[22] Côtes d'Armor n°116 janvier 2013
[22] Côtes d'Armor n°116 janvier 2013
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°116 de janvier 2013

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Conseil Général de Côtes-d'Armor

  • Format : (230 x 300) mm

  • Nombre de pages : 40

  • Taille du fichier PDF : 2,9 Mo

  • Dans ce numéro : l'accompagnement périnatal, bien naître ici.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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12 Dossier Côtes d’Armor M A G A Z I N E … L‘accompagnement périnatal Bien naître ici Anne Létoret et Franck Kermeur misent sur les réseaux et les partenariats. les meilleurs travaux ont montré que pour réduire les inégalités sociales de santé, il est indispensable d’investir dans l’accompagnement de la grossesse et l’accueil du jeune enfant, note Franck Kermeur. C’est d’autant plus crucial que c’est le moment où tout se joue. Si on veut vraiment que la famille accompagne l’enfant dans les meilleures conditions, il faut donc être présent dès les premiers instants ». Les naissances en Côtes d’Armor (*) • 6 067 naissances• 62,5% hors mariage• Taux de natalité : 11,1 ‰• Taux de fécondité : 2,18 enfants Si le taux de natalité reste stable en Bretagne, il reste inférieur d’un point à celui de l’Hexagone. Le taux de naissance hors mariage y est supérieur à la moyenne nationale, qui est de 54%. Idem pour le taux de fécondité qui s’établit à 2,01 enfants par femme en Bretagne contre 1,99 dans l’Hexagone et 2,18 en Côtes d’Armor. (*) Données Insee 2011. et de l’entretien prénatal, divers documents et guides d’accompagnement concernant les démarches administratives et le suivi médical ont été mis en œuvre. Co-construits, ces supports offrent une articulation plus naturelle, tout en permettant à chaque institution de garder son champ de compétences. Une nécessité d’autant plus forte que l’on a estimé qu’une femme enceinte recevait 7 kg de documents officiels ! « Nous avons donc condensé et regroupé les informations pour qu’elles soient moins dispersées, poursuit Franck Kermeur. Mais la coordination entre les différents organismes nous permet également de mieux connaître le champ de compétences de chacun et d’orienter plus aisément les personnes que nous accueillons vers le bon interlocuteur ». Un point de vigilance particulier : ce dispositif doit fonctionner pour tous. En la matière, les publics les plus vulnérables étant difficiles à mobiliser, l’effort s’oriente davantage dans leur direction. « Pour ces publics, « Présent dès les premiers instants » Permettre un environnement favorable Mobiliser les familles en leur faisant prendre conscience qu’elles sont elles-mêmes actrices, tel est le pari de l’accompagnement périnatal. « Auparavant, la naissance était probablement plus spontanée et naturelle, même s’il y avait des problématiques, constate le docteur Anne Létoret, coordinatrice des actions médico-sociales à la direction de l’Enfance et de la Famille du Conseil général. Certes, toute grossesse n’induit pas forcément une vulnérabilité, mais c’est un moment où le couple ne peut ignorer le changement à venir. Passer de couple à parents est certainement ce qui nous bouscule le plus. Encourager les parents à être acteurs de leurs décisions, de leurs choix et de leurs comportements, est donc essentiel. Mais quel dispositif répond vraiment à cela aujourd’hui, concrètement ? Nous en avons le vœu pieu… Mais c’est très compliqué ». Le pari du nouveau parcours proposé par les partenaires de la périnatalité est donc de trouver l’équilibre entre l’accompagnement vers la parentalité, l’accompagnement médical et psychique. « Nous devons être vigilants sur ce maillage pour éviter le surinvestissement dans un domaine au détriment de l’autre », insiste Anne Létoret. On le sait, être enceinte n’est pas une maladie. Mais pour en arriver à cette décontraction et à un vécu positif, il est nécessaire de prendre en compte tout l’environnement qui va conditionner la grossesse, investir dans ce moment clé de la vie dans l’intérêt de l’enfant à venir. Tout simplement, mettre toutes les chances du côté de la famille qui se construit. « Plus que nos objectifs, on peut expliquer quel est notre rêve, poursuit Anne Létoret. Que l’on parvienne à construire ensemble un parcours permettant à la femme enceinte de passer d’une institution à l’autre, avec autant de fluidité que notre partenariat le laisse entendre. Afin que chacune bénéficie du suivi qui lui corresponde, afin qu’il s’adapte à elle et non l’inverse ».
Dossier > n°116 | janvier 2013 13 Entretien prénatal précoce Pour un suivi adapté à chacune E Promotrice du Réseau périnatal des Côtes d’Armor, l’Adepafin (*) regroupe l’ensemble des professionnels de la périnatalité du département. À ce titre, elle joue un rôle central concernant l’entretien prénatal précoce. Rencontre avec Cécile Pichon et le docteur Étienne Moisnon, coordinateurs du réseau. n quoi consiste un entretien prénatal précoce ? Étienne Moisnon : L’objectif est très différent d’une consultation médicale. C’est un temps d’échange qui est fonction de la patiente. Durant ces 45 minutes, de nombreuses femmes expriment des difficultés qu’elles n’évoquent pas en consultation classique. Parce qu’on ne leur pose pas les questions, parce qu’on ne dispose pas du temps nécessaire pour les poser… Cet entretien doit être obligatoirement proposé à toutes les patientes en début de grossesse, mais elles sont libres de le refuser ou de l’accepter. À elles ensuite de choisir le professionnel qui va le réaliser, si elles souhaitent être accompagnées ou non, si les parents souhaitent être rencontrés séparément... Tout est envisageable. Quels sont les objectifs ? Étienne Moisnon : Il s’agit de dépister des vulnérabilités sociales, addictives, psychiques, des difficultés financières… L’entretien permet une meilleure prise en charge dès le début de la grossesse. En connaissant les vulnérabilités de la mère, la sage-femme peut proposer une orientation vers différents professionnels en fonction de la teneur de l’entretien. Quoi qu’il en soit, l’entretien reste confidentiel. Quel est le rôle du réseau dans ce cadre ? Cécile Pichon : 2 500 entretiens sont réalisés chaque année. Notre mission concerne l’information, la formation et l’évaluation. Ces entretiens sont effectués par les sages-femmes hospitalières, de PMI ou libérales. Toutes les sages-femmes du département assistent à nos formations, et sont aptes à réaliser cet entretien. C’est d’ailleurs souvent le premier pas vers la préparation à la naissance et à la parentalité. liées aux difficultés financières, aux addictions au tabac ou à l’alcool. À la patiente de décider si elle se saisit, ou pas, des orientations proposées. Les bénéfices de ces entretiens sont-ils mesurables ? Étienne Moisnon : Les premiers entretiens ont démarré en 2007. Il faudra compter au minimum une dizaine d’années pour en mesurer les effets, car nous sommes dans le domaine de la prévention. 40% de mères ayant un entretien est plutôt un bon chiffre, comparé à d’autres départements qui tournent davantage entre 30 et 35%. Mais il y a toujours des choses à améliorer. Nous réfléchissons à la mise en place d’un réseau avec les professionnels de l’addiction, notamment l’alcool et certaines drogues, car pour le tabac il y a déjà un accompagnement efficace et parfaitement repéré. Cécile Pichon : S’il est difficile d’en mesurer les effets directs. On peut mesurer la satisfaction des femmes qui ont bénéficié de cet entretien. De ce point de vue, nos enquêtes montrent que dans leur majorité, elles en sont très satisfaites. (*) Association départementale pour l'étude et la prévention des affections fœtales et de leurs incidences néonatales Pour Étienne Moisnon et Cécile Pichon, l’entretien prend en compte les ressentis et permet d’abord d’ouvrir le dialogue dans un climat de confiance. 2 500 entretiens réalisés Le réseau périnatal recueille chaque année les fiches d’évaluation des sages-femmes réalisant l’entretien prénatal précoce. En 2011, le réseau a reçu 993 fiches sur les 2 500 entretiens réalisés. D’après ces données il y a eu : • 62% d’entretiens individuels• 33% en couple• 52% n’ont repéré aucune problématique• 20,3% des difficultés financières, précarité, chômage• 10,5% : psychopathologie• 11,7% : divorce, séparation, conflit de couple• 8,3% : problèmes liés à l’environnement et l’habitat• 3,7% : maladie, handicap• 12,2% : tabac• 1% : toxicomanie, alcool• 1% : angoisse• 31,3% : autre problématique Quels enseignements pouvez-vous en tirer ? Cécile Pichon : Entre nos données et celles de la CPAM, on constate que 40% des futures mères ont eu un entretien prénatal précoce, sachant que cela concerne davantage les primipares. Dans une consultation sur deux, aucune problématique n’est repérée et dans 35% des cas, aucune orientation particulière n’est donnée. L’entretien se limite alors aux explications concernant le déroulement de la grossesse, et la préparation à la naissance. Les problématiques les plus fréquentes sont



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