28 Actions Côtes d’Armor M A G A Z I N E Chaque année, des milliers de jeunes Bretons se forment au Bafa. Décrocher un job d’été dans un centre de vacances, ajouter une ligne à son CV ou se préparer à un métier au contact des enfants… leurs motivations sont diverses. Des stagiaires et des formateurs, rencontrés lors d’un stage à Tréveneuc, témoignent. Le Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (Bafa) « La plupart sont encore des adolescents, explique la formatrice Julie Campion (au centre). Mon objectif, c’est de pouvoir me dire, à l’issue de ces huit jours, que je pourrais leur confier mes propres enfants ». Bruno Torrubia Devoirs de vacances La formation Bafa Elle se déroule en trois étapes : • le stage de base (huit jours) ; • le stage pratique (14 jours) dans une structure d’accueil de mineurs agréée par l’État ; • au choix, le stage d’approfondissement (six jours) ou le stage de qualification (huit jours). Pour ce dernier, les qualifications prodiguées sont surveillant de baignade, voile, canoë-kayak et loisirs motocyclistes. S’informer, s’inscrire De nombreuses structures dispensent des formations Bafa et BAFD (directeur de centre). Liste complète et inscriptions sur bafa-bafd.jeunes.gouv.fr Les aides financières Ces aides peuvent être demandées par un document unique téléchar - geable sur cotesdarmor.fr, rubrique citoyenneté/jeunesse.• Caf : de 91,5 € à 107 € selon les options choisies, sans conditions de ressources ; jusqu’à 240 €, sous conditions de ressources ; • MSA : jusqu’à 200 €, sous conditions de ressources ; • Département : 90 €, sous conditions de ressources (120 € pour le BAFD) ; • État : 100 €, sous conditions d’âge et de ressources. A gathe, 19 ans, est en terminale au lycée agricole de Quessoy. En cette fin de vacances de la Toussaint, elle achève son stage de base, première des trois étapes (lire ci-contre) de la formation au Bafa. « Je voudrais monter une ferme pédagogique ou bien travailler avec des handicapés. Ici, on apprend comment gérer un groupe d’enfants, leur proposer des activités, et puis il y a les cours sur la sécurité, les responsabilités. Pour la suite, j’ai déjà trouvé un stage pratique dans un centre de vacances, cet hiver à la montagne ». Benjamin, lui, a 17 ans et vient de Rennes : « Je voudrais travailler cet été dans une ‘colo’. Et le Bafa, c’est aussi une ligne de plus sur ton CV, ça montre que tu as le sens des responsabilités et que tu sais travailler en équipe ». À Tréveneuc, en stage de base, ils sont une vingtaine, chapeautés par Julie Campion, responsable de formation. « La plupart sont encore des adolescents, explique Julie. Mon objectif, c’est de pouvoir me dire, à l’issue de ces huit jours, que je pourrais leur confier mes propres enfants. Responsabiliser un jeune de 17 ans, c’est parfois compliqué. Il m’arrive d’en ‘recadrer’certains, il y a des règles à respecter… ». Le stage, en internat, mobilise les jeunes de 9 h du matin jusqu’à 22 h 30, rythme qui correspond à celui des Responsabilités et règles de sécurité centres de vacances où ils seront amenés à travailler. Gérer un groupe d’enfants, c’est se lever avant eux, les prendre en charge toute la journée, organiser des veillées, les envoyer se coucher, puis réunir l’équipe pour faire le bilan de la journée et préparer les activités du lendemain. Aussi, durant le stage, pas question de manquer le petit déjeuner, encore moins de sortir le soir. « Ce groupe-là est très motivé, poursuit Julie. Ils sont très vite devenus ‘acteurs’de leur formation ». « À eux de nous montrer ce dont ils sont capables… » Patrick Monet, délégué régional du CFAG (*) , l’association qui organise cette formation, précise : « Ils doivent s’approprier une démarche, s’y investir. Nous leur apportons les éléments de base, mais c’est à eux de nous montrer ce dont ils sont capables ». À l’issue de ces huit jours, Julie et ses collègues font le point sur les acquis de cha que stagiaire, pour valider le stage de base, un sésame qui leur permet de postuler pour un stage pratique : 14 jours au minimum dans une structure d’accueil de mineurs agréée par l’État (centre de loisirs ou centre de vacances). Reste le problème du coût d’une formation Bafa complète, environ 1000 €. Dans l’immense majori - té des cas, ce sont les parents qui payent, même s’il existe des aides, notamment du Département (lire cicontre). « Il est vrai que cela reste un frein, constate Patrick Monet, mais le Bafa, tout comme le BAFD (Brevet d’aptitude à la fonction de directeur), ne sont pas reconnus comme des diplômes professionnels, même s’ils sont très souvent demandés par les structures d’accueil pour l’embauche saisonnière d’un jeune, ou pour travailler dans un centre de loisirs. C’est un vrai problème… la balle est dans le camp de l’État ». Julie Campion, qui a passé son Bafa il y a dix ans, l’a fait par vocation. « Je voulais devenir professeure des écoles, mais j’étais plutôt timide et réservée. Ce sont mes parents qui m’ont poussée à passer ce brevet et, de fil en aiguille, j’ai très vite enchaîné avec un BAFD. J’ai été directrice de centre de vacances puis j’ai enseigné pendant cinq ans, mais j’ai échoué au concours de professeur des écoles, alors je suis devenue Atsem(Agent territorial spécialisé dans les écoles maternelles) au Quiou. En même temps, je me suis piquée au jeu de la formation et je suis devenue formatrice Bafa, durant les congés scolaires. C’est épuisant, mais j’aime ça… ». Bernard Bossard (*) Centre de formation d’animateurs et de gestionnaires, l’une des nombreuses structures associatives proposant des formations Bafa et BAFD. |