22 Eurélien n°1 - Juin 2006 - Les Gens d’Ici Olivier Delmas, patineur d’art Regard posé sur le miroir des temps comme pour mieux y puiser l’art très antique (jusqu’à 6 000 ans avant J-C) magnifié par les mystérieux artisans chinois, Olivier Delmas a la main du calligraphe pour nuancer la teinte de la « célèbre » couleur bronze… qu’il va créer, faute d’exister. C’est l’ultime retouche de son travail d’artisan du bronze chargé de produire (« reproduire » ?) l’œuvre de l’artiste. « Il existe des lycées enseignant la fonderie industrielle mais aucun pour la fonderie d’art (NDLR : sauf liés à l’école Boulle de Paris). Cela s’apprend sur le tas, en commençant par faire les gravats de plâtre pour finir patineur. Il y faut la sensibilité de chaque artiste pour ressentir les courbes, les positions, respecter l’œuvre du sculpteur et être conscient de travailler sur un original… », explique modestement Olivier Delmas. L’œil de l’artiste et la main de l’artisan. Ou l’inverse, peut-être. « J’ai choisi mon métier et je viens à l’atelier avec bonheur. Antony n’est pas si loin de Fontaine-la-Guyon et la desserte est bonne », assume le « finisseur » de l’une des rares (une dizaine ?) fonderies d’art françaises. Son père l’avait créée au début des années 80, « à proximité des artistes parisiens qui peuvent venir veiller sur leur travail et près des galeries d’art (…) et tous nos collaborateurs, formés ici, demeurent aux environs. Déplacer l’atelier n’est pas imaginable. » Antony, Hauts-de-Seine : Olivier Delmas y est né, y était attaché, mais, famille oblige, « l’immobilier n’y était pas accessible à un jeune couple avec enfants… ». Gros plan Les gens Gens d’ici d’Ici Quinze années et un long parcours séparent les deux titres nationaux cueillis par Ali El Kharrat : du titre du Maroc sur 3 000 mètres steeple (1990) à celui de France 2005 (en fait, de la mi-mars 2006), le coureur est passé par La Réunion où l’appelait la mission de son épouse, par le changement de statut (de senior à vétéran - il a 40 ans), par l’état de bi-national (Franco-marocain) et… par les innombrables « Nous étions ouverts au déménagement dans tout le sud-ouest parisien. Entre une pièce ici et une maison près de Chartres, il n’y eut pas d’hésitation ». Le couple ne cherchait pas un environnement boisé. Il l’a trouvé et l’apprécie. « Dix ans après, nous avons revendu pour construire. Toujours à Fontaine-la-Guyon. Nous bénéficions de la bordure de forêt, les enfants peuvent pêcher dans la pièce d’eau du village. À Antony, ils feraient quoi ? » Chaque matin, Olivier Delmas rejoint le train des migrants vers ses ateliers aux parfums de plâtre, de cire chaude et de soudure où la passion mûrit des œuvres d’exception auxquelles son nom ne sera jamais associé qu’avec la discrétion d’un cachet. Quotidiennement, la « transmutation » s’opère faisant de l’artisan fondeur en son village, l’artiste bronzier de la communauté des sculpteurs. Bernard Macé Ali El Kharrat, champion de France (cross vétérans) kilomètres d’entraînement quotidien sur les pistes et hors-pistes qui l’ont conduit à Chartres, toujours dans la foulée de son conjoint. Le titre consacre sa façon d’aller au bout de ses idées, de ses passions, de sa volonté et de sa ténacité avec modestie et ambition. |