Jacques Doillon entouré des lauréats du concours de critiques de films et des collégiens, au cinéma Colisée de Montbéliard. Rémy Nappey, vice-président en charge de la Citoyenneté, de la Politique éducative et culturelle, et Martine Voidey, vice-présidente en charge de la Politique du logement, de l’Habitat et de la Politique de la ville. 8_vu du doubs_juillet-août 2009...I rencontres I Les collégiens au cinéma exercent leur œil critique Le Doubs a fêté les 20 ans du dispositif national Collège au cinéma en compagnie du cinéaste Jacques Doillon, à Montbéliard, début juin. « En 2005, la nouvelle majorité au Conseil général a souhaité adhérer au dispositif. Nous finançons les entrées dans les salles de cinéma et les transports ainsi que la coordination du dispositif. Cela s’intègre à un programme plus large d’accès à la culture pour tous », souligne Rémy Nappey, vice-président chargé de la Jeunesse au Conseil général. 7 632 collégiens de 55 établissements y participent avec le concours de quinze salles. L’éducation nationale quant à elle organise les formations des enseignants accompagnateurs « L’objectif est de donner le goût du cinéma aux adolescents en leur présentant trois films classés Art et essai, sur le temps scolaire », précise François Sanchez, de la MJC Centre image, missionné par le Conseil général. « Comme la littérature ou les arts plastiques, le 7 e art a son langage, ses codes. Nous aidons les collégiens à le découvrir. C’est pourquoi aussi nous organisons le concours de critique. » Cette année, les collégiens ont exercé leur esprit critique sur La Mort aux trousses d’Alfred Hitchcock, notamment. Cléa de Carvalho, lauréate du collège Entre-deux- Velles, à Saône, a trouvé que le maître du suspense prend un malin plaisir à embrouiller les esprits. Noémie Cely, lauréate du collège Jouffroy-d’Abbans, à Sochaux, a la dent plus dure. Elle trouve que le jeu des acteurs manque de réalisme et juge les effets spéciaux archaïques. De vrais graines de critiques ! Les autres lauréats du concours de critique 2009 sont Benjamin Gigon, du collège Guynemer, à Montbéliard, Émilie Laffont, du collège Jean-Jacques Rousseau, à Voujeaucourt. Jacques Doillon, le grand frère Jacques Doillon plonge un regard tendre et pertinent sur l’enfance. C’est un peu le grand frère. Décontracté et très à l’aise avec les adolescents qui applaudissent chaleureusement son film, Petits frères, il répond avec simplicité à leurs questions. Non, il n’a jamais rencontré Spielberg. Il ne vient pas du même monde : « Lui, c’est un industriel du cinéma, moi, je suis un artisan. » Un artisan qui sait écouter les plus jeunes. Il n’écrit ses dialogues qu’après avoir collé à leurs baskets pendant au moins six mois. Pour Petits frères, il s’est immergé dans la banlieue parisienne pendant de longues semaines, « bouffant des pizzas » et fréquentant assidûment les fast-food. C’est aussi cela le cinéma.