[22] Côtes d'Armor n°116 janvier 2013
[22] Côtes d'Armor n°116 janvier 2013
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°116 de janvier 2013

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Conseil Général de Côtes-d'Armor

  • Format : (230 x 300) mm

  • Nombre de pages : 40

  • Taille du fichier PDF : 2,9 Mo

  • Dans ce numéro : l'accompagnement périnatal, bien naître ici.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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20 Rencontre Côtes d’Armor M A G A Z I N E Rencontre avec des initiatives Ploufragan La Cité du goût Créée il y a huit ans à l’initiative de la Chambre de métiers et de l’artisanat des Côtes d’Armor, la Cité du goût et des saveurs s’exporte désormais partout en France. Explication de ce succès avec Loïc Sorin, son responsable. Contact Cité du goût et des saveurs Campus de l’artisanat et des métiers 22440 Ploufragan > 02 96 76 26 26 artisans-22.com Loïc Sorin, responsable de la Cité du goût et des saveurs, et Thierry Fegar, chef cuisinier, ne manquent pas d’idées pour valoriser les artisans du secteur alimentaire et sensibiliser le grand public au bien manger. a faim d’innovation L a Chambre de métiers du Finistère vient d’en ouvrir une à Quimper. À l’automne prochain, celle de la Réunion lui emboîtera le pas. Des discussions sont en cours avec la Savoie, la Loire- Atlantique, la Seine-et-Marne… Mais où s’arrêtera donc la Cité du goût et des saveurs ? « Nous trouvions intéressant de transposer le concept dans d’autres Chambres de « Mutualiser nos expériences » métiers et de créer un réseau afin de mu tualiser nos expériences. Mais attention, il ne s’agit pas tant de transposer à l’identique que d’adap ter l’idée à un contexte local », explique Loïc Sorin, responsable de la Cité du goût et des saveurs de Ploufragan. Ainsi, à Quimper, priorité est d’abord donnée à l’organisation d’ateliers culinaires pour le grand public. À la Réunion, où le contexte est différent, c’est la nutrition santé qui sera privilégiée. À chaque fois, la Cité du goût de Ploufragan vend son idée et sa marque. Cela passe par une présentation aux élus et aux techniciens, un accueil sur le site de Ploufragan, un audit d’installation, puis des préconisations. « Nous assurons également un accompagnement pendant trois ans », précise Loïc Sorin. Cet intérêt qu’elle suscite, la Cité du goût et des saveurs le doit, selon Loïc Sorin, à son positionnement original. « Elle répond à un besoin des professionnels par une approche de marché. Quand nous l’avons créée, nous étions partis du constat de la place prépondérante de l’industrie agroalimentaire sur le territoire. Nous nous sommes demandés comment valoriser l’image des artisans et quel pouvait être leur rôle en tant qu’acteurs du bien manger ». La Cité du goût et des saveurs s’est alors donné pour mission d’accompagner les primo créateurs du secteur alimentaire. À cela s’ajoutent des actions collectives en direction des artisans. Exemple avec la Boost’in, cette barre aux céréales que la Cité du goût a élaborée pour les sportifs, afin de sensibiliser les artisans boulangers au marché de la nutrition santé. « C’est un produit sans Thierry Jeandot conservateurs, sans colorants, sans améliorants, 100% naturel et artisanal. Nous avons fourni la recette aux boulangers, puis organisé une opération de communication. Nous les avons aussi incités à accompagner des manifestations sportives et à se rapprocher des consommateurs ». Une autre de ses missions consiste à sensibiliser le grand public au bien manger grâce à une centaine d’ateliers culinaires. Animés par 60 intervenants professionnels (restau ra - teurs, chocolatiers, boulangers, etc.), ils réunissent chaque année quelque 2 000 personnes et se terminent par un repas avec le chef. « C’est pour nous une superbe vitrine, estime Loïc Sorin. Cela permet aux professionnels de sortir de leur cuisine pour partager leur passion et leurs savoir-faire. Nous sa - vons aussi, grâce à une étude, que sur 16 participants à un atelier, entre dix et 12 iront ensuite manger chez le restaurateur ». « Pas de retraite pour la fourchette » Entre autres actions, citons également le cycle de conférences « Pas de retraite pour la fourchette » sur l’alimentation des seniors, mais aussi l’édition de guides culinaires dédiés à l’alimentation des enfants. « En termes de santé publique et de lien affectif, les petits pots et les plats industriels, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux. Nous montrons donc aux parents qu’ils peuvent manger la même chose que leurs enfants ». Plus inattendu, la Cité du goût organise des challenges culinaires pour les conventions d’entreprises. Elle accueillait ainsi, en novembre dernier, au centre des congrès de Saint- Brieuc, 250 salariés d’une grande entreprise régionale. Ces derniers, répartis dans 16 équipes et encadrés par autant de professionnels, avaient pour mission de monter un buffet géant de 30 mètres de long et quatre mètres de large. Comme aime à le souligner Loïc Sorin, « La force de la Cité du goût, c’est son réseau de professionnels et d’être là où on ne l’attend pas ». Laurent Le Baut
Rencontre avec une association Rencontre 21 > n°116 | janvier 2013 Le Boudoir biscornu, à La Roche-Derrien Découverte d’une planète habitée En sortant du Boudoir biscornu, tant d’images, de couleurs, de sourires se bousculent en vous... une autre planète, un univers naïf, chaud, enfantin. Ludivine, Laurence, JOh’et Stéphane, artistes libres et accessibles, y ont créé un monde féerique, à découvrir d’urgence. S Bruno Torrubia euls les frimas de l’hiver, une fois sorti, vous rappellent que le voyage est terminé, qu’à nouveau il faut reposer les pieds sur terre. Le Boudoir biscornu est né il y a deux ans. « Avec Stéphane (Gosselet, le peintre), nous retapions une vieille maison à La Roche-Derrien, se souvient Ludivine Bénech, tapissière d’ameublement et couturière. Nous avons rencontré Jean-Louis Even, le maire, et le courant est tout de suite passé. Nous voulions créer un lieu ouvert pour présenter nos créations et celles de nos deux complices de toujours, JohannGosselet – alias JOh’– sculpteur sur métal (le frère de Stéphane) et sa compagne photographe Laurence Guennec ». La mairie, propriétaire d’une ancienne supérette sur la place centrale du bourg, leur en confie les clés. Quelques coups de peinture plus tard, le Boudoir biscornu, à la fois salon de thé, galerie d’art et occasionnellement salle de concerts, ouvre ses portes en 2010. « Les Rochois, d’abord un peu curieux, nous ont vite adoptés, poursuit Ludivine. Et puis, avec les concerts, nous avons réussi à attirer beaucoup de jeunes ». Pour autant, le local est mal adapté. Là encore intervient la mairie. « Ils sont très à l’écoute, on peut pratiquement tout leur demander », note Laurence. La municipalité leur propose un autre lieu, à 20 m de l’ancien. Ils ont carte blanche pour l’aménager et, le 28 novembre, le nouveau Boudoir biscornu ouvrait ses portes. Dès le seuil franchi, le visiteur se retrouve ailleurs, sur une autre planète. L’atmosphère y est chaude, les habitants ont pour particularité d’arborer des yeux d’enfants et le paysage est peuplé d’objets étranges : meubles anciens et fauteuils restaurés et peints par Ludivine et Christophe ; accessoires bigarrés – coussins, bagages, sacs, rideaux, etc. – créés par Ludivine ; automates et sculptures métalliques de JOh’ ; photos circassiennes de Laurence, qu’elle décline aussi en bijoux ; toiles et encres de Christophe... Un fatras soigneusement mis en scène qui vous plonge dans un univers de nostalgie ; retour en enfance... En dépit du silence, insidieusement, un air de limonaire vous trotte dans la tête. De l’art à la fois naïf et populaire On veut tout voir, toucher, actionner les automates, caresser les tissus, se pencher sur les détails quasisubliminaux des tableaux, s’attarder sur les portraits photographiques de clowns ou de monsieur loyal. « On navigue tous un peu dans le même univers, explique JOh’, un monde habité par les récits de Jules Verne, le cirque, les vieilles BD, Goldorak, les films de Tim Burton... ». Stéphane travaille toutes sortes de matières : ci - ment, enduits, acrylique, craie grasse, huile. « J’aime l’usure du temps, confiet-il. L’un de mes premiers coups de foudre a été une vielle publicité ‘Du bon, Dubonnet’... je joue avec la typographie, je disproportionne mes per sonnages, je L’univers de l’enfance envahit les lieux mélange différents plans sur un même tableau, proposant des énigmes... Et quand quelqu’un me de mande ce que veulent dire mes toiles, je réponds : ‘ A toi de voir, tu en retires ce que tu veux’ » Car au Boudoir, point de longs discours hermétiques et conceptuels dont se drapent pompeusement certains artistes, comme pour se justifier. De l’art populaire, alors ? « Oui, d’ailleurs, beaucoup de gens nous le disent : on est à la fois naïfs – dans la vie comme dans notre travail – et on ne décoince pas de l’univers de l’enfance », répond Laurence. L’été dernier, elle a habillé tout le village des portraits XXL (jusqu’à 3 X 4 m) de personnages de cirque. Elle en a d’ailleurs tiré le livre Circus. À la mi-janvier, le Boudoir ferme à nouveau pour travaux. « Pour ouvrir une grande baie vitrée, à l’arrière de la boutique, avec une terrasse qui donnera bientôt sur un parc paysager aménagé par la commune, avec une salle où on pourra recommencer à organiser des concerts, précise Ludivine. Et puis, nous allons recommencer à organiser des ateliers ouverts au public, chacun dans sa discipline ». Précision importante : pas besoin d’avoir un portefeuille bien garni ; on De gauche à droite : Stéphane Gosselet, le peintre, Ludivine Bénech, la tapissière d’ameublement et couturière, JOh’, le sculpteur sur métal et créateur d’automates, et Laurence Guennec, la photographe. peut par exemple s’offrir une reproduction d’encre de Christophe pour moins de 10 €, ou une sculpture de JOh’pour 60 €. On peut aussi plus simplement s’asseoir à une table et commander un thé ou un café... servi accompagné d’un nounours en chocolat fourré. Ils ne grandiront donc jamais... Bernard Bossard Contact Le Boudoir Biscornu place du Martray - La Roche-Derrien > 06 42 18 37 01 leboudoirbiscornu.blogspot.fr Ouvert le mercredi, vendredi, samedi et dimanche de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 19 h Attention ! Fermé pour travaux du 15-01 au 01-03 Pour voir les œuvres de Stéphane : gosselet-stephane.com ; celles de JOh’sur joh-metal.blogspot.com ; les photos de Laurence sur laurenceguennec.blogspot.com



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