I santé I Tout entreprendre pour en finir avec l’alcool « L’accompagnement de jour en soins alcoologiques » proposé à Besançon par le Centre d’alcoologie et de tabacologie est, de par son concept et sa formule, très rare – voire unique – en France. Maintenir l’abstinence : tel est le leitmotiv de l’équipe pluridisciplinaire de l’ANPAA (lire l’encadré) qui a mis au point cette prise en charge de quatre semaines de personnes alcoolo-dépendantes. Accueillies quotidiennement à raison de sept heures par jour au centre d’alcoologie, elles peuvent, grâce à cette formule, rentrer chez elles le soir et le week-end. « Nous accueillons des adultes majeurs, volontaires et déjà sevrés… mais fragiles dans le maintien de l’abstinence », explique Anne-Lise Daval, médecin au Centre d’alcoologie. Une personne alcoolo-dépendante, même Psychologue, diététicienne, sophrologue, art-thérapeuthe, médecin : une équipe à l'écoute. 20_vu du doubs_janvier_février 2009 si elle s’en est sortie physiquement, a besoin d’un encadrement psychologique. Sans suivi, le risque de rechute est très important. » Les chiffres l’attestent en effet : 30% des gens pris en charge sont abstinents un an plus tard. Entièrement gratuit (financé par l’État et l’assurance maladie), ce programme thérapeutique mêle plusieurs disciplines, encadrées par sept professionnelles : médecin, psychologue clinicienne, sophrologue, diététicienne, éducatrice spécialisée, deux art-thérapeutes. Retrouver la confiance Les journées sont intenses : six heures d’activités et une heure de pause, chaque jour de la semaine. L’équipe se relaie auprès d’un petit groupe de huit personnes, pour leur apprendre à trouver des alternatives quand l’envie de l’alcool est trop forte, à retrouver l’estime de soi toujours mise à mal, à gérer les pensées dangereuses et les émotions... Plusieurs entretiens individuels avec médecin et psychologue ont lieu au cours du mois mais les activités se font en groupe, « comme le travail de la terre, la peinture ou la danse », précise Viviane Molard, art-thérapeute. Cela permet aux patients de s’exprimer sans les mots… qui viendront après, quand la confiance sera revenue. Quelle que soit notre discipline, nous sommes tous complémentaires. » Créé en janvier 2006 « pour pallier l’arrêt de la prise en charge en alcoologie jusqu’alors proposée par l’hôpital », souligne Marie-José Acinas, directrice du Centre, cet accueil de jour a déjà permis d’épauler près de 90 personnes, avec une durée du séjour parfois prolongée selon l’évolution de la situation. Prochaine étape pour l’équipe de la rue Morand : recontacter les patients de l’année 2006 afin de savoir s’ils ont réussi à stabiliser leur abstinence… Centre d’alcoologie et de tabacologie, 2 rue Morand, 25 000 Besançon. Tél. 03 81 81 03 57 Qui fait quoi ? L’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA) possède des antennes dans chaque département, dont une à Besançon, soutenue notamment par le Conseil général. L’ANPAA 25 gère le Centre d’alcoologie et de tabacologie, qui travaille à la fois en prévention et formation, mais aussi en soin alcoologique ambulatoire, avec, en complément, le module d’accompagnement de jour. |