Indispensable au cliché - placée sous le bras - comme à la table française, la baguette ne serait évidemment rien sans ceux qui la préparent avec passion : les artisans boulangers. Et ce n’est pas dans le Doubs, où la consommation de pain est de 180 grammes par jour et par personne, soit 40 grammes de plus que la moyenne nationale, que l’on va dire le contraire. Il y a toujours une boulangerie près de chez nous ! Ils sont 270 professionnels indépendants à maintenir un service de proximité sur l’ensemble du département : « Parmi eux, nous comptons une quinzaine de lignées familiales sur trois, quatre ou même cinq générations ; c’est d’ailleurs mon cas », explique Jean-Luc Viennet, président de l’Union patronale de la boulangerie du Doubs, meilleur ouvrier de France en 1994 et installé à Villersle-Lac. Il poursuit : « C’est un réseau qui résiste bien même si la situation générale n’est pas extraordinaire. La suppression du remboursement de la TIPP pour les boulangers faisant des tournées, ce qui est le cas de plus de la moitié d’entre 18_vu du doubs_janvier_février 2009 Jean-Luc Viennet, président de l'Union patronale de la boulangerie du Doubs. I artisanat I Boulangerie artisanale, l’aMie du Doubs nous, est handicapante. Mais la profession innove tout en conservant des valeurs traditionnelles. C’est un métier qui n’est pas plus dur qu’un autre quand on aime ce que l’on fait. Et avec des avantages : on est autonome et, chaque jour, on fait quelque chose de nos mains pour autrui. » La qualité, clé de la réussite « Il n’y a pas de secret, poursuit-il, ceux qui misent sur la qualité et les services gagnent. Il faut aussi s’adapter aux clients, à leurs horaires, et tout faire sur place de A à Z. C’est à cela que l’on reconnaît un vrai bon boulanger. C’est la raison d’être du pain de tradition. C’est cela qui nous permet de bien résister et d’être des acteurs économiques en milieu rural comme en milieu urbain. Nous avons beaucoup travaillé pour cela. Notre système de formation est au point, nous sommes l’un des rares départements à avoir deux CFA, un dans le Pays de Montbéliard, l’autre sur Besançon, dont les sections sont toujours pleines. La grande chance du pain, c’est que les gens l’aiment frais et en mangent tous les jours. C’est aussi une responsabilité. Mais quel plaisir quand, au retour de leurs vacances, des clients me disent « ton pain nous a manqué », c’est pour moi le plus beau des compliments. » Vincent Fuster, vice-président du Conseil général en charge des infrastructures, du développement économique, agricole et touristique. « Un réseau et un lieu de vie » Vincent Fuster explique : « La boulangerie est un des métiers les plus présents sur le territoire, urbain comme rural, contrairement à d’autres qui disparaissent ou ont disparu. Les artisans boulangers rendent un vrai service à la population, leur boulangerie est un lieu de vie important. C’est pourquoi il faut être vigilant et anticiper au mieux leurs besoins. Par ses prêts d’honneurs, le Conseil général peut aider des installations ou des reprises. Nous sommes aussi actifs via le prêt ADIG (Aide au développement de l'informatique de gestion), en collaboration avec la Chambre de métiers et de l'artisanat pour l’équipement informatique des artisans et des commerçants. » |