sur le terrain M-Real : c’est signé ! Le rachat de la papeterie M-Real d’Alizay par le Conseil général et sa revente à la société Double A ont été signés le 23 janvier par Jean Louis Destans, Président du Conseil général, en présence du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Une initiative originale pour pérenniser l’activité industrielle existante et exploiter les potentiels économiques futurs du site. Aux côtés du repreneur, le papetier thaïlandais Double A, le Département porte ainsi un projet global d’aménagement et de valorisation économique devant aboutir à la création de 200 emplois dans un délai rapproché. « Le rachat du site M-Real par le Département prouve qu’avec le soutien du Gouvernement, des collectivités territoriales de proximité peuvent s’impliquer, quitte même à procéder à ce que l’on appelle une « prise de contrôle temporaire », si cela doit permettre à l’opération d’aboutir, à l’outil industriel de redémarrer, et de créer des emplois. Je mesure l’originalité de la démarche que nous avons engagée. La spécificité du site, son histoire, la mobilisation exemplaire et dans la discrétion de l’ensemble des acteurs… tous ces éléments donnent à ce projet une dimension unique », a déclaré Jean Louis Destans au moment de la signature. Le président du Département de l’Eure a remercié « tous ceux qui sont intervenus tout au long des discussions pour rendre ce projet complexe possible », et de citer le Préfet, les maires d’Alizay et de Pont-de-l’Arche, Gaëtan Levitre et Richard Jacquet, le député François Loncle, ainsi bien sûr que les syndicats de l’entreprise. Il a rappelé aussi que cette intervention directe du Conseil général répondait à un triple objectif : garantir une reprise de l’activité papetière du site dans un délai court et créer ainsi 200 emplois, porter un projet global d’aménagement économique du site en valorisant et commercialisant les terrains nus et saisir l’opportunité de réaliser à moyen terme un port fluvial vrac sur le site d’Alizay, le long de l’Axe Seine. Arnaud Montebourg a pour sa part salué cette « micro-nationalisation temporaire » et estimé que « l’intervention du département de l’Eure est un précédent pour un Etat fort ». A noter que la vente s’est réalisée simultanément avec l’opération d’achat : le Conseil général a vendu à la société Double A un ensemble immobilier et mobilier (47,64 ha) comprenant des actifs productifs, notamment la machine à papier. Le Département procédait aussitôt après, dans le cadre d’un portage foncier, à la vente à l’EPFN (établissement public foncier de Normandie). L’EPFN procédera avec l’appui financier du Conseil régional de Haute-Normandie aux travaux nécessaires à l’aménagement du site pour permettre la commercialisation du foncier. Signature le 23 janvier à 10h de l’achat par le Conseil général de l’entreprise M-Real, avec le PDG, Mikko Helander. Signature le 23 janvier à 11h30 de la revente de la papeterie à la société Double A, ici représentée par son président, Yothin Dumnernchanvanit. portrait Jean Van Elslande, médecin à Gaillon Et vous docteur, ça va ? Que se passe-t-il derrière la porte close d’un cabinet médical ? Qui accompagne les patients en fin de vie et assure les soins de premier recours ? Né en 1948, médecin généraliste à Gaillon, spécialiste de la médecine tropicale au CHE d’Evreux où il consulte chaque mercredi, Jean Van Elslande le conte dans un ouvrage intitulé « Et vous docteur, ça va ? » Avant 15 ans, il voulait être paysan comme son père. Jusqu’à 18 ans, il visait le métier de vétérinaire avant d’accéder à la fac de médecine… En possession d’un titre d’interne des hôpitaux et d’une compétence en médecine tropicale, Jean Van Elslande a posé sa plaque à Gaillon il y a près de 35 ans et envisage de la dévisser en 2014. « Toute ma vie, explique le médecin écrivain, j’ai écrit des rapports d’observations dans les services hospitaliers, thèse de recherche compte-rendus de mission lors de mes séjours humanitaires. Tous ces dossiers tournaient autour de « médecine et société ». Je me suis dit : pourquoi après 40 ans de médecine générale, je n’établirais pas une évaluation sur notre rôle de « médecin de premier recours » ; c’est ce que j’ai tenté de faire. J’ai fait le pari de m’exposer en n’évoquant ici que des faits qui m’impliquent et me permettent d’aborder des thèmes comme l’approche de la mort ou la planification familiale… » Comme tout « spécialiste en soins primaires » - ainsi nomme-t-on le médecin généraliste - Jean Van Elslande a accueilli tout le monde sans distinction dans son cabinet : « je laisse des trous dans l’agenda pour recevoir les gens pressés, les urgences, les non programmés… C’est ainsi que je me sens vivre ! » Certains passages de l’ouvrage semblent romancés. Le médecin, sourire aux lèvres, s’explique : « Tout ce qui est dans le livre est vécu. Quelques lecteurs m’ont dit : « ce n’est pas possible ce que vous contez ». Eh bien oui ! Dans notre société, les médecins ont remplacé les prêtres et le généraliste, par sa facilité d’accès prête une oreille attentive à toutes les confidences. J’assure que tout ce qui est décrit ici est réel mais construit de telle sorte que personne ne puisse s’y retrouver. » Sur la sous-médicalisation du département, le médecin admet que l’on « manque de jeunes. Les spécialistes restent prépondérants en nombre, en revenus, en impact médiatique. Peut-être que mon livre aura le mérite de revaloriser la profession de médecin de proximité ; je le souhaite. » Celui que les aléas de la vie ont projeté sur les pas de Médecins sans Frontières au Cameroun, y retourne en mars : « Je m’y rends 18 jours avec l’ambition, comme nous avons pu le réaliser déjà au Mali et au Sénégal, de mettre en route un poste de santé dans un village soutenu par l’avhec, association d’Aviron et d’Evreux-St-Michel. » Peut-être le sujet d’un prochain livre ? Et vous docteur, ça va ? Éditions l’Harmattan |