IDoubs nature I Échinococcose : Le Doubs reste en première ligne De nombreuses études présentaient pour le Doubs des taux élevés de renard porteurs de l’échinocoque : 70% en altitude (plus de 400 m) et 20% en plaine. Réactualisées, les données montrent une progression de la contamination. Le projet de cartographie de l’Echinococcus multilocuralis est en cours dans 39 départements (sur les 44 adhérents à l’ERZ). Des prélèvements et des analyses dans la population de renard ont été effectués ou sont en cours dans chaque territoire concerné. Le Doubs et son laboratoire vétérinaire départemental ont piloté une méthode simplifiée de détection du ténia, approuvée par l’AFSA et rendu leurs résultats. L’étude commencée en 2007 dans le département, et entièrement financée par le Conseil général, a abouti au prélèvement de 116 renards. L’analyse de leur intestin par le laboratoire vétérinaire départemental a démontré que 60 d’entre eux étaient porteurs du ténia. La faculté des sciences de Besançon, très active au niveau national sur le sujet, a affiné l’étude : le taux de contamination est de 68,5% pour les renards vivant à plus de 400 m d’altitude et de 37% en dessous. La pression de la contamination se développe donc. Et ce d’autant plus qu’outre les renards, les chiens peuvent être porteurs de l’échinocoque et que c’est le campagnol, « l’hôte intermédiaire » de ce ténia, qui les contamine. La propagation peut se faire dans la nature, dans les jardins et même en ville, le milieu urbain étant une zone de nutrition facile pour les renards. Tout ceci incite à redoubler de précautions au quotidien afin d’éviter la transmission à l’homme puisque l’échinococcose alvéolaire est une maladie mortelle et que la Franche-Comté est historiquement très touchée. 28_vu du doubs_mai 2009 Des mesures à prendre pour se protéger Afin d’éviter la propagation à l’homme, plusieurs mesures simples existent : clôturer son jardin pour éviter l’infiltration des renards. Laver abondamment ses fruits et légumes, faire cuire à plus de 60°C ceux pour lesquels ce n’est pas suffisant, bien se laver les mains, ne pas porter ses mains à la bouche en pleine nature, ne pas manipuler des animaux morts sans protection. Vermifuger régulièrement son chien, voire son chat, contre le ténia. Cette vigilance est nécessaire car, chez l’homme, l’évolution de cette maladie mortelle qui s’attaque au foie est très lente : l’incubation peut durer 15 ans, sa progression est assimilable à une tumeur maligne. Il n’y a pas de traitement connu à ce jour, ni de vaccination. L’ERZ en bref L’Entente rage et zoonoses est un établissement public interdépartemental de lutte contre les maladies transmises à l’homme par la faune sauvage. Créée en 1973 pour lutter contre la rage, elle s’occupe depuis 2000 d’autres zoonoses, dont l’échinococcose alvéolaire. Site de l’ERZ : http://www.ententeragezoonoses.com/ « Benoît Combes, le directeur de l'ERZ, et son équipe font un travail extraordinaire. En l'absence de Danièle Nevers, conseillère générale de Rougemont traitement, la prévention est primordiale et passe par des gestes d'hygiène (voir encadré) comme se laver les mains après avoir caressé son chien. En milieu rural, les gens sont informés et font attention. Mais ce n'est pas encore assez connu en milieu urbain. » |