...I dossier I Une continuité biologique en route Les espèces animales doivent pouvoir à terme naviguer librement et surtout sans danger, d’une zone d’habitation à une autre, par des corridors écologiques reliant chaque Espace naturel sensible (voir Vu du Doubs n°162) entre eux. Ces corridors, les « trames vertes et trames bleues », selon que l’espèce est terrestre ou aquatique, engendrent une vision dynamique et en mouvement des espèces. Cela nécessite des expérimentations concrètes qui se mettent en place : restaurations de zones humides, de pelouses sèches… Tous ces dispositifs se généralisent et montent en puissance. Ainsi, les remembrements ne devraient plus être synonymes de suppression de haie ou de déviation de cours d’eau. Ils éviteront au maximum les conséquences environnementales dommageables. Pour les cours d’eau, des aménagements sont en cours et en test autour de la continuité de circulation des espèces. Jacques Breuil, vice-président en charge de l’Aménagement local et du Développement durable des territoires : « À Quingey, une passe à poisson spécifique à l’apron, une espèce en voie de disparition faisant l’objet d’un programme national de sauvegarde soutenu par l’Europe, a été mise en place sur la Loue et permet le contournement du barrage à cet endroit. C’est le premier équipement spécifique en Franche-Comté et le deuxième en France qui, bien évidemment, pourra être emprunté par les autres espèces, notamment les truites et les ombres. C’est une installation techniquement complexe puisqu’elle doit prendre en compte le courant, les pentes, permettre le comptage pour l’évaluation de l’installation… D’autres installations de ce genre sont prévues à Chenecey, Lombard et Chays dans le cadre du programme européen Life*. Plus largement, et même si nous ne sommes pas maîtres d’ouvrage, nous participons à la redéfinition du programme de travail sur la Loue pour les trois prochaines années, savoir ce que l’on fait des ouvrages présents sur cette rivière, la restauration des zones humides annexes… la même chose aura lieu pour l’Ognon. » * Life, L’Instrument Financier pour l’Environnement, est un programme de financement européen de soutien du développement. 16_vu du doubs_juin 2009 Afin de préserver la biodiversité, le Conseil général adapte ses pratiques. Le fauchage écologique permet aux plantes d'aller au bout de leur cycle et de s'enraciner durablement dans leur environnement. L’équipe du centre d’exploitation de Maîche : fauchage écologique et lutte contre la renouée « Sur notre secteur, 24 km sont concernés par le fauchage écologique », explique Pierre Overney, agent d’exploitation. « Nous avons eu quelques retombées : positives quand les gens sont sensibles à la question et quelques fois négatives, mais c’est surtout dû à un manque d’information et à un besoin d’explications. Le secteur le long de la vallée du Dessoubre a une flore et une faune riche en orchidées, papillons. » André Musy, chef d’équipe revient sur la renouée du Japon pour laquelle le secteur de Maîche est une zone test : « Nous avons eu des formations pour la reconnaître et lutter contre elle. Cette lutte est particulièrement difficile et de longue haleine. Il faut arracher les racines et ne surtout pas la broyer car le moindre bout de plante qui tombe à terre repousse. Cette plante envahit et étouffe tout. Nous nous en occupons au mieux pour tout le domaine public, mais le domaine privé n’est pas de notre ressort et la participation de la population est nécessaire pour contenir sa propagation. » |