Précurseur de la construction bois et notamment du lamellé-collé, l’entreprise avait été créée en 1967 par quatre frères Simonin, à Montlebon, juste au-dessus de Morteau. Alors, inévitablement, ils allaient devoir prendre leur retraite. Mais quand l’entreprise va bien et que les clients ne veulent surtout pas que les équipes changent, l'idéal n'est-il pas de trouver une solution en interne ? « On a commencé à travailler sur le dossier un an et demi avant la reprise », explique Christian Balanche, désormais directeur général de cette société réputée de charpentes et de panneaux de bois. « Avant cela, depuis plusieurs années, on avait fait des démarches pour trouver un repreneur externe ; on avait exploré plusieurs pistes, mais, au fil du temps, on s’était rendu compte que les clients souhaitaient une continuité. » Douze actionnaires impliqués dans l’entreprise Le passage de relais a eu lieu officiellement le 30 avril, mais aucune turbulence n’a été décelée. Dominique Simonin 20_vu du doubs_octobre 2009 Christian Balanche, directeur général (à gauche) et Jean-Paul Faivre, responsable d'atelier, devant une charpente lamellée collée en partance pour Kourou (Guyanne). I économie I Changement en douceur chez Simonin, à Montlebon Chez Simonin (90 personnes), le changement de dirigeants s’est fait dans la continuité, et tout le monde s’y retrouve : les clients, qui ont gardé les mêmes interlocuteurs, et les salariés, désormais impliqués dans le capital. prend le temps de terminer les affaires en cours, et deux de ses frères sont toujours disponibles lorsqu’on les appelle. Un vrai confort pour les trois nouveaux dirigeants : Christian Balanche à la direction générale, Didier Droz-Vincent aux achats et Christophe Segard à la production, tous trois cadres depuis plus de dix ans chez Simonin. Ils peuvent également compter sur leurs équipes : « Des gens formés à la culture de l’entreprise, et très impliqués », poursuit le nouveau DG. Tellement impliqués d’ailleurs, pour certains, qu’ils sont entrés au capital. Les douze actionnaires sont tous dans l’entreprise, et jusque dans l’atelier… Cette reprise en interne a été accompagnée par Développement 25, l’agence de développement économique du Doubs ; elle a notamment instruit le dossier de prêt d’honneur accordé par le Département. Ainsi, dans le val de Morteau, Simonin n’a jamais cessé de peaufiner ses projets ni de produire composants bois et structures en lamellé-collé pour bâtiments collectifs, maisons de standing et autres projets fous, en France et à l’étranger. Panneaux Sapisol, une des spécialités de Simonin. Simonin va jusque dans l’Antarctique Ses marques déposées (Sapisol, Sapisin, Funlade ou encore Resix, une résine époxy associée à une tige filetée, pour des assemblages invisibles) valent à Simonin de belles réalisations, dans le Doubs comme le pont d’Avoudray et la piscine des Fins, et beaucoup plus loin comme la géode jouxtant l’Arche de la Défense, à Paris. « Nous travaillons déjà en Europe et dans les Dom-Tom, maintenant nous visons le Moyen-Orient », indique Christian Balanche. L’avance technologique de l’entreprise lui vaut des marchés exceptionnels comme celui de la base Concordia, en Antarctique qui accueillera des équipes de recherche francoitaliennes. « Il s’agira d’un chantier à assurer dans des conditions extrêmes, avec toiture et façade en Sapisol », confie avec enthousiasme le directeur général. |