PLANÈTE PÉRIGORD ENTRE SÉCHERESSE ET PLUIE Où en sont les nappes d’eau souterraines de la Dordogne ? Il ne s’agit pas de jouer les oiseaux de mauvais augure, mais simplement de rappeler une réalité intangible : l’homme ne peut vivre sans eau. Pourtant, après des mois de grisaille, le soleil est indispensable à bien des égards ! La Dordogne a subi ces dernières années des sécheresses récurrentes qui ont mis à mal nos rivières, la nature et les écosystèmes. Sans doute faut-il y voir un des effets du changement climatique ? Il serait également illusoire de ne pas prendre en compte le fait que l’activité humaine impacte désormais durablement la ressource en eau. Ainsi, la vigilance s’impose y compris dans une région comme la nôtre située en aval du château d’eau que constitue le Massif central. Durant l’automne et l’hiver derniers, l’étiage des rivières et le niveau des nappes phréatiques étaient au plus bas suite à un important déficit de pluie. Nombre de ruisseaux et de rivières n’avaient plus le moindre écoulement, mettant en danger tout l’écosystème. 32 Les pluies massives de décembre - jusqu’à 200 millimètres en 15 jours - ont sauvé une situation qui tournait à la catastrophe. Ruisseaux et rivières ont retrouvé du débit jusqu’à la crue. Quant aux nappes d’eau souterraines, elles ont récupéré des niveaux acceptables, sans être toutefois exceptionnels. Au Service départemental de l’eau, Nathalie Jacquemain, hydrogéologue, l’explique : « il faut rester vigilant et nous assurons un suivi régulier du niveau des nappes. Du fait des forts niveaux de pluviométrie, le ruissellement important n’a pas permis une recharge optimale de celles-ci ». Dans le même temps, la réalimentation des nappes peut être très lente. Une grande partie de l’eau potable que nous consommons vient des nappes souterraines, qui sont le plus gros réservoir d’eau douce de la planète. Des nappes alimentées par les infiltrations d’eau de pluie mais qui ont tendance à subir une surexploitation et des pollutions. Des nappes qui sont désormais surveillées comme le lait sur le feu, tant elles représentent l’une de nos plus précieuses richesses. En Dordogne, 84 capteurs sont ainsi disposés sur tout le territoire pour étudier le niveau des différentes nappes et la qualité de leurs eaux. Le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières), organisme public de référence, dispose de 52 capteurs (installés sur des forages, sources...). Le Département abonde ce réseau de 32 capteurs supplémentaires. Cette question est désormais prise très au sérieux. Pour l’heure, les pluies cumulées permettent une salutaire remontée des niveaux et d’aborder les prochains mois avec sérénité. Dans un avenir plus lointain, on sait que c’est la nature qui impose son rythme et que l’homme devra être vigilant pour anticiper ou essayer d’inverser des tendances néfastes. |