[28] Eurélien n°1 jun/jui/aoû 2006
[28] Eurélien n°1 jun/jui/aoû 2006
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°1 de jun/jui/aoû 2006

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Conseil Général d'Eure-et-Loir

  • Format : (200 x 280) mm

  • Nombre de pages : 32

  • Taille du fichier PDF : 3 Mo

  • Dans ce numéro : l'été des convivialités.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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20 Longtemps délaissée sinon oubliée des curieux et amateurs de congés verts, l’abbaye de Thiron-Gardais est devenue une référence dans le développement touristique départemental. Sous l’impulsion du Conseil général et des collectivités locales, ses jardins « médiévaux » bourgeonnent à nouveau et la grange dîmière est devenue un lieu accueillant. Acquis par le Conseil général au début de 2005, le Collège royal est porteur d’un troisième « acte fort » pour affirmer à Thiron-Gardais son rôle de « porte touristique du Perche ». Ainsi, au rythme des saisons, des projets et des budgets, c’est un ensemble passionnant par son histoire, captivant par son environnement, attrayant par la diversité de son pouvoir d’évocation qui s’offre à la découverte. À l’image des fondateurs, il est temps pour les Euréliens d’aller en défricher les lieux. Traces locales En Eure-et-Loir, l’Ordre de Tiron a eu « abbayes-filles » et prieurés à Brunelles, Romilly-sur-Aigre, Soizé, Gasville-Oisème, Le Favril, Le Thieulin, Margon, Péronville, Meaucé, Néron, Montainville, Cloyes, Trizay-lès-Bonneval, Chartres, La Bazoche-Gouët, Montigny-le-Gannelon, Douy, Prunay-le- Gillon (Liste non exhaustive). Eurélien n°1 - Juin 2006 - Découvertes Découvertes Parfums d’Ordre et de Siècle Aller découvrir Thiron-Gardais n’obéit pas nécessairement aux critères du web (au plus court, regardez les panneaux d’autoroute !). Pourquoi ne pas emprunter la RD 923 (ex-RN 23) pour l’abandonner à La Hurie (Saint-Victor-de-Buthon) ? Abordée la RD 5, les haies, jusqu’alors presque absentes, viennent découper le paysage que dévoile la route taillée aux ondulations du flanc de côteau. Et voici un Perche éleveur, un Perche boisé, un Perche apprivoisé (et non domestiqué), un Perche « entrée de parc naturel ». Une courte ligne droite plus tard, un carrefour invite à prendre le temps d’un regard prolongé : surgi de nulle part, apparaît le bourg de Thiron-Gardais aussi discrètement caché dans son vallon que pouvaient l’être, il y a à peine plus d’un demi-siècle, les résistants du maquis de Plainville, à 10 kilomètres d’ici. La sensation de calme est saisissante. L’envie d’y faire étape irrésistible. Droit devant, se devine un centrebourg sagement étendu en bordure de voie traversière. À droite, le miroir de l’étang (7 hectares) reflète les bungalows de bois (à louer) qu’apprécient les familles de noctambules pêcheurs de carpe. A gauche, derrière la Grange dîmière (XVII e siècle, tout juste rénovée et abri du syndicat d’initiative), le vieux cimetière accompagne l’angle d’une enceinte que l’on devine être celle de l’imposant bâtiment religieux (l’église abbatiale) qui se découpe au-delà d’un espace fleuri (les Jardins).
à Thiron-Gardais Moines et laïcs « Derrière » l’abbaye (fondée en 1114), le bourg laïc inscrit son passé dans l’histoire : c’est la présence de l’abbaye qui l’a installé. C’est, donc, vers le lieu de culte qu’il faut tourner ses pas : le bâtiment dépouillé, à l’image de l’ordre bénédictin et inspiré d’une réaction contre la richesse de la puissante (et oublieuse ?) abbaye de Cluny, est une construction de grisons du pays (en fait, de Saint-Denis d’Authou). Sous la haute charpente lambrissée, plus de soixante mètres de nef romane (le chœur gothique s’est effondré en 1817) témoignent du dépouillement monastique mais aussi de l’importance de l’Ordre de Tiron dont dépendirent plus de 100 lieux monastiques en France et Outre-Manche. Promenades d’inspirations Là est l’épicentre d’une promenade à accomplir au goût de chacun. Historique en plongeant dans l’élan spirituel de la fin du premier millénaire et le début du second, en disséquant les rivalités et guerres entre inspirations et pouvoirs religieux avant que les unes et les autres ne résistent avec plus ou moins d’évidence à la suprématie laïque et républicaine. Eurélien n°1 - Juin 2006 - Découvertes Guerres et Révolution ont eu raison de l’abbaye sans rompre la quiétude recueillie des lieux : dépendances « vivrières » avec colombier, vivier, boulangerie, maisons de santé et, surtout, jardins (potager, fruitier, plantes médicinales et décoratives, etc.) ou encore la Grange aux dîmes (centre des contributions !), enfin, dépendances d’enseignement avec le Collège devenu royal (auquel le père du jeune Bonaparte préféra celui de Brienne), acquis par le Département l’an dernier. Balade romantique et sensuelle entre les traces d’un passé qui survit et une nature qui n’abandonne jamais, entre parfums des plantes et couleurs florales dédiées à magnifier le culte. Promenade dans l’anecdote, aussi, en piquant ici quelques abbés remarquables (un fils naturel d’Henri IV et de dame de Vaupillon - Henriette d’Entragues - un cardinal du Bellay, Charles de Ronsard, frère de Pierre, ou Philippe Desportes), là les intrusions du Roman de Renart dans la vie monacale. Ailleurs, les miraculeux épisodes d’une sainte vie d’ermite « condamné » aux foules de disciples (Saint-Bernard de Ponthieu, le fondateur). Si quelques préoccupations bien terrestres (appétit, soif, etc.) viennent distraire la contemplation spirituelle ou naturaliste des lieux, le centre-bourg offre sa vie de chef-lieu animé avant d’entreprendre le « tour d’étang » (3/4 heure) ou de pousser quelques incursions alentours (mosaïques de la Feuilleraie d’Happonvilliers, château d’eau d’escalade et fresque d’église à Frétigny, château de Frazé, église de Combres, musée local de Saint-Denis d’Authou, etc.). Renseignements : Syndicat d’initiative de Thiron-Gardais - 02 37 49 49 01 La fin des Templiers L’Ordre de Tiron tenait hôtels dans Paris, dont l’hôtel de Tiron, dans la rue du même nom (4 e arrondissement). L’hôtel fut le siège du procès des chevaliers de l’Ordre des Templiers (1307). Tiron, le précurseur Bien qu’affranchi par Cicéron, son esclave Tiron assura son secrétariat. Un demi-siècle avant notre ère, il mit au point une technique de prise de notes rapide, précurseur de notre « sténographie ». Rien à voir, cela va sans dire, avec la rivière Thironne, le bourg de Thiron et l’Ordre de Tiron ! 21



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