[25] Vu du Doubs n°169 juin 2009
[25] Vu du Doubs n°169 juin 2009
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°169 de juin 2009

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Conseil Général du Doubs

  • Format : (210 x 280) mm

  • Nombre de pages : 36

  • Taille du fichier PDF : 4,5 Mo

  • Dans ce numéro : aménagement... le Doubs ajoute une touche verte.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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...I dossier I 14_vu du doubs_juin 2009 La route autrement avec le Conseil général du Doubs Le développement durable est devenu une exigence première et permanente du Conseil général. Un exemple ? Les routes départementales du Doubs font l’objet de traitements et d’aménagements spécifiques. Ils ont pour but de concourir au maintien et, dans certains cas, à la sauvegarde de la biodiversité. Cela se traduit par la protection de la population végétale et donc de l’habitat animal des bords de routes et des talus, par le fauchage écologique. On retrouve ce soin dans le rétablissement de continuités biologiques, la sécurisation de chemins de migration de certains batraciens grâce aux passages à faunes. Nos routes ont désormais une touche verte. info + Sécurité, visibilité, biodiversité : l'équilibre est préservé pour les abords routiers. Jacques Cordier, chef d’équipe au centre d’exploitation d’Amancey « La sécurité préservée » Finie désormais la tonte à ras sur les grandes largeurs de chaque côté de la route, tout au moins pour 800 km du réseau départemental, dans un premier temps. Ces tronçons font l’objet du fauchage écologique. Celui-ci, grâce à des passages moins fréquents et décalés dans le temps, permet à la plante d’aller jusqu’au terme de son cycle, de se réensemencer pour mieux s’ancrer dans son milieu et moins souffrir de la concurrence, souvent déloyale, des plantes invasives. Cela permet de préserver la richesse et la variété de la flore et de la petite faune qui y trouve nourriture et refuge. Un état zéro de référence établi en 2008 permettra de faire un bilan précis de cette action dans cinq ans et d’en mesurer les bienfaits. D’ores et déjà, c’est une nouvelle culture et une nouvelle philosophie de travail qui sont en place. Le Département veille à ce que ses pratiques n’appauvrissent pas la biodiversité mais, au contraire, la maintiennent et la préservent. La culture environnementale de terrain sur la faune et la flore se développe et s’approfondit chez les agents chargés des routes : différencier les espèces endogènes des espèces invasives (renouée, ambroisie), connaître et repérer les espèces plus rares, exceptionnelles ou en danger. Ils contribuent plus activement et directement à la gestion des espaces naturels, à la reconquête par les plantes locales de leur environnement, au retour remarqué de certaines espèces comme le coquelicot, le sainfoin… Passage à faunes : du triton ponctué au muscardin Avec une dizaine d’installations pour le département, les routes du Doubs apprennent à revivre avec leurs espèces « Toutes les routes de notre secteur sont en fauchage écologique. Au début, ce n’était pas évident, mais c’est entré dans les habitudes. Les interrogations des habitants ont été levées par les panneaux d’information et les articles. Les retours que nous avons sont positifs. Les gens voient que leur argent est bien dépensé. On a des orchidées que l’on laisse se réensemencer grâce à cette technique. Il est important de dire que pour les secteurs où la visibilité et la sécurité des usagers peuvent être en jeu, on conserve notre façon de travailler avec des bandes de fauchage plus larges. Dans les cas particuliers, légères courbes et autres, c’est le chauffeur qui décide. Sur notre secteur, cela fait quelques années déjà que les maires et les habitants sont sensibilisés, les sites remarquables des environs y sont pour beaucoup. »
animales. « On ne fait plus la route pour la route, on l’intègre à son environnement », souligne Vincent Fuster, viceprésident en charge des Infrastructures. « Par exemple, au Pré Poncet (Chatelblanc), et en lien avec la Communauté de communes des Hauts du Doubs, une zone de protection a été mise en place lors des travaux d’aménagement pour sauvegarder un site de reproduction de l’azuré du serpolet, un papillon protégé à l’échelle nationale. Les passages à petites faunes doivent contribuer au maintien de la biodiversité et à la baisse de l’impact de Eric Alauzet, viceprésident en charge de l’Agenda 21 « Recréer des équilibres » la circulation sur la mortalité des petites espèces. » Les zones d’implantation de ces passages à faunes sont sélectionnées en concertation avec le cabinet environnemental Guinchard et les organismes et collectivités qui ont la connaissance du terrain. La structure est installée à l’occasion de travaux routiers sur le secteur retenu. Les zones de migration ont les faveurs même si cette année les opérations de comptage n’ont pu être menées à bien, comme l’explique Christian Bouday, viceprésident en charge de la Politique des milieux naturels, de la Politique de l’eau et de la Sensibilisation à l’environnement : « Les opérations effectuées fin avril n’ont pas été concluantes et on n’en connaît pas véritablement la raison. La migration a-t-elle été plus diffuse et espacée dans le temps ? Y a-t-il eu une forte mortalité cet hiver ? Nous espérons avoir plus de chance lors de la migration automnale, mais il faudra faire plusieurs comptages pour avoir un résultat significatif. C’est important pour connaître les espèces, batraciens, petits mammifères, insectes… qui empruntent ces passages et si ceux-ci sont adaptés ou perfectibles. » Jean-Noël Resch, chargé de mission à la « Le programme Doubs 2017 arrive à point nommé pour faire du développement durable un sujet majeur et transversal à l’ensemble de nos compétences. Il y a des choix économiques, de construction, d’aménagement, d’économies d’espaces et des choix de vie à faire pour pouvoir lutter contre le changement À proximité des zones de migration et de passages des batraciens et autres petites faunes, des passages sont aménagés sous les routes pour en atténuer l'impact sur ces populations animales. climatique, prévenir au mieux ses conséquences et préserver la biodiversité. Cela concerne à la fois l’activité humaine à court, moyen et long terme, les générations futures, et chacun dans sa vie personnelle et professionnelle : choix de matériau, d’organisation, du type d’énergie utilisée, de...I dossier I Communauté de communes Frasne Drugeon complète : « Nous avons un passage à faune sur la RD 47 entre les Granges- Narboz et Sainte-Colombe, le passage a été installé en 2007, et ses murets d’arrêt, qui guident les animaux jusqu’au passage, ont été terminés en 2008. Ces murets ont une sorte de chapeau à leur sommet pour éviter que les espèces qui doivent emprunter le passage (grenouilles rousses, crapaud commun et quatre espèces de tritons : l’alpestre, le ponctué, à palmes et le crêté qui est protégé) ne l’escaladent et n’aillent sur la route. » sa consommation... Seule cette implication généralisée permettra la réussite du développement durable. Notre rôle est d’accompagner les acteurs du territoire dans ce mouvement, de valoriser les expériences qui ont lieu. Même si le Doubs est l’un des départements les plus verts de France, il n’est pas à l’abri Suite du dossier du réchauffement climatique, des disparitions d’espèces ou de la pollution. Il ne faut pas se faire d’illusions en se focalisant sur nos paysages préservés. Des équilibres sont à recréer en tenant compte des changements amorcés. Et nous devons veiller à limiter les impacts de l’activité de l’homme sur l’environnement. » juin 2009_vu du doubs_15



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