[22] Côtes d'Armor n°115 décembre 2012
[22] Côtes d'Armor n°115 décembre 2012
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°115 de décembre 2012

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Conseil Général de Côtes-d'Armor

  • Format : (230 x 300) mm

  • Nombre de pages : 40

  • Taille du fichier PDF : 3,4 Mo

  • Dans ce numéro : aide alimentaire, les associations se mobilisent.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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14 Dossier Côtes d’Armor M A G A Z I N E Centre d’aide alimentaire du pays de Guingamp L’intendance aux avant-postes Les associations d’aide alimentaire dans les Côtes d'Armor• Banque alimentaire, 126 rue de l’Aérodrome à Lannion, tél. 02 96 37 13 23.• Centre d’aide alimentaire du pays de Guingamp, 4 rue du 48 ème RI à Guingamp, tél. 09 62 11 90 10.• Croix-Rouge française, 7 rue Henri-Dunant à Saint-Brieuc, tél. 02 96 62 10 11.• Restos du cœur, 10 bis rue Berthollet à Saint-Brieuc, tél. 02 96 61 70 10.• Saint-Vincent-de-Paul, 41 rue des Frères- Lagadec à Lannion, tél. 02 96 37 52 24.• Secours populaire, 107 rue Jules-Ferry à Saint-Brieuc, tél. 02 96 94 77 66.• Ultimo, la Lande-Blanche à L’Hermitage-Lorge, tél. 02 96 32 40 36. Soutenir les associations Chaque année, les associations réalisent des opérations « chariots » dans les grandes surfaces afin de récolter des dons alimentaires auprès des particuliers. Mais il est possible d’aller plus loin en donnant un peu de son temps ou par des dons financiers. Toutes les informations sur espacebenevolat.org et infodon.fr Depuis 25 ans, le Centre d’aide alimentaire du pays de Guingamp répond aux besoins alimentaires de Costarmoricains pris en charge par les CCAS locaux. Le pari de cette association locale indépendante : proposer des colis équilibrés à 500 bénéficiaires (1) chaque semaine, du panier individuel à la famille nombreuse. Entre les distributions individuelles qui se tiennent tous les mercredis après-midi, les situations d’urgence qui se présentent chaque jour, le ballet des camionnettes des communes les plus éloignées venant se ravitailler, et les ramasses quotidiennes auprès des fournisseurs du département, l’activité du Centre d’aide alimentaire est dense et quotidienne. « Nous fonctionnons comme n’importe quelle entreprise, 5 jours sur 7, toute la journ » e », indique Robert Savidan, bénévole responsable de la distribution. Ce matin-là, ils sont plusieurs bénévoles à s’activer autour des palettes et de la camionnette de ramasse. « Nous avons deux circuits, poursuit Robert Savidan. Le circuit long avec la Banque alimentaire ; le circuit court avec les dons des entreprises comme Even, Stalaven, Carrefour, Farmor, St » phan ou Ch » ritel… C’est un système donnant-donnant : les entreprises ne donnent que si on achète. Contre une palette de conserve achet »e, elles donnent une demi-palette gratuite. Cela fait partie des partenariats de proximit » et repose sur quelques entreprises très s » rieuses qui font un très bon travail ». Sur cette base, l’association a disposé en 2011 de 196 tonnes de denrées, dont 144 émanant de dons (2), 11 d’achats (3) et 41 de la Banque alimentaire. Avec parfois des arrivages « On travaille au jour le jour » qui permettent de personnaliser les colis. « Demain, nous allons recevoir deux palettes de sandwiches que l’on va ajouter aux colis. En ce moment, c’est la saison de la r » colte des cocos et de nombreux b » n » ficiaires travaillent à l’ext » rieur. Alors quand on peut s’adapter aux besoins… » Le difficile équilibre des stocks Le maître-mot : distribuer intelligemment en fonction de la composition des familles (présence d’enfants) et des habitudes (certains cuisinent, d’autres pas). « On ne distribue que ce qu’on a et les colis ne sont pas fig »s, souligne Pierre Le Meur, bénévole responsable des stocks. On travaille au jour le jour, en fonction des arrivages ». Dans des cageots, des légumes fournis par une grande surface attendent d » tre triés avant d’intégrer les colis destinés uniquement aux grandes familles, faute de quantité suffisante pour tous. « Nous sommes organis » s comme tout magasin, insiste Pierre Le Meur. La tra- « abilit » est autant respect »e, et tout ce que nous recevons est enregistr » avec les num » ros de lots. On ne distribue rien à date d » pass » e ». L’objectif, optimiser au maximum les dons afin de proposer des colis aussi variés et frais que possible. « Jusqu’à l’an dernier, faute d’ » quipement, lorsque nous recevions de la viande, nous devions la distribuer le jour même. On appelait les gens chez eux pour les pr » venir… » Peu pratique et injuste pour les prétendants éloignés qui ne pouvaient se déplacer. « Nous avons investi dans une cellule de surg » lation pour plus de 7 000 €, qui nous permet de congeler rapidement et d’attendre le jour de distribution », se satisfait le bénévole. Les colis sont alors élaborés en équilibrant au mieux produits secs, féculents, légumes verts, laitages, etc. « La difficult » est de pouvoir donner suffisamment, tout en gardant assez de stocks, ne sachant pas de quoi nous disposerons demain, reprend-il. Ce sont surtout les produits de la Banque alimentaire et du PEAD qui nous permettent de contrebalancer les manques et disposer d’un fond de roulement ». (1) L’association sert 1000 personnes par mois, un colis étant attribué tous les 15 jours pour chaque famille. La rotation : 500 habitants de Guingamp un mercredi, 500 personnes des autres communes le mercredi suivant. (2) La collecte auprès des particuliers lors des opérations « chariots » dans les grandes surfaces rapporte 5 tonnes de produits. (3) Les achats sont financés par l’adhésion et la participation des communes faisant appel à l’association. Une des fiertés de l’association est d’avoir pu salarier trois personnes à temps partiel, chargées de la ramasse et de la confection des colis.
Dossier > n°115 | décembre 2012 15 Croix-Rouge f rançaise Derrière les statistiques Marie-Christine Cléret vice-présidente du Département en charge des solidarités et de la famille. Orientées là par les travailleurs sociaux des CCAS, du Conseil général, de Coallia (1) et d’Adalea (2), près de 6 000 personnes bénéficient de l’aide alimentaire de l’antenne de la Croix-Rouge française de Saint-Brieuc. Ici, chaque famille bénéficie d’un colis alimentaire par mois. Outre les distributions de colis, la Croix-Rouge dispense également une aide alimentaire à travers le Samu social, des équipes mobiles effectuant des maraudes nocturnes deux fois par semaine, à la rencontre des plus démunis. En 2011, 2 257 personnes ont été aidées ; soit 300 personnes supplémentaires, dont 64 femmes. U n bébé dans les bras pour l’une, dans la poussette pour l’autre, Sonia et Nadia, âgées respectivement de 30 ans et 23 ans, font la queue devant le petit comptoir du centre de distribution. Bénéficiaires du RSA, se sont déjà des « habituées » des associations d’aide alimentaire. « Cela fait un an que je fr » quente la Croix-Rouge, explique Sonia. Alors, quand nous sommes arriv » es de Paris, nous connaissions les d » marches qu’il fallait faire, on est d » jà pass » es par là… » Carte de bénéficiaire en main, leurs droits sont valables un an, renouvelables, et établis en fonction de la composition de la famille et du « reste à vivre » toutes charges déduites. « Dans les colis, il y a du sucre, de l’huile, des pâtes, du chocolat en poudre pour les enfants, des boîtes de conserve, du caf »..., indique Nadia. Ce qui est bien, c’est que ce sont des produits qui durent longtemps, dont on a besoin tous les jours ». Évidemment, ce colis est loin de satisfaire les besoins quotidiens. Comme la majorité des personnes dans leur situation, elles font la « tournée » des associations. « On va aussi aux Restos du Cœur, mais il y a beaucoup de l » gumes et de produits frais qui se p » riment très vite. On pr » fère des produits qui ont des dates de consommation plus longues, qu’on peut garder, pour » viter le gaspillage. Une fois par mois, nous allons aussi au Secours populaire. Ils donnent de plus grandes quantit »s, surtout ce qui est vite p » rim ». Alors ils proposent des choses à volont », comme la dernière fois des pains au chocolat. Et puis ils donnent des choses pour les enfants comme des classeurs, des stylos. On ne pourrait pas s’en sortir uniquement avec la Croix-Rouge, mais ce qu’ils nous donnent, c’est d » jà bien. Ici, on vient aussi pour les vêtements. C’est très int » ressant, car il y a des habits neufs pour les b » b »s, des chaussures à 2 € … Alors « Sans ces aides, on ne s’en sortirait pas » on en profite quand on vient chercher notre colis alimentaire. Sans ces aides, on ne s’en sortirait pas ». « Il n’y a pas tout dans nos colis, ce serait trop beau, souligne Cléty Ménégent, responsable de la distribution. D’où la n » cessit » d’aller dans d’autres associations. Normalement, nous ne devrions être là qu’en d » pannage et notre accompagnement devrait être de courte dur »e. Mais pour certains, cela dure malheureusement plusieurs ann » es ». S’adapter aux réalités locales Ici, depuis deux ans, on a vu une montée en puissance des populations étrangères, des demandeurs d’asile qui représentent près de 50% des bénéficiaires. « Plusieurs familles sont arriv » es r » cemment de Kinshasa, explique Cléty Ménégent. Le mari tu », les enfants embarqu » s aux quatre vents et la femme arrive seule avec l’espoir de retrouver ses enfants un jour. Mais ce sont les pays de l’est qui sont les plus repr » sent »s, avec l’arriv » e de familles entières de Tch » tchènes, G » orgiens, Arm » niens… Ils ne parlent pas tous fran « ais et c’est une grosse difficult » pour un accueil digne de ce nom. Donner une boîte de conserve comme « a, si on n’ » change pas, cela n’a rien de chaleureux ! » Aujourd’hui, la préoccupation majeure est de trouver des locaux moins exigus et plus adaptés permettant un meilleur accompagnement. « Notre but est de proposer notre aide sous forme d’ » picerie sociale, ce qui constitue une alternative plus adapt » e aux besoins actuels ». (1) Coallia, ex Aftam est une association d’insertion et d’accompagnement social des familles et travailleurs migrants. (2) Adalea, association départementale de lutte contre les violences et toutes les formes d’exclusion. « Le travail doit être beaucoup plus large que la simple aide alimentaire » Comment le Département aborde-t-il la problématique de l’aide alimentaire ? Nous sommes en train de construire un schéma d’action sociale sur l’ensemble du territoire. Pour y parvenir, nous avons réalisé une analyse des besoins sociaux du département. Notre objectif est de travailler avec tous les acteurs - CAF, MSA, CPAM, associations, collectivités locales, entreprises -, afin de mettre en œuvre des actions complémentaires au lieu d’agir chacun de son côté, et pour n’oublier personne. En attendant sa mise en œuvre, de quelle façon accompagnez-vous les ONG ? L’ensemble du département est couvert par ces associations qui apportent une assistance majeure aux personnes en difficulté. Il s’agit d’une aide importante, notamment au moment de l’hiver. C’est pourquoi le Département subventionne ces associations à hauteur de 122 000 €, hors emplois associatifs que nous soutenons également. Et les personnes dans le besoin ? Dans le cadre de nos politiques d’actions sociales, nous attribuons des aides alimentaires directes aux personnes, par le biais de nos services sociaux. Qu’il s’agisse de l’aide aux plus démunis pour les personnes isolées, ou de l’aide sociale à l’enfance pour les familles. Mais cette problématique est bien plus complexe, car on constate une montée de l’endettement des ménages, due aux charges du quotidien de plus en plus lourdes, telles que les loyers, le chauffage, les déplacements, etc. Si nous voulons aider les ménages, le travail doit être beaucoup plus large que la simple aide alimentaire. L’important, c’est l’accompagnement mis en place autour de ces aides alimentaires.



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