26 Actions Côtes d’Armor M A G A Z I N E Un jour avec… Éric Le Buanec, agent au collège Paul-Le-Flem de Pleumeur-Bodou La maintenance est son affaire Éric Le Buanec, 48 ans, est salarié du Département, adjoint technique de maintenance au collège Paul-Le-Flem de Pleumeur-Bodou depuis 12 ans. Quand il y a une panne dans l’établissement, c’est lui que l’on appelle. Rencontre. « On est un peu le prestataire interne de l’établissement », explique Éric Le Buanec. L e regard espiègle, Éric Le Buanec revient sur 28 ans de carrière. Vingt-huit ans passés dans des lycées et des collèges à s’assurer du bon fonctionnement de la chaudière, de l’électricité et autres plomberies… Bref, de toutes ces choses que l’on oublie souvent - sauf quand il y a une panne - et sans lesquelles un établissement ne peut assurer sa mission première. Cet adjoint techni - que de maintenance exerce depuis 12 ans au collège de Pleumeur-Bodou. Titulaire d’un CAP-BEP d’électromécanique, ainsi que d’une mention complémentaire en maintenance industrielle, il a initialement été recruté par l’Éducation nationale, avant de devenir agent du Département en 2006, dans le cadre de la décentralisation. Ses missions ? « Mon rôle est de maintenir un confort dans l’établissement. Je m’occupe de tout ce qui est électrique, de la plomberie, du chauffage, « Il faut que l’établissement tourne » de l’amélioration des locaux. J’interviens pour régler les vidéoprojecteurs, pour réparer un fauteuil, je repeins des classes, je m’occupe du photocopieur, j’entretiens les extérieurs, je refais des plafonds… S’il fallait résumer, je dirais que l’on est un peu le prestataire in - terne de l’établissement ». Présent au collège dès 7 h 15 le matin, il commence par se rendre à la chaufferie, vérifie la mise en eau, le bon fonctionne - ment et les consommations. Puis il fait le tour des classes. Ici, un rideau à remettre en place. Là, une am - poule à changer. « Il peut également y avoir un souci en cuisine. Un problème de gaz ou d’électricité y est prioritaire ». Il voit enfin la gestionnaire qui lui remet des fiches avec différents travaux à réaliser. Le métier nécessite de la polyvalence et un esprit d’analyse. « On a toujours en tête qu’il faut que l’établissement tourne », résume Éric. Mais son rôle recouvre parfois des aspects plus inattendus. « Souvent, des élèves viennent me voir à l’atelier pour un problème de cartable, une sangle qui se casse. Il y a aussi les petits 6 e qui ont oublié la clé du cadenas de leurs consignes. Ou encore les semelles de chaussures qui se décollent et que je répare avec de la colle néoprène », raconte Éric, dont on sent qu’il ap - précie beaucoup le contact avec les élèves. Cette année, il est même accompagnateur pour un séjour scolaire en Angleterre, après être déjà allé trois fois en Allemagne. « J’aime ça, mais contrairement aux apparences, ce ne sont pas des vacances. Il y a un certain stress, il faut être tout le temps aux aguets ». Son premier poste, Éric l’a obtenu à l’âge de 20 ans. « Je faisais un mitemps à Loudéac, un mi-temps à Collinée. J’ai commencé sur un poste de chauffagiste alors que j’étais électricien. Je me souviens qu’à Loudéac, nous consommions 1000 litres de fioul par jour par temps froid… Je suis resté deux ans. J’ai travaillé avec des gens formidables qui m’ont énormément appris ». Un grand frère S’ensuit un passage au collège Jac - ques-Prévert de Guingamp, avant d’arriver en 1992 au collège du Penker à Plestin-les-Grèves, où il restera jusqu’en 2000. Éric se rappelle d’un établissement sympa avec un internat, où les élèves le considéraient un peu comme leur grand frère, d’autant qu’il faisait de la moto et qu’il n’avait que 22-23 ans. Il se souvient tout particulièrement d’une lettre adressée par une mère, dans laquelle était écrit « merci d’avoir fait de mon fils un homme ». « Cela m’a ému, m’a beaucoup marqué. Le gamin venait à l’atelier et un respect s’était instauré entre nous. Il était mal engagé, je pense que j’ai été une sorte de béquille pour lui. À cette époque, les élèves venaient me voir à l’atelier avec le pot d’échappement de leur mobylette à souder. Je n’avais pas le droit de le faire, mais bon… ». Laurent Le Baut Bruno Torrubia |