20 Rencontre Côtes d’Armor M A G A Z I N E Rencontre avec des initiatives Ploufragan La Cité du goût Créée il y a huit ans à l’initiative de la Chambre de métiers et de l’artisanat des Côtes d’Armor, la Cité du goût et des saveurs s’exporte désormais partout en France. Explication de ce succès avec Loïc Sorin, son responsable. Contact Cité du goût et des saveurs Campus de l’artisanat et des métiers 22440 Ploufragan > 02 96 76 26 26 artisans-22.com Loïc Sorin, responsable de la Cité du goût et des saveurs, et Thierry Fegar, chef cuisinier, ne manquent pas d’idées pour valoriser les artisans du secteur alimentaire et sensibiliser le grand public au bien manger. a faim d’innovation L a Chambre de métiers du Finistère vient d’en ouvrir une à Quimper. À l’automne prochain, celle de la Réunion lui emboîtera le pas. Des discussions sont en cours avec la Savoie, la Loire- Atlantique, la Seine-et-Marne… Mais où s’arrêtera donc la Cité du goût et des saveurs ? « Nous trouvions intéressant de transposer le concept dans d’autres Chambres de « Mutualiser nos expériences » métiers et de créer un réseau afin de mu tualiser nos expériences. Mais attention, il ne s’agit pas tant de transposer à l’identique que d’adap ter l’idée à un contexte local », explique Loïc Sorin, responsable de la Cité du goût et des saveurs de Ploufragan. Ainsi, à Quimper, priorité est d’abord donnée à l’organisation d’ateliers culinaires pour le grand public. À la Réunion, où le contexte est différent, c’est la nutrition santé qui sera privilégiée. À chaque fois, la Cité du goût de Ploufragan vend son idée et sa marque. Cela passe par une présentation aux élus et aux techniciens, un accueil sur le site de Ploufragan, un audit d’installation, puis des préconisations. « Nous assurons également un accompagnement pendant trois ans », précise Loïc Sorin. Cet intérêt qu’elle suscite, la Cité du goût et des saveurs le doit, selon Loïc Sorin, à son positionnement original. « Elle répond à un besoin des professionnels par une approche de marché. Quand nous l’avons créée, nous étions partis du constat de la place prépondérante de l’industrie agroalimentaire sur le territoire. Nous nous sommes demandés comment valoriser l’image des artisans et quel pouvait être leur rôle en tant qu’acteurs du bien manger ». La Cité du goût et des saveurs s’est alors donné pour mission d’accompagner les primo créateurs du secteur alimentaire. À cela s’ajoutent des actions collectives en direction des artisans. Exemple avec la Boost’in, cette barre aux céréales que la Cité du goût a élaborée pour les sportifs, afin de sensibiliser les artisans boulangers au marché de la nutrition santé. « C’est un produit sans Thierry Jeandot conservateurs, sans colorants, sans améliorants, 100% naturel et artisanal. Nous avons fourni la recette aux boulangers, puis organisé une opération de communication. Nous les avons aussi incités à accompagner des manifestations sportives et à se rapprocher des consommateurs ». Une autre de ses missions consiste à sensibiliser le grand public au bien manger grâce à une centaine d’ateliers culinaires. Animés par 60 intervenants professionnels (restau ra - teurs, chocolatiers, boulangers, etc.), ils réunissent chaque année quelque 2 000 personnes et se terminent par un repas avec le chef. « C’est pour nous une superbe vitrine, estime Loïc Sorin. Cela permet aux professionnels de sortir de leur cuisine pour partager leur passion et leurs savoir-faire. Nous sa - vons aussi, grâce à une étude, que sur 16 participants à un atelier, entre dix et 12 iront ensuite manger chez le restaurateur ». « Pas de retraite pour la fourchette » Entre autres actions, citons également le cycle de conférences « Pas de retraite pour la fourchette » sur l’alimentation des seniors, mais aussi l’édition de guides culinaires dédiés à l’alimentation des enfants. « En termes de santé publique et de lien affectif, les petits pots et les plats industriels, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux. Nous montrons donc aux parents qu’ils peuvent manger la même chose que leurs enfants ». Plus inattendu, la Cité du goût organise des challenges culinaires pour les conventions d’entreprises. Elle accueillait ainsi, en novembre dernier, au centre des congrès de Saint- Brieuc, 250 salariés d’une grande entreprise régionale. Ces derniers, répartis dans 16 équipes et encadrés par autant de professionnels, avaient pour mission de monter un buffet géant de 30 mètres de long et quatre mètres de large. Comme aime à le souligner Loïc Sorin, « La force de la Cité du goût, c’est son réseau de professionnels et d’être là où on ne l’attend pas ». Laurent Le Baut |