DOSSIER La Semaine bleue > INTERVIEW Pierre-Henri Daure Président du Comité Départemental de la Semaine bleue Quelle est la vocation de la Semaine bleue, semaine nationale des retraités et personnes âgées ? « Valoriser la place des retraités et des personnes âgées dans la société, mettre en lumière tout ce qu'ils peuvent apporter aux autres et le temps qu'ils ont à donner, au sein d'associations comme dans leur propre famille, leur ville, leur quartier. En filigrane, la Semaine bleue s'attache à promouvoir le lien intergénérationnel, à travers des actions qui impliquent les jeunes et les moins jeunes. Il y a de la place dans la société pour tous les âges de la vie. La Semaine bleue veut prouver que l'on peut « vieillir et agir ensemble dans la communauté » c’est d’ailleurs le thème de cette année en même temps que l’année européenne du vieillissement actif et des liens intergénérationnels. Les jeunes ne s'opposent pas aux vieux, ils se complètent, et ont tous à apprendre les uns des autres ». Le Slogan des manifestations est « 365 jours pour agir, 7 jours pour le dire ». La Semaine bleue est donc aussi un temps de restitution ? « Absolument, la Semaine bleue met en lumière tout ce qui peut se faire tout au long de l'année dans le département au sein des 500 clubs, associations, établissements, centre sociaux, collèges, offices de tourisme et collectivités partenaires. C'est un temps d'échange entre l'ensemble des acteurs, l'occasion de mettre en avant leur travail et leurs réflexions de l'année. Cette mobilisation collective génère toujours des moments de partage très riches et la Semaine bleue prend chaque année plus d'ampleur. Le Conseil Général en est d'ailleurs l'un des principaux partenaires et proposera pour le 60 e anniversaire de la manifestation, du 15 au 21 octobre, un programme riche, dont le point d'orgue sera une conférence autour de l'année européenne du vieillissement actif et de la solidarité intergénérationnelle ». Retrouvez les rendez-vous de la Semaine bleue 2012 en p.26 Quand la mobilité facilite le lien social Avec ses 28 lignes régulières Transco, le Conseil Général permet à l'ensemble des Côte-d'Oriens de se déplacer (presque) partout en Côte-d'Or. Toutefois, lorsque certaines communes ne sont pas desservies par le réseau de transport départemental et que la création d'une ligne régulière ne se justifie pas, il délègue aux communes et communautés de communes l'organisation du transport à la demande (TAD), un complément de service qui permet aux personnes isolées non motorisées, dont une large proportion de personnes âgées, d'effectuer des démarches administratives ou de santé et d'accéder à des services non présents sur leur territoire. Le principe ? Le voyageur réserve sa place par téléphone la veille de son trajet et un minibus vient le chercher pour 1,50 € (tarif unique Transco). Le TAD représente 3 600 voyages par an en Côted'Or… et un coût annuel de 150 000 € pour le Conseil Général. En participant à la mobilité des habitants, l'ensemble de ces services lutte contre la désertification des campagnes et au maintien à domicile des personnes âgées. En effet, plus on crée de services en zone rurale, plus les seniors peuvent rester longtemps chez eux en autonomie et retarder le moment de leur entrée en maison de retraite. À savoir : La ligne Transco n°33 reliant Messigny-et- Vantoux à Dijon a vu certains de ses services modifiés par le Conseil Général à la demande des familles des résidents de l'Ehpad de Messigny pour leur permettre de rendre visite à leurs proches. Associations : pour et avec les personnes âgées Le réseau associatif de Côte-d'Or est très dynamique et les personnes âgées contribuent largement à l'animer. Plus disponibles, elles ont en effet du temps à donner et représentent un vivier de bénévoles très précieux pour la vitalité associative. Pour Catherine Bourgeot, présidente de la Fédération départementale des Aînés Ruraux de Côte-d'Or, « faire partie d'un club ou d'une association permet de garder un statut social, des contacts et une vie active. Lorsque l'on part à la retraite, on peut avoir un sentiment d'inutilité, que l'appartenance au monde associatif peut combler. C'est encore plus vrai au sein des Aînés Ruraux, où les membres sont issus du monde rural : après la fin de leur activité, ils se retrouvent souvent privés de leurs repères, tant en matière de rythme de vie que de relations sociales. Notre action majeure est donc de leur permettre la continuation d'une vie pleine d'activités et de contacts humains. Pour certains de nos adhérents, le club est le dernier lien social. Il leur garantit une « surveillance bienveillante » : les autres membres s'inquiètent d'une absence anormale, prennent des nouvelles les uns des autres. Au sein de notre fédération, le mot solidarité veut encore dire quelque chose et la vieillesse n'est pas une maladie : c'est une part de la vie qui mérite d'être respectée en reconnaissant à ses membres la place qui leur revient. Par son implication dans l'ensemble du territoire (l'association compte 120 clubs et 6 000 adhérents en Côte-d'Or), notre mouvement contribue aussi au maintien à domicile des personnes âgées. » 10 Côte-d’Or magazine I N°125 I Octobre 2012 |