[22] Côtes d'Armor n°117 février 2013
[22] Côtes d'Armor n°117 février 2013
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°117 de février 2013

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Conseil Général de Côtes-d'Armor

  • Format : (230 x 300) mm

  • Nombre de pages : 40

  • Taille du fichier PDF : 3 Mo

  • Dans ce numéro : sécurité routière, la prévention sur tous les fronts.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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18 Perspectives Côtes d’Armor M A G A Z I N E Marché au cadran de Plérin La référence nationale C’est une institution dans le département. Le marché du porc breton, association qui fêtait ses quarante ans l’année dernière, est installé à Plérin depuis 1983. Fonctionnant sur le modèle du marché au cadran, il fixe le prix du porc pour l’ensemble de la France. Aux trois premiers rangs, les acheteurs. Ils sont neuf et représentent des abattoirs où passent 70% des porcs français (1). Au fond de la salle, une dizaine de vendeurs représentant des groupements de producteurs (2). Ils sont mandatés par quelque 400 éleveurs. Les animaux sont présentés aux acheteurs sur catalogue, par lots de 100 en moyenne. Sur l’estrade, le chef de vente fixe un prix de démarrage pour chaque lot mis en vente. Les enchères sont dégressives. Les acheteurs appuient sur un bouton-poussoir dès que le prix les intéresse. Une fois que l’acheteur a appuyé, le vendeur doit dire oui ou non. S’il dit oui, le lot est vendu. S’il dit non, le lot repasse une deuxième fois en fin du marché. Et s’il dit encore non, il repassera au marché suivant. Cela va très vite : une transaction toutes les cinq secondes. « Le chef de vente adapte son prix de départ en fonction de l’évolution du moment, explique Jean-Pierre Joly, directeur du marché du porc breton. Par exemple, si un acheteur appuie à 1,41 €, le chef de vente partira peut-être à 1,43 € pour le lot suivant. À l’issue du marché, une moyenne de tous les prix de vente pondérés est calculée. C’est elle qui constitue le prix de référence du marché du porc breton ». 65 000 porcs vendus chaque semaine En moyenne, 65 000 porcs sont ainsi vendus chaque semaine, le lundi et le jeudi. Le marché du jeudi est le mar- du prix du porc Le marché du porc breton fonctionne selon le principe des enchères dégressives. L’acheteur appuie sur un bouton poussoir dès que le prix l’intéresse. Si le vendeur dit oui, le lot est vendu. Thierry Jeandot ché directeur. « Si un éleveur estime que le prix n’est pas bon, il ne vend pas. Mais il doit être vigilant sur le poids des porcs qu’il propose, car les abattoirs veulent des poids homogènes. Attendre le jeudi suivant serait un délai trop long, d’où la possibilité de vendre le lundi. Cela fait partie de la « Véritable confrontation de l’offre et de la demande » stratégie de marché », précise Jean-Pierre Joly. Le marché du porc breton est né en 1972 à Guerlesquin (29), avant que son siège ne soit transféré à Plérin en 1983, pour des raisons de représentativité régionale. Historiquement, tout est parti des producteurs de légumes de Saint-Polde-Léon (29), Paimpol et Saint-Méloirdes-Ondes (35). « Voyant qu’ils n’étaient pas maîtres de la commercialisation de leurs légumes, ils ont, dès 1962, créé un marché au cadran, s’inspirant de ce qui se faisait en Hollande », indique Jean- Pierre Joly. Très vite, certains d’entre eux, dans la lignée d’Alexis Gourvennec, se sont mis à produire du porc. Constatant que les acheteurs avaient la main mise sur les producteurs, ils ont décidé, forts de leur organisation pour les légumes, d’imposer un marché au cadran sur le porc, de manière à avoir une transparence des prix et des conditions de paiement. Quarante ans plus tard, ce marché, en l’absence d’autres structures organisées au niveau national, est devenu la référence pour l’ensemble de la France. « Cela veut dire qu’un producteur de l’Aveyron va livrer ses porcs à l’abattoir de Rodez au prix du marché du porc breton », prend pour exemple Jean-Pierre Joly. Le prix du marché au cadran fait aussi référence au niveau européen, dans la mesure où il existe trois marchés leaders : l’Allemagne, l’Espagne et la France. Trois marchés très interdépendants du fait des nombreux échanges entre ces pays. « En France, explique Jean-Pierre Joly, nous produisons 100 000 tonnes de plus que ce que nous consommons. Nous exportons 750 000 t et importons 650 000t, car il y a dans le cochon des pièces qui se valorisent mieux à l’export, comme les pieds, la queue et les oreilles en Chine, ou la longe en Angleterre. En revanche, pour répondre à la consommation française de jambon, nous devons importer de chez nos voisins ». Ainsi, chaque semaine, le prix de référence du marché du porc breton tombe le jeudi à 13h, puis arrivent le prix espagnol dans la soirée et le prix allemand le lendemain midi. De là, se fait un arbitrage, avec plus ou moins d’exportations et d’importations. « L’intérêt du marché au cadran, poursuit son directeur, c’est la transparence dans les transactions. Il permet aux éleveurs et aux abattoirs d’avoir une réelle perception de ce qu’est le prix par une véritable confrontation de l’offre et de la demande ». Et pour assurer le mieux possible l’organisation du marché, l’association, qui emploie quatre salariés, met en avant sa neutralité. « Nous sommes indépendants financièrement, grâce à une cotisation perçue sur tous les porcs abattus, et nous ne percevons aucune subvention ». Laurent Le Baut marche-porc-breton.com (1) Cooperl, Bigard, Socopa, Jean Floc’h, Gad, Abera, AIM, Kermené, Charal. (2) Quatre d’entre eux représentent 90% des porcs présentés : Aveltis, Porcfimad, Prestor, Siproporc. Au marché au cadran, sont vendus des porcs bretons (55% de la production française) mais aussi des porcs des Pays-de-la-Loire et de Normandie.
Perspectives > n°117 | février 2013 19 Thierry Jeandot Haméo Pour le Pdg Loïc Picot, « Le Pacte électrique breton, qui prévoit de multiplier par quatre d’ici 2020 la production d’énergies renouvelables, nous permet d’être confiants ». Initiatives et énergies locales (IEL) à Saint-Brieuc Il y a huit ans, deux jeunes ingénieurs au chômage créaient leur société de développement de parcs éoliens. Aujourd’hui, le groupe IEL, présent dans tout le grand Ouest, affiche des ambitions nationales et se positionne comme fournisseur indépendant d’énergies renouvelables. Une aventure industrielle exemplaire. De l’électricité dans l’air Anciens chefs de projets chez Highwave, entreprise lannionnaise qui commença à péricliter dans les années 2000, Loïc Picot et Ronan Moalic, licenciés en 2002, décident de rebondir. À 29 ans, ces deux ingénieurs voient en l’émergence des premiers parcs éoliens l’opportunité de s’y faire une place. « Je m’intéressais déjà aux énergies renouvelables et je voyais là une bonne ‘fenêtre de tir » », se souvient Loïc Picot. Le duo suit alors une formation sur les énergies éoliennes et, début 2004, crée son entreprise, IEL (Initiatives et Energies locales) (1). « L’idée de départ était de monter, de A à Z, des projets de parcs éoliens. Nous avons commencé par chercher des sites d’implantation, des fabricants d’éoliennes, puis nous avons effectué les démarches auprès de la Préfecture pour obtenir les permis de construire. Il a fallu aussi, bien sûr, aller à la rencontre des élus locaux concernés pour les convaincre des retombées économiques pour leur collectivité », poursuit Loïc, aujourd’hui Pdg de la société. Dès 1987, IEL livre ses premières éoliennes dans le grand Ouest. Sa première réalisation en Côtes d’Armor est le parc éolien de Plouisy : trois unités de 2, 3 MW chacune. Le projet, comme tous ceux portés par la société, est précédé d’une large concertation avec les Plouisyens et les associations locales de défense de l’environnement, Une puissance totale de 50 MW auxquels sont présentés les résultats des études d’impact. S’en suivront la demande de permis de construire, les démarches auprès des banques pour emprunter 6 M € - « Pas évident pour une jeune société. Les quatre premières années d’IEL ont été très dures » -, commente Loïc... La Préfecture donne son feu vert en 2005 et les éoliennes sont installées en 2009, garantissant à IEL et à ses partenaires un retour sur investissement en dix ans. « Développer en priorité notre activité de producteur indépendant » Depuis, l’entreprise s’est sérieusement étoffée et a livré une quinzaine de parcs dans le département, et une cinquantaine d’autres dans tout le grand Ouest, pour une puissance totale de 50 MW. Une activité qui se poursuit aujourd’hui avec des projets avancés représentant un potentiel de plus de 200 MW supplémentaires. Entre-temps, en 2008, IEL diversifie ses activités. « Nous nous sommes positionnés sur un nouveau métier, en créant IEL-Exploitation, devenant ainsi producteur régional indépendant d’énergie éolienne et – nouveauté – d’énergie photovoltaïque ». IEL conçoit ainsi et installe des centrales solaires intégrées au bâti, essentiellement pour une clientèle d’industriels, d’exploitants agricoles et de collectivités, se fournissant – tout comme pour l’éolien – exclusivement auprès de fabricants européens. Des projets qui, à terme, devraient générer 100 MW. Dernière diversification en date, la méthanisation. IEL devient en 2011 actionnaire majoritaire d’Odipure, société costarmoricaine spécialisée dans la valorisation énergétique de déchets d’origine agricole, agro-industrielle et de collectivités. « Dans ce domaine, nous avons déjà déposé deux brevets pour le traitement des déjections animales... mais vous en saurez plus lorsque nous aurons achevé la construction, en cours, d’une unité dans une exploitation agricole finistérienne ». La société compte désormais 41 salariés et, en 2011, elle inaugurait son nouveau siège à Saint-Brieuc : un bâtiment basse consommation primé par l’Ademe (2). L’avenir ? « Nous sommes confiants. Le Pacte électrique breton prévoit de multiplier par quatre d’ici 2020 la production d’énergies renouvelables. C’est pourquoi nous voulons développer en priorité notre activité de producteur indépendant, en passant de 8 MW aujourd’hui à 50 MW d’ici trois ans. Enfin, nous comptons bien nous développer à l’échelon national ». Bernard Bossard (1) Dès sa création, IEL a reçu du Département une aide Créarmor de 5 000 € pour la création d’un emploi. (2) Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, organisme d’État. Groupe IEL 41 ter boulevard Carnot 22000 Saint-Brieuc > 02 30 96 02 21iel-energie.com Activités : installation clés en mains de parcs éoliens, de surfaces de panneaux photovoltaïques et d’unités de méthanisation. Exploitant et fournisseur indépendant d’énergies renouvelables. Effectifs : 41 salariés Chiffre d’affaires 12 M € (2012) Bruno Torrubia



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