à travers leurs diverses déclarations, de manière lancinante, me reprochaient de « trop dépenser ». Voilà qu’ils me reprochent maintenant de ne pas dépenser assez ! Tels de nouveaux convertis, ils découvrent les vertus de la dépense productive. Mais pour qualifier notre gestion, je préfère me référer à des juges externes et indépendants. Voyez Challenges, un magazine destiné au monde économique : dans son numéro d’avril, il classe le Département du Doubs, pour la période 2004- 2007, parmi les moins dépensiers et les mieux gérés. Cette évaluation n’obéit pas à la seule logique comptable, elle prend en compte l’efficacité économique, ce qui résume bien le sens de nos choix. VDD : Avez-vous des regrets ? C.J. : Quelques-uns, oui… Ils concernent notamment l’attitude de l’État qui nous a transmis des responsabilités sans nous accorder les moyens de les assumer. Après nous avoir confié la gestion de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA), l'État nous a transmis celles du RMI et de la Prestation de compensation du handicap (PCH). Puis il nous a demandé d’intégrer dans nos effectifs les personnels techniques et de services des collèges, et ceux de la Direction départementale de l’équipement en relation avec le transfert de 140 km de routes nationales… Désormais, nous devons prendre en charge la gestion du RSA (Revenu de solidarité active) qui accroît encore nos responsabilités sociales. Permettez-moi de rappeler, puisque nous évoquons un bilan de cinq années, que, depuis 2004, la charge nette que nous devons supporter, due à ces nouvelles missions, s’élève à 111 M €. La fiscalité locale Un maître mot, la coopération Il est de bon ton depuis quelque temps de brocarder le « millefeuille » institutionnel français... En réalité, les collectivités et les acteurs socioprofessionnels et associatifs collaborent ensemble dans le souci permanent de l’efficacité au service de la population. Tantôt chef de file, tantôt partenaire, le n’a permis d’en couvrir que la moitié. Pour le reste, nous avons consenti d’importants efforts de gestion et d'économie. J’ai souvent le sentiment de n’en avoir jamais fini, tel Sisyphe condamné à reprendre sans cesse sa tâche. Voyez dans le domaine du handicap, les besoins recensés sont considérables ! Et on peut en dire autant pour chacune de nos politiques. VDD : Justement, tandis que s’élabore le projet Doubs 2017, quelles sont les priorités que vous vous fixez ? C.J. : Nos priorités fondamentales ne varient pas : il s’agit de soutenir et d’améliorer les conditions de vie de nos concitoyens, notamment les plus fragiles, d’une part, d’accompagner et d’amplifier le développement de nos activités et de nos territoires, d’autre part. Il y a là une cohérence évidente. Le Doubs est un département solidaire. Par exemple, nous sommes aux côtés des entrepreneurs pour les aider à dynamiser leurs structures avec, dans notre ligne de mire, le maintien et, mieux encore, la création d’emplois, en lien avec notre politique volontariste d’insertion. Ainsi, sur les deux dernières années, l’intervention directe du Département a permis 2 343 emplois dont 476 créations nettes et 1867 consolidations. C’est sans compter les milliers d’emplois confortés ou créés par notre politique d’investissement dynamique, notamment dans le bâtiment et les travaux publics, pour la réalisation d’infrastructures routières, la réhabilitation et la construction de collèges. Conseil général n’agit pas seul. Pour mener à bien le projet Doubs 2017, certains modes de partenariat seront développés. À titre d’exemple, les conventions d’objectifs avec les partenaires associatifs seront renforcées. Les communes rurales bénéficient, dès 2009, de la mise en place de dotations...I dossier I VDD : Comment Doubs 2017 se prépare-t-il ? C.J. : Avec mes collègues de la majorité départementale, nous sommes mobilisés depuis l’automne dernier pour définir des ambitions et des objectifs. En février et mars, nous avons rencontré les acteurs et les partenaires intervenant sur des thèmes essentiels à notre avenir : l’insertion, l’économie, l’agriculture, la forêt, la jeunesse, la culture, l’eau… Ces réunions de travail ont permis de préparer notre réflexion. Je souhaite maintenant échanger avec la population autour de propositions concrètes. C’est pourquoi, je lui donne rendez-vous à la fin du mois de mai et au cours du mois de juin (voir l’encadré sur les réunions territoriales). VDD : Quels sont les principes qui guident la réflexion des élus du Département ? C.J. : Les solidarités sociales et territoriales constituent nos principes directeurs fondamentaux. Ils trouvent leur concrétisation dans des thèmes qui irriguent toute l’action départementale : l’insertion sociale et professionnelle, le logement pour tous, l’accompagnement des jeunes et le développement durable, etc. Les couleurs de Doubs 2017 commencent à apparaître. pour des projets territoriaux et fédérateurs. Une démarche spécifique est menée avec chaque grande agglomération – Besançon, Montbéliard et Pontarlier –, ainsi qu’avec le Conseil régional de Franche-Comté, afin de croiser les projets et de construire des complémentarités. mai 2009_vu du doubs_15