Les cartables plus légers sur les épaules des collégiens Le collège d’Ornans, comme celui de Bart, expérimente un dispositif technique destiné à alléger les cartables des jeunes en 6 e, avec le soutien du Conseil général. Élèves, parents, proviseur, enseignants… Tout le monde a un avis sur la question. Lorsqu’en octobre 2007, la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves) a lancé une action nationale pour l’allégement des cartables, ses membres locaux se sont dit que c’était le moment où jamais. Si l’on considère que l’enfant ne doit pas porter un sac excédant 10% de son poids, le cartable moyen du collège Pierre-Vernier, d’Ornans, avait alors 3,5 kg de trop – le poids le plus important étant représenté par les manuels scolaires. De quoi justifier une mobilisation générale. « Nous avons vite évoqué la question au conseil d’administration avec l’ambition d’obtenir un résultat tangible dès la rentrée 2008 », relate Maryse Guille, alors présidente de la section locale de la FCPE. « Mais il y avait beaucoup de problèmes à résoudre : Le Département et ses collégiens Le Conseil général consacre près de 86 M € par an à ses actions éducatives, sportives, culturelles et citoyennes, soit 4 000 € par collégien et par an. Ce budget couvre l’entretien des collèges et le programme Collèges 2010. D’un investissement total de quelles classes impliquer ? Les enseignants joueront-ils le jeu ? Fallait-il doubler les manuels ? Passer à un système informatisé ? » Le numérique, une solution d’avenir Doubler les manuels scolaires – afin que chaque élève en ait un exemplaire au collège et un à la maison – s’est avéré une solution trop coûteuse et contraire au principe de développement durable. Le choix a été fait de se rapprocher du collège de Bart, près de Montbéliard, où était menée une expérience de rétroprojection des manuels, en classe, les exemplaires « papier » restant à la maison. « À Bart, le manuel était scanné puis projeté », explique Bernard Taillard, principal. « Ici, le choix a été fait d’équiper six salles de caméras numériques et de vidéo-projecteurs. Cela marche en plein jour, c’est fonctionnel. » Les quatre classes de 6 e d’Ornans expérimentent le système depuis la miseptembre, et les premières remarques sont encourageantes. Sylvie Desbiez- Piat, enseignante, fait remarquer : « En cours, on ressent un peu de fatigue oculaire. Il y aura des ajustements à faire au moment du diagnostic. » 428 M €, ce programme, est à mi-parcours de réalisation : au 1 er septembre 2008, 22 collèges étaient achevés ou en cours de travaux, 12 ont été livrés. Les collégiens sont au cœur d’autres actions : les transports scolaires, Cantines pour tous, le Doubs Pass Sport (pour faciliter l’inscription des collégiens dans des clubs de sport), Collège au musée, au spectacle, au cinéma, Deviens chroniqueur littéraire... et une action-phare : le Conseil général des jeunes (voir le numéro de décembre de Vu du Doubs). Jean-François Longeot, Conseiller général du canton d’Ornans...I collèges I Karine, la maman de Samuel : « Trois kilos d’écart » Karine Kisrani s’avoue préoccupée par le poids du cartable de son fils Samuel, élève en 6 e A. Elle a pesé celui du lundi avec les livres, puis sans. « On passe de huit à cinq kg, soit trois kg d’écart. Et parfois il y a en plus le sac de sport... Cette expérimentation, c’est une très bonne chose. Samuel joue bien le jeu. Et nous, en tant que parents, nous pensons que ça lui épargnera des problèmes de dos. Il y a également un avantage pour le suivi des devoirs : les livres sont toujours à la maison, toujours à disposition. » « Cette expérimentation me paraît tout à fait intéressante. Il s'agit maintenant de bien l'examiner, avec les enseignants et les parents d'élèves. Si elle est poursuivie, elle devrait pouvoir être profitable aux autres collèges du département. Il nous appartiendra alors à nous, élus, d'engager une politique globale sur ce dossier. » janvier_février 2009_vu du doubs_23