D I A G O N A L E S UN AGENT - UN MÉTIER Mécanique générale, électricité, hydraulique ou usinage de pièces, la palette d’interventions est large. Aubin, mécanicien Tombé dans la marmite de la mécanique à la naissance, Aubin vit de et pour sa passion. Au Parc départemental, où l’on entretient et répare les véhicules du Conseil Général. DEPUIS quelques jours, tous les engins affrétés au déneigement des routes départementales se tiennent prêts à intervenir. Tous en état d’assurer cette mission parce que les six mécaniciens du Parc départemental leur ont apporté les soins nécessaires. Parmi eux, Aubin, trentenaire amoureux de son métier. « Je vis de ma passion. Mon père était mécano et même quand il a changé de métier, il est resté passionné de course automobile. J’ai traîné dans les garages toute mon enfance. J’ai toujours vu des voitures démontées à la maison ». Pourtant, le parcours d’Aubin ne s’est pas tracé en ligne droite de l’atelier de papa à celui du Parc départemental. Au départ, la scolarité classique d’un bon élève, jusqu’au Bac S. Scientifique ? Peutêtre. Mais l’envie de travailler, de gagner sa vie. Quelques boulots alimentaires plus tard, le désir de la mécanique reprend le dessus. POLYVALENCE « Je voulais être mécano. Mais j’avais beau avoir un peu de vécu dans la partie, il fallait avoir CAP et BEP. Je les ai donc passés, en candidat libre ». Pendant six ans, diplômes en poche, Aubin monte et démonte, à droite ou à gauche. Rien de stable pourtant, jusqu’à une annonce dans le journal : concours d’entrée au Parc de l’Equipement, quand ce service dépendait encore de l’Etat. Concours réussi. Six ans après, décentralisation oblige, le Parc de l’Equipement est devenu le Parc départemental, un service du Conseil Général. Mais le boulot n’a pas changé, toujours aussi diversifié. « Ici, on est tous polyvalents, même si on a des affectations particulières. On peut faire de la mécanique générale, de l’électricité, de l’hydraulique ou de la chaudronnerie », explique-t-il après avoir usiné une pièce. Aubin vit de sa passion et c’est déjà un bonheur. Mais il vit aussi pour sa passion, puisqu’il consacre l’essentiel de ses congés… à aller faire des courses ou des rallyes-raids, où ses compétences sont évidemment un atout. Des courses qui parlent de vitesse, mais surtout de voyages. « En janvier, je vais aller faire l’Africa Race, l’épreuve qui a succédé au Dakar sur le continent africain. En avril, je serai au Marathon des Sables, sur un camion de logistique. J’adore l’Afrique ; on dit beaucoup de choses fausses sur ce qui s’y passe ». Avec un peu plus de temps pour parler, on sent alors que la clé, qu’elle soit anglaise, plate, à cliquet ou à mollette, sait ouvrir sur d’autres horizons. Aubin le concède avec le sourire : « Je m’organise. J’aime bien pouvoir jongler avec mes deux passions, j’y trouve mon équilibre ». Mécano aujourd’hui, mécano demain ? Demain est un autre jour. Aujourd’hui, les camions du Conseil Général sont en état de faire leur office parce que brûle, quelque part dans le secret d’un atelier du Parc départemental, le feu de la passion. ■ 6 LA CREUSE N°56 > novembre/décembre 2012 www.c r e u se.fr |