[22] Côtes d'Armor n°117 février 2013
[22] Côtes d'Armor n°117 février 2013
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°117 de février 2013

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Conseil Général de Côtes-d'Armor

  • Format : (230 x 300) mm

  • Nombre de pages : 40

  • Taille du fichier PDF : 3 Mo

  • Dans ce numéro : sécurité routière, la prévention sur tous les fronts.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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14 Dossier Côtes d’Armor M A G A Z I N E Alcoologie et addictologie Les jeunes se prennent en charge Les événements festifs étant particulièrement propices à la consommation d’alcool, ils représentent le terrain idéal pour des actions de sensibilisation sur les risques qu’elle induit. Grâce à l’Anpaa (1), il existe aujourd’hui un outil permettant aux organisateurs des soirées eux-mêmes de s’emparer de la question, la « malle de prévention ». Des clés pour la vie L’association « Mélodie, Les clés pour la vie », est une association d’aide aux victimes d’accidents de la toute et de prévention aux risques routiers. Le public ciblé par ses bénévoles sont essentiellement les jeunes, conducteurs ou futurs conducteurs, à travers des interventions dans les établissements scolaires, les discothèques et divers événements festifs. Parmi les prochaines journées de prévention et opérations de témoignages : le 20 février au lycée maritime de Paimpol, les 9 et 16 avril au lycée Sacré- Cœur de Saint-Brieuc, le 14 mai au lycée Renan de Saint-Brieuc. Contact Association mélodie : Les clefs pour la vie, 6 rue de l'Armandine 22520 Binic > 02 96 73 35 57 http://asso.melodie.free.fr/ « Nous avons une démarche de promotion de la santé, c'est-à-dire une démarche positive et non stigmatisante, souligne Benjamin Leclerc, chargé de prévention à l’Anpaa. Nous partons du principe que chacun est capable de faire ses propres choix. Notre objectif est donc de fournir les informations qui permettront de prendre des décisions éclairées en fonction des situations ». Une approche qui ne se limite pas à l’aune de la loi ou de la bonne morale mais qui, avec bienveillance, tient compte de l’individu, du contexte et de la prise de risque. Une démarche qui, somme toute, permet de trouver des stratégies favorables à une bonne fin de soirée et de manière « Faire la preuve de notre sérieux » plus large à une bonne santé. « Dans la mesure où il y a mieux à faire que la seule distribution d’éthylotests, qui n’a aucun intérêt si elle n’est pas accompagnée d’une pédagogie, nous avons mis au point un outil pouvant être ‘auto porté’par les organisateurs d’événements, poursuit Benjamin Leclerc. Outil qui offre l’avantage d’apporter une culture de la prévention au sein même des organisations ». Après une formation d’une demi-journée, les jeunes se voient dotés gratuitement d’une malle de prévention pour la soirée qu’ils organisent. À l’intérieur, signalétique et matériel pour monter un stand, bouchons d’oreilles, préservatifs, éthylotests, documents d’informations… Tous les outils pour transmettre des messages de prévention qui ont un sens. « Les jeunes sont souvent beaucoup plus sensibilisés et prennent bien moins de risques que les adultes, relève Benjamin Leclerc. Ils savent qu’on leur demande beaucoup plus qu’au reste de la population ». Le sens des responsabilités Benjamin Leclerc, chargé de prévention à l'Anpaa : « Les jeunes sont souvent beaucoup plus sensibilisés et prennent bien moins de risques que les adultes ». Comme pour chacun des événements qu’ils organisent, Léa, Ruben et Lionel de l’Inter-Asso de l’IUT de Lannion ont fait appel au CISPD (2) pour préparer leur soirée précédant les vacances de Noël. Ce jeudi-là, ils viennent prendre possession de la malle de prévention. « Les étudiants aiment boire, c’est un fait. Mais nous prenons les mesures pour passer une bonne soirée, éviter les débordements et les problèmes liés à l’alcool », souligne Lionel, le trésorier. Avec le soutien de l’agglomération et pour limiter le recours aux véhicules personnels, ils ont mis à la disposition des étudiants des navettes gratuites entre le centre-ville et la discothèque. « Je fais partie des huit jeunes formés sur Lannion, précise Léa. Je serai donc la référente responsable de la mallette, y compris par rapport à la gendarmerie. Certains d’entre nous seront dans les navettes, afin de nous assurer que personne ne transporte de bouteille dans des sacs. D’autres seront aux vestiaires et au stand prévention, sur lequel j’espère que nous aurons des échanges intéressants. C’est un peu stressant, mais ce dispositif nous permet aussi de nous crédibiliser et de faire la preuve de notre sérieux ». En tant que président de l’Inter-Asso, Ruben mesure également l’importance de leur engagement sur le long terme. « Cette démarche de prévention est un vrai plus pour nous, car même si nous proposons des navettes, il y en a toujours qui viennent en voiture. Les précédents membres de l’association avaient déjà cette démarche et nous l’ont transmise. Aujourd’hui c’est devenu naturel ». Pour les jeunes de l’Inter-asso, la malle de prévention est intégrée dans une politique de sensibilisation plus large, dans l’organisation même des événements et leurs stratégies de fins de soirée moins génératrices de risques. (1) Sous les couleurs du collectif d’associations L’Orange Bleue, l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (Anpaa) s’est spécialisée dans les interventions lors d’événements festifs et a formé plus de 200 jeunes du département. (2) Le Conseil Intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance (CISPD) est géré par Lannion Trégor agglomération et représente une structure relais partenariale de l’Anpaa.
Dossier > n°117 | février 2013 15 Prévention chez les seniors Un enjeu départemental Michel Brémont vice-président du Conseil général en charge des transports, de la mer et de la sécurité civile Ces cinq dernières années, les plus de 65 ans ont représenté 30% des tués sur les routes du département. Une problématique propre aux Côtes d'Armor et pour laquelle le Conseil général tente de répondre de façon adaptée, en tenant compte de la typologie des accidents. Au programme, l’opération « Conduire à tout âge ». F ace à cette accidentologie importante des seniors, des ateliers théoriques et pratiques ont été proposés dès 2009 en partenariat avec les auto-écoles. En novembre dernier, Pascal Lucas, directeur de l’auto-école l’Amphi et sa monitrice Sonia Méléard, on prêté leur concours à la journée de prévention organisée pour les seniors de Saint-Quay-Portrieux. « C’était la seizième opération de ce genre dans le département, rappelle Pascal Lucas ; la prochaine se déroulera à Rostrenen. En partant d’un questionnaire, nous avons commencé par échanger sur des points théoriques et pratiques qui leur semblaient flous, ainsi que sur les nouveaux panneaux ». Étant données les faiblesses constatées sur le terrain, l’accent a été mis notamment sur les règles concernant les ronds-points et les entrées de quatre-voies. « Les seniors n’ont pas appris à entrer dans ces espaces qui n’existaient pas lorsqu’ils ont passé le permis, souligne Pascal Lucas. Ils ont appris sur le tas et dans ces conditions, on n’apprend pas toujours bien. Ils ne savent pas comment se placer, quand mettre le clignotant, craignent de se positionner vraiment à l’intérieur du rond-point… C’est difficile de remettre en question 50 ans de pratique. Or en France, le permis est valable à vie, sans remise à niveau. Ce serait pourtant un bienfait pour tout le monde, et pas uniquement pour les seniors ! » Zones de rencontres, routes partagées, règles de priorité, dangers de l’excès de lenteur, etc. « Ce sont surtout des rappels, poursuit le directeur de l'auto-école. Les seniors sont des gens sérieux qui essayeront de les mettre en application ». « Difficile de remettre en question 50 ans de pratique » infractions que l’on pense innocentes, mais qui peuvent avoir de dramatiques répercussions, surtout lorsque les réflexes sont moins performants. « Il a fallu revoir les stops, car la plupart des conducteurs les ‘glissent’sans vraiment s’arrêter. D’autres s’immobilisent trop tôt avant la ligne et n’ont pas un bon champ de vision quand ils repartent ». Au terme de la journée, tous ont alors le sentiment d’avoir tiré de nombreux enseignements et surtout sont rassurés quant à leurs capacités. C’est le cas de Marthe Cherprenet qui, à 79 ans, utilise chaque jour son véhicule. « J’habite un village près de Saint-Quay et je suis la seule vieille dame à posséder une voiture, alors je dépanne un peu tout le monde. Mais j’évite de conduire le soir, car je trouve que j’évalue mal les distances. J’ai passé mon permis à l’âge de 27 ans et je voulais savoir si je conduis encore convenablement. J’ai appris que je sors mal des ronds-points et de quelle façon je dois m’y prendre. Cela m’a rassurée et m’a confortée dans l’idée qu’il faut être de plus en plus vigilant. Beaucoup de gens devraient faire cet atelier, car on conduit pour soi, mais il faut aussi le faire un peu pour les autres ». Rappel des règles, conseils pratiques… Les professionnels ont constaté une forte demande de la part des seniors présents. Des stages qui rassurent Cette mise en pratique justement, a été dirigée par Sonia Méléard, le temps d’un parcours à bord du véhicule école. « Au volant, on note essentiellement des lacunes dans les contrôles d’angles morts, relève la monitrice. À un certain âge, il est parfois difficile de tourner correctement la tête et il faut faire un peu confiance à celui qui arrive derrière, et qui devra anticiper ». Puis il y a les petites « Des actions très basiques qui modifient les comportements » De quelle façon le Conseil général est-il engagé dans la prévention routière ? Nous initions chaque année un programme de sécurité routière, seuls ou en partenariat avec l’État et les associations. Il s’agit de 14 actions ciblant tous les publics possibles : les scolaires, les jeunes adultes, les seniors, les motards, les élus… Nous agissons partout où cela s’avère nécessaire et où nous pouvons intervenir. Il ne s’agit pas de se lancer dans des opérations spectaculaires, mais dans des actions très basiques qui modifient les comportements au quotidien. Et du côté des infrastructures routières ? Depuis trois ans, nous avons mis en place les Codica, Commissions pour le diagnostic, la compréhension et l’action. Après chaque accident mortel, elles réunissent le conseiller général local, le maire concerné, des membres des forces de l’ordre, des pompiers, des agents d’entretien des routes et la préfecture, afin d’en analyser les causes. Ces commissions permettent d’avoir une connaissance plus fine des facteurs d’accidents, d’adapter nos actions de sensibilisation et d’engager d’éventuels aménagements de sécurité. Pouvez-vous mesurer les effets de ces actions ? C’est très difficile, mais les Codica montrent que l’infrastructure routière n’est pas la première cause d’accidents. De ce point de vue, nos routes sont sûres, il n’y a pas de point noir concentrant les accidents graves. En fait, si on supprimait les accidents liés à l’alcool et à la vitesse, le nombre de morts sur nos routes passerait d’une quarantaine par an à moins de dix !



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