20 Longtemps délaissée sinon oubliée des curieux et amateurs de congés verts, l’abbaye de Thiron-Gardais est devenue une référence dans le développement touristique départemental. Sous l’impulsion du Conseil général et des collectivités locales, ses jardins « médiévaux » bourgeonnent à nouveau et la grange dîmière est devenue un lieu accueillant. Acquis par le Conseil général au début de 2005, le Collège royal est porteur d’un troisième « acte fort » pour affirmer à Thiron-Gardais son rôle de « porte touristique du Perche ». Ainsi, au rythme des saisons, des projets et des budgets, c’est un ensemble passionnant par son histoire, captivant par son environnement, attrayant par la diversité de son pouvoir d’évocation qui s’offre à la découverte. À l’image des fondateurs, il est temps pour les Euréliens d’aller en défricher les lieux. Traces locales En Eure-et-Loir, l’Ordre de Tiron a eu « abbayes-filles » et prieurés à Brunelles, Romilly-sur-Aigre, Soizé, Gasville-Oisème, Le Favril, Le Thieulin, Margon, Péronville, Meaucé, Néron, Montainville, Cloyes, Trizay-lès-Bonneval, Chartres, La Bazoche-Gouët, Montigny-le-Gannelon, Douy, Prunay-le- Gillon (Liste non exhaustive). Eurélien n°1 - Juin 2006 - Découvertes Découvertes Parfums d’Ordre et de Siècle Aller découvrir Thiron-Gardais n’obéit pas nécessairement aux critères du web (au plus court, regardez les panneaux d’autoroute !). Pourquoi ne pas emprunter la RD 923 (ex-RN 23) pour l’abandonner à La Hurie (Saint-Victor-de-Buthon) ? Abordée la RD 5, les haies, jusqu’alors presque absentes, viennent découper le paysage que dévoile la route taillée aux ondulations du flanc de côteau. Et voici un Perche éleveur, un Perche boisé, un Perche apprivoisé (et non domestiqué), un Perche « entrée de parc naturel ». Une courte ligne droite plus tard, un carrefour invite à prendre le temps d’un regard prolongé : surgi de nulle part, apparaît le bourg de Thiron-Gardais aussi discrètement caché dans son vallon que pouvaient l’être, il y a à peine plus d’un demi-siècle, les résistants du maquis de Plainville, à 10 kilomètres d’ici. La sensation de calme est saisissante. L’envie d’y faire étape irrésistible. Droit devant, se devine un centrebourg sagement étendu en bordure de voie traversière. À droite, le miroir de l’étang (7 hectares) reflète les bungalows de bois (à louer) qu’apprécient les familles de noctambules pêcheurs de carpe. A gauche, derrière la Grange dîmière (XVII e siècle, tout juste rénovée et abri du syndicat d’initiative), le vieux cimetière accompagne l’angle d’une enceinte que l’on devine être celle de l’imposant bâtiment religieux (l’église abbatiale) qui se découpe au-delà d’un espace fleuri (les Jardins). |