 1900, son Œuvre libératrice : une société de relèvement et de reclassement pour les filles de joie. Elle fut présidente du Conseil national des femmes françaises et récipiendaire de la grande médaille d’or de l’Assistance publique, ainsi que de la Légion d’honneur. Un établissement à caractère social pour enfants porte son nom à Paris. (DR) Bibliothèque M. Durand 25



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