I culture I Anne Frank, un témoignage pour les collégiens d’aujourd’hui L’IUFM accueille une exposition présentée par la Ligue de l’enseignement du Doubs, avec le soutien du Conseil général. Où les élèves découvrent, au gré de citations du livre coup de poing, les images des événements contemporains de l’adolescente victime de la Shoah. L’exposition ne pouvait tomber à meilleur moment pour la classe de 3 e du collège Voltaire. « On aborde justement la Seconde Guerre mondiale, cela permet aux élèves de réinvestir ce qu’ils ont vu », assure la professeure d’histoire. En français, c’est tout aussi synchro, explique l’enseignante de cette discipline qui, elle aussi, accompagne la classe : les élèves viennent de terminer la lecture du fameux Journal d’Anne Frank. En ce jeudi après-midi de la fin janvier, au gymnase de l’IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres, à Besançon), où l’exposition créée en 1999 par la Maison d’Anne Frank s’est posée pour six semaines, la classe a été scindée en deux. Pendant qu’un groupe est invité à regarder un film sur cette horrible guerre, l’autre suit avec attention les explications de Lucien Roy, conservateur du musée de Beure, et l’un des 30 guides bénévoles de ce parcours muséographique. 21 mars : journée mondiale contre le racisme Les ados se montrent plutôt attentifs aux événements qui ont marqué l’adolescence de la jeune fille – de la montée du nazisme, dans les années 1930, à la libération de l’Europe. Tandis que l’ancien résistant 30_vu du doubs_mars 2009 leur explique la condition des Juifs avant la guerre, l’endoctrinement, l’étoile jaune, le nationalisme et le populisme, la planification… Les élèves prennent des notes et s’intéressent particulièrement aux photos d’époque qui apparaissent sur les panneaux d’exposition. Le Journal d’Anne Frank, dont le texte a fait de son auteur le symbole de l’innocence bafouée, sert de fil rouge. Les élèves de la classe de 3 e découvrent en images la terrible réalité de cette guerre, le rôle des Justes, l’humiliation des Juifs, la vie en clandestinité et la propagande. « Mais pourquoi les Juifs ne se sont pas révoltés ? », demande un élève. « La propagande encore », répond le guide. « Quand mon père a été déporté, je suis allé le voir à la gare Viotte, et il m’a dit : « Je vais dans un camp de travail ». » En ce mois de mars, l’exposition revient sous forme mobile à Pontarlier, du 2 au 13 mars, à Besançon, du 16 au 27 mars, et à Audincourt, du 30 mars au 18 avril. Elle appuiera la journée du 21 mars décrétée « Journée mondiale contre le racisme ». Les élèves pourront approfondir la question en suivant les Randonnées de la mémoire et en découvrant, à Besançon, des lieux liés à la Résistance. C’est ainsi que la Ligue de l’enseignement a souhaité prolonger l’exposition. Paroles de collégiens Margot : « On découvre la misère qu’il y a eu, ce que les nazis ont été capables de faire : c'est horrible et déplacé. On a lu Le Journal d’Anne Frank mais là, on a des images et la réalité en face. » Ahmet : « Je découvre la misère des Juifs et le racisme. On ne pouvait pas exiger de ne pas acheter dans des commerces tenus par des Juifs, c’est choquant ! » Ligue de l'enseignant du Doubs 14 rue Violet 25000 Besançon Tél. 03 81 25 06 39 |