[22] Côtes d'Armor n°117 février 2013
[22] Côtes d'Armor n°117 février 2013
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°117 de février 2013

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Conseil Général de Côtes-d'Armor

  • Format : (230 x 300) mm

  • Nombre de pages : 40

  • Taille du fichier PDF : 3 Mo

  • Dans ce numéro : sécurité routière, la prévention sur tous les fronts.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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20 Rencontre Côtes d’Armor M A G A Z I N E Rencontre avec des initiatives L’Epide de Lanrodec Une deuxième chance Mardi 11 décembre, 11 heures : la Fédération française du bâtiment vient inaugurer la salle de fitness du centre Epide, Établissement public d’insertion de la Défense, situé à Lanrodec. Un concept qui peut apporter des réponses aux besoins de jeunes en risque de marginalisation. Contact Coat An Doc’h, Lanrodec > 02 96 32 67 10 epide.fr stylemakerz.fr À l’Epide (1) de Lanrodec, la transversalité, une des forces de l’établissement, est de mise. Et aussi la conviction de Rolland-Marie Heussaff, le directeur, un ancien marin. On compte 18 centres Epide en France, un dispositif mis en place en septembre 2005, le cen - tre de Lanrodec ayant ou vert en décembre 2006. « Six années de recul ont permis de revoir notre approche et notre communication. Nous avons toujours trois ministères de tutelle, Emploi, Ville et Défense et désormais, nos cadres ont des profils très diversifiés ». Chaque année, sur 800 000 jeunes participant aux Journées Défense et Citoyenneté, on en détecte 60 000 en difficulté. Quelques citoyens nostalgiques déplorent la disparition du service national militaire. Les centres ont été créés pour insérer socialement et professionnellement ces jeunes sans qualification. « Les volontaires arrivent tous les deux mois, jusqu’à 140 par an pour huit mois (deux ans maximum). Ils reçoivent une formation éducative civile et suivent des programmes pédagogiques adaptés qui les aideront de manière durable. Nous jouons notre rôle dans la lutte contre l’exclusion des jeunes de 18 à 25 ans ». « Fort, serein, disponible » Résultats encourageants puisque 80% des jeunes trouvent leur voie. « Nos partenariats avec des entreprises nous y aident. D’où la présence de Philippe Moullec, président de la Fédération française du bâtiment des Côtes d’Armor et de Jean-François Hervé, son secrétaire général, ainsi que M. et Mme Marjot co-gérants d’une entreprise de peinture de Plérin, qui a accompagné 36 apprentis dont des jeunes de l’Epide. L’un d’eux vient d’intégrer un stage Afpa (2) à Lorient, en formation de plâtrier plaquiste ». Dans l’espace sport et détente, quel - ques filles (25% de l’effectif) et garçons s’activent aux tapis de course ou aux étireurs. « Il a été équipé par la Fédération du bâtiment, qui a déjà offert 25 VTT au centre en 2007 », précise Rolland- Marie Heussaff. Un mur de la pièce a été ‘graffé’. Bertrand Keravis de Style MakerZ a formé et encadré des jeunes pour sa réalisation. « Ils ont choisi le thème et les couleurs et ils en sont fiers. Tout savoir-faire est valorisé ». Une dynamique collective Les jeunes sont internes et portent tous la même tenue, identique à celle du personnel encadrant - 38 agents dont 50% ont eu un parcours militaire Thierry Jeandot Le directeur (à droite) remet aux jeunes leur Certificat de formation générale (CFG) et le Passeport de compétences informatiques européen (PCIE) lors d’une cérémonie qui réunit volontaires et agents. - à un écusson près. Logés et nourris, ils disposent d’une couverture sociale et médicale. Ils perçoivent une allocation mensuelle de 300 € dont une partie (90 €) est capitalisée et versée en fin de parcours si le jeune s’insère. Premier objectif, restaurer confiance et estime de soi. Cela passe par l’apprentissage d’une certaine autonomie, de savoirs nécessaires pour être employable et aussi par l’acquisition d’une formation générale. Une mise à niveau scolaire personnalisée est proposée en français, mathématiques, informatique, code de la route et permis de conduire, ainsi que l’élaboration d’un projet professionnel. Une place est faite à l’éducation physique (deux heures par jour) et une pratique sportive est encouragée. La salle de fitness est très appréciée. « Si la dynamique est collective, tous sont suivis individuellement. Un cadre rassurant, des journées structurées, un sens, remettent les jeunes sur les rails appropriés à la recherche d’un emploi ; ma devise pour chacun d’entre eux est ‘fort, serein, disponible’, conclut Rolland- Marie Heussaff. Pour ne pas les lâcher dans la nature, nous assurons, avec les Missions locales, un suivi post-embauche et un appui pour le logement, la mobilité et la santé, sur tout ce qui peut freiner la réussite de l’insertion ». Joëlle Robin Thierry Jeandot (1) Le centre Epide de Lanrodec reçoit une aide de la Région pour le transport TER (carte Actuël). L’Etablissement central perçoit des financements européens. (2) Association nationale de formation professionnelle pour adultes
Rencontre avec une association Rencontre 21 > n°117 | février 2013 La ludothèque du Trégor Au-delà du jeu, la rencontre Après avoir joué dans le BD Swing orchestra, puis travaillé pour Dastum, Sandie Crampon est désormais responsable de la ludothèque du Trégor à Cavan. Où en est la structure depuis 2006, lorsque Sandie présentait son projet bien ficelé à Pierre-Yvon Trémel ? « Pour beaucoup de gens, le jeu n’est pas quelque chose de sérieux, commence Sandie. Nous leur avons prouvé le con - traire. Je savais où je voulais aller. J’avais visité des ludothèques, dont celle de Ploumagoar, qui m’avait plu. Pierre-Yvon Trémel cherchait une struc ture pour les adolescents ; il nous a quittés un mois après ». Patiente, Sandie ne désarme pas et présente le projet trois ans plus tard à la communauté de communes. L’idée d’une maison de la jeunesse était dans l’air ; la ludothèque a été dessinée dans son prolongement, à deux pas de la mairie. « Dans la foulée, une association a été créée. Les élus ont obtenu le financement par le Conseil général d’un emploi associatif local, que j’occupe. Et la ludothèque a ouvert en septembre 2010. En dé - cembre, cent familles avaient adhéré. Un succès fou. À cela, s’est ajouté le concept ludomobile. Régulièrement, nous nous déplaçons dans les huit communes du Centre Trégor avec le matériel et à chaque fois, environ quarante familles empruntent des jeux. Nous possédons 1 500 références de jeux et jouets. Il y en a pour tous les âges ». Le jeu, un prétexte au partage Bruno Torrubia La ludothèque est financée par le Conseil général, la communauté de communes et des fonds propres. Sandie travaille à 80% et dix bénévoles réguliers l’entourent. Elle se démène pour faire tourner la boutique, obtenant des fonds de la Fondation de France, achetant des jeux d’occasion ; tout cela permet aux familles de ne verser que 35 € par an. À Noël, elle proposait un ‘ludocadeau’, un chèque cadeau à offrir à des enfants ou petits-enfants pour adhérer à la ludothèque. Le revers de la médaille de ce succès, c’est le travail qu’implique une tel le structure essentiellement gérée par des femmes. Au - jour d’hui, 180 fa - milles sont uti li sa - trices et Sandie ou -vre aussi une sal le à l’étage pour une quinzaine d’ados très demandeurs. Ils viennent le vendredi de 16 h 30 à 18 h 30. « En fait, les jeux collectifs et coopératifs sont presque des prétextes car ils créent des rencontres, sur place et dans la commune. La ludothèque est devenue un lieu de partage et d’échanges. En milieu rural, c’est important que des personnes puissent se poser avec leurs enfants ou seules ; ici on ne laisse pas ses enfants, Du militantisme rural comme au cours de piano ou au centre de loisirs, on les ac compagne. Chacun a vite appris les règles et, selon le jeu, on recompte les pions, les jetons, les cartes, avant de le rendre. Près de 700 jeux sortent en période de Noël ». Sandie a organisé un tournoi de baby-foot et weykick pour les fa - milles le 22 décembre. Pendant la semaine du développement durable, les parents ont ap - porté cartons, cutters, pastels et tout le monde a bricolé des objets. Il n’aura fallu que six mois pour que de nouveaux adhérents franchissent le seuil de la ludothèque. Il en vient même de Plougrescant. Ainsi sont nées de nouvelles solidarités entre générations à Cavan et autour. Le pari de Sandie a été gagné. Sacerdoce ou militantisme rural ? Joëlle Robin Pour Sandie Crampon à droite, « La Ludothèque est devenue un lieu de partage et d’échanges. En milieu rural, c’est important... ». Contact Ludothèque du Trégor Cavan > 02 96 35 99 11 ludotregor.canalblog.com



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