[22] Côtes d'Armor n°115 décembre 2012
[22] Côtes d'Armor n°115 décembre 2012
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°115 de décembre 2012

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Conseil Général de Côtes-d'Armor

  • Format : (230 x 300) mm

  • Nombre de pages : 40

  • Taille du fichier PDF : 3,4 Mo

  • Dans ce numéro : aide alimentaire, les associations se mobilisent.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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18 Perspectives Côtes d’Armor M A G A Z I N E L’ambr’1 à Plourivo Un vent de fraîcheur Voilà deux ans que Nicolas et Caroline Hubert fabriquent à Plourivo du caramel au beurre salé artisanal. Un produit typiquement breton auquel ces deux anciens pâtissiers ont su apporter tout leur savoir-faire et leur imagination. O range cannelle, chocolat, café, miel, vanille de Madagascar, noisettes et amandes torréfiées, sésame, ou simplement nature… Les caramels au beurre salé concoctés par Nicolas et Caroline Hubert jonglent avec les saveurs pour le plus grand plaisir de nos papilles. « Ce qui nous plaît le plus, c’est de cr » er des nouveaut »s, explique Nicolas. Mais nous tenons à ce qu’il y ait d’abord le goût du caramel, et ensuite seulement la saveur que nous avons voulu apporter ». Les douces friandises, le couple les fabrique dans sa propre maison, où une pièce de 16 m² a été spécialement aménagée en atelier, avec ses plaques de cuisson, son découpoir et son emballeuse. Avant de créer leur activité, « Nous avons gardé le côté militaire » Caroline et Nicolas, 29 et 32 ans, ont ba - roudé pendant plus de dix années dans des restaurants étoilés au Michelin, par - tout en France. Nicolas exerçait comme chef pâtissier, tandis que Caroline travaillait surtout en salle. « Nous avons arrêt » la restauration car nous voulions avoir une vie de fa mil - le », raconte Caroline. Ils décident alors de venir en Bretagne. Nicolas est originaire de Rennes et Caroline de Bordeaux. Dans un premier temps, Nicolas crée une société de cours de cuisine à domicile. Arrive alors une rencontre déterminante. Robert Bozec, responsable des Celliers du Goëlo à Paimpol, lui demande s’il peut lui faire du foie gras. « C’ » tait trop d’obligations au niveau sanitaire. Et puis je suis pâtissier ! Je lui ai r » pondu en plaisantant que je pouvais lui faire du caramel. Il m’a expliqu » qu’il n’en sur le caramel avait jamais pris car il n’en avait ja - mais trouv » du bon. Je lui ai fait goûter, il a ador » et nous en a achet ». C’est ainsi que la soci » t » a d » marr ». Nous l’avons appel » e L’ambr’1, en r » f » rence à la couleur de l’ambre et à l’embrun breton qui est sal » ». Positionnés haut de gamme, les caramels fabriqués à Plourivo vont très vite séduire les épiceries fines : 17 boutiques approvi - sionnées en 2011, puis 70 en 2012. « Nous n’avons jamais fait de publicit ». Beaucoup de responsables d’ » piceries fines vont voir ce qu’il y a chez leurs confrères, cela fait ensuite boule de neige ». Le couple accède également au prestigieux salon Saveurs des plaisirs gourmands, qui se tient chaque année au mois de décembre à Paris. Mieux, il se voit décerner la 5 e place des meilleurs caramels français par le magazine culinaire Régal ! Ni arômes ni additifs Une reconnaissance qui n’est pas sans rapport avec l’expérience accumulée. « De notre ancien m » tier de pâtissiers dans des restaurants » toil »s, je crois que nous avons gard » le côt » rigoureux et pointilleux, disons même militaire, qui nous permet d’avoir une qualit » de produit », explique Nicolas. En outre, ce positionnement se retrouve dans le choix des ingrédients. « Nous n’utilisons ni arômes ni additifs et pr » f » rons faire s » cher des zestes d’orange et de citron, ou encore r » aliser des infusions de th » et de caf », ce qui demande beaucoup plus de temps », ajoute Caroline. Un souci du détail qui va jusqu’à l’emballage. « Nous faisons le choix d’emballer à froid par souci de qualit », pour » viter que le caramel ne prenne le goût du plastique ». Côté fabrication, tout commence par la pesée. Viennent ensuite la cuisson (à la casserole), le coulage dans une plaque, un repos de 12 heu res, le découpage et enfin l’emballage. Environ 50 kg de caramel sont produits chaque jour, sous forme de bonbons et de pâtes à tartiner. L’ambr’1 travaille aussi pour le célèbre fabricant de beurre Jean- Yves Bordier. « Nous faisons avec son beurre une gamme de caramels qu’il vend ensuite dans ses propres boutiques », précise Caroline. Outre les épiceries fines, les cara- Nicolas et Caroline Hubert ont baroudé pendant plus de dix années dans des restaurants étoilés au Michelin, avant de se lancer dans la fabrication de caramel au beurre salé haut de gamme. Bruno Torrubia mels sont également vendus sur Internet et directement à l’atelier. En dehors des professionnels, une bonne part de la clientèle est constituée d’habitués. « Les anciens nous disent retrouver le goût des bonbons de leur enfance. Notre id » e est de proposer des saveurs d’antan dans une version rajeunie ». Et cela fonctionne, à tel point que Nicolas et Caroline devraient bientôt déménager dans un local plus adapté. « Nous aimerions que la soci » t » continue de se d » velopper et si possible qu’elle cr » e de l’emploi ». Laurent Le Baut > Découvrez l’atelier li de fabrication Contact L’ambr’1 2 allée de Ker-Auffret 22860 Plourivo > 02 96 55 99 94 contact@lambr 1.com lambr 1.com
Perspectives > n°115 | décembre 2012 19 Bruno Torrubia Ha méo Léguromat à Trémuson En 2010, Isabelle et Dominique ont investi dans une usine de conditionnement employant 15 salariés, d’où sortent 200 tonnes d’herbes aromatiques par an. Il y a huit ans, Isabelle et Dominique Le Saux, jeunes maraîchers, décident de dire « non » à un modèle économique qui les asphyxiait. Avec courage et ténacité, ils rebondissent, en misant sur une production à forte valeur ajoutée. Ainsi est née Léguromat, aujourd’hui en plein essor. Le grand saut des Le Saux E n 1994, Dominique Le Saux reprend, avec son épouse Isabelle, l’exploitation de maraîchage de son père à Trémuson. « Sur 27 ha, nous produisions toutes sortes de l » gumes et, regroup » s avec d’autres maraîchers, nous vendions au même grossiste, ce qui nous assurait une certaine stabilit » de revenus, explique Dominique. Mais, en quelques ann » es, les grosses centrales d’achat sont venues bouleverser le march », en tirant impitoyablement les prix À la conquête du marché français vers le bas. Il fallait se soumettre, mais notre exploitation n’ » tait plus viable. En 2003, j’ai dit ‘stop, on arrête tout !’ ». Décision soudaine, mais nourrie par une idée qui germait déjà dans l’esprit du couple : se spécialiser dans la culture et le conditionnement, sous leur propre marque, d’herbes aromatiques fraîches, destinées aux rayons fruits et légumes des grandes et moyennes surfaces (GMS) et aux restaurateurs. « Car à l’ » poque, quand je voyais la qualit » et l’ » tat de fraîcheur de ce qu’on trouvait sur le march », c’ » tait pitoyable, poursuit Dominique, alors on a fait le grand saut, sans formation sp » cifique, en apprenant tout sur le tas. On a march » au feeling, je sentais qu’il y avait un march » de niche à conqu » rir ». Dès 2004, Isabelle et Dominique ne sèment que des plantes et des herbes aromatiques : thym, romarin, persil, fenouil, ciboulette, basilic, cerfeuil, sauge… et le métier des 11 salariés de l’ancienne exploitation, dont ils ont préservé l’emploi, évolue : ils travaillent toujours aux champs, mais aussi dans un hangar, au conditionnement des herbes. C’est la naissance de l’entreprise Léguromat, qui se distingue de surcroît par une démarche environnementale : forte limitation du recours aux traitements phytosanitaires, en privilégiant la désinfection à la vapeur, et cueillette manuelle, pour éliminer tout risque de souillure des plantes et faciliter leur reprise. « D » jà, avant 2003, nous cultivions un peu d’herbes aromatiques que nous achetaient les frères Le Saint, des grossistes brestois, se souvient Isabelle. Quand nous nous som - mes lanc »s, ils sont de - venus nos premiers clients et nous ont permis d’être pr » sents dans tout le grand Ouest avec deux marques : L » guromat, pour les restaurateurs, et Lucie, pour la GMS ». « Une remise en question permanente » Le couple démarche également la plateforme de Super U, à Plaintel, qui finit, après quelques tergiversations, par lui ouvrir son carnet de commandes. Très vite, nos entrepreneurs investissent dans des machines et des chaînes de conditionnement (*) , recrutent, et voient l’activité progresser de 10% par an. Intermarché et Auchan, parmi d’autres « géants », sont séduits à leur tour. Les produits sont désormais distribués jusqu’en région parisienne et dans le Sud de la France. Portés par cette croissance, les Le Saux peaufinent les produits de la marque Lucie : packaging original pour les barquettes, bouquets thématiques – Trio salade (cerfeuil, coriandre, ciboulette), Trio barbecue (thym, romarin, sauge), etc. - recettes de grands chefs jointes aux produits, présentoirs… En 2010, nouvelle étape. Ils cons - truisent, sur leurs terres de Trémuson, une usine de conditionnement de 1 600 m². Et, pour ne plus dépendre de la saisonnalité des plantes – 26 variétés disponibles – ils se fournissent à certaines périodes de l’année dans le Sud de la France, en Espagne, en Israël et au Maroc. « Cela repr » sente d » sormais la moiti » des 200 tonnes que nous conditionnons chaque ann »e. L’autre moiti » est cultiv » e ici, indique Dominique. Et, pour la part que nous importons, nous allons sur place s » lectionner nos fournisseurs selon des critères de qualit » très stricts ». Aujourd’hui, Isabelle, 43 ans et Dominique, 42 ans, sont déterminés à continuer de grandir en innovant, en anticipant, à l’heure où certains commencent à les copier. « Des pro - duits nobles à forte valeur ajout »e, c’est là toute la cl » de notre d » veloppement ; c’est aussi une remise en question permanente », conclut Isabelle. Bernard Bossard Léguromat Rue de la Morandais 22440 Trémuson > 02 96 94 87 11 leguromat.fr Activité : production de plantes et d’herbes aromatiques fraîches préemballées pour les grandes et moyennes surfaces (marque Lucie) et les restaurateurs (marque léguromat). Effectifs : 15 salariés (+ 10 temporaires en haute saison) Chiffre d’affaires 1,6 M € (*) En 2011, Léguromat a bénéficié d’une subvention de 13 000 € pour l’achat d’une ensacheuse automatique, dans le cadre de la politique du Département pour l’amélioration des conditions de travail. Bruno Torrubia



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