Iéconomie I Knowllence : l’excellent choix de la campagne Tout en un : qualité de vie et de travail Avant d’être chef de projet informatique chez Knowllence, Fabien Barret habitait Pontarlier et travaillait à Besançon. Pendant un peu plus de deux ans, il a fait chaque jour le trajet, en voiture. Alors lorsqu’il a appris qu’une petite entreprise informatique recrutait, à quelques minutes de chez lui, il a sauté sur l’occasion. Son profil a séduit et Fabien Barret habite aujourd’hui le village, où il s’est finalement fait construire une maison. « Je viens à pied, comme les deuxtiers des salariés ici, et ça, c’est un luxe, surtout en pleine campagne. On n’a plus besoin de deux voitures. Avec mon épouse, on est originaires du village voisin, le rapprochement est optimum. J’ai trois enfants et je les vois le matin, à midi et le soir. C’est génial. » Si c’était à refaire, Thierry Baujon délocaliserait de nouveau sa petite entreprise d’édition de logiciels à Goux-les-Usiers. Knowllence compte aujourd’hui 20 salariés et conquiert chaque année de nouveaux marchés Knowllence, c’est un mot valise qui rassemble knowledge (le savoir, en anglais) et excellence. La petite entreprise installée à Goux-les-Usiers depuis dix ans pousse tranquillement sur les hauteurs du plateau jurassien, entre pistes de ski et pâturages, et l’éloignement du monde agité des métropoles ne semble pas freiner sa croissance, bien au contraire. À l’heure du haut-débit - qui a fini par arriver - les distances s’évanouissent. Spécialisée dans le développement de logiciels pour l’industrie, Knowllence a quitté Toulouse en 1997, où Thierry et Sandrine Baujon l’avaient lancée sept ans plus tôt. La petite crise économique de 1993-1994 et celle de l’aérospatial avaient eu raison de l’activité dans le sud-ouest, et Thierry Baujon passait son temps dans le TGV et à Paris. Autre aspect économique : avant le bug supposé de l’an 2000 et le passage à l’euro, la surenchère des salaires parisiens pénalisait les petites structures. D’ambitieux projets de recherche Avec sa qualité de vie, son accès rapide au TGV et sa main d’œuvre qualifiée, Gouxles-Usiers avait alors constitué un point de chute idéal. Thierry Baujon l’assure, il referait le même choix aujourd’hui. L’éditeur de logiciels – qui projette la construction d’un bâtiment – compte aujourd’hui une vingtaine de salariés, dont 13 travaillent au village. « Le cœur du métier, ce sont les informaticiens, cela nécessite d’être en équipe. » La petite société compte également un bureau à Paris et emploie des consultants formateurs qui alternent télétravail et déplacements. « On communique par Internet et on se réunit tous une fois par an, pour garder l’esprit d’équipe », confie Thierry Baujon. Repérée notamment par le Conseil général pour ses ambitieux projets de recherche, Knowllence est soutenue par Oséo, et a accueilli cinq nouveaux actionnaires en 2008, ce qui lui permet de financer un demi-poste supplémentaire. De quoi conforter aussi l’avancée du projet CodeKF (une plate-forme de conception collaborative), labellisé par le pôle Véhicule du Futur et piloté par Thierry Beaujon depuis ses montagnes. Thierry Baujon, dirigeant-fondateur de Knowllence. décembre 2008_vu du doubs_25