[19] Corrèze Magazine n°104 nov/déc 2012
[19] Corrèze Magazine n°104 nov/déc 2012
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°104 de nov/déc 2012

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Conseil Général de la Corrèze

  • Format : (230 x 301) mm

  • Nombre de pages : 24

  • Taille du fichier PDF : 7,2 Mo

  • Dans ce numéro : contrats territoriaux d'aménagement, un soutien garanti pour les communes.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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14 14 société Les dispositifs de soutien en Corrèze Sous la présidence du préfet de la Corrèze, une sous-commission de lutte contre les violences faites aux femmes est chargée de mettre en place les orientations en fonction des plans d’action élaborés tous les trois ans par l’Etat. Le Conseil général, le procureur, la police et la gendarmerie, l’association SOS Violences conjugales et la mission aux droits des femmes et à l’égalité sont également associés à cette sous-commission. Elle a notamment contribué à installer plusieurs dispositifs : • Un bureau d’aide aux victimes est accessible dans les trois commissariats du département.• Les actes médico-légaux pour les femmes victimes sont pris en charge financièrement.• Des groupes de parole destinés aux auteurs de violences sont proposés au centre hospitalier de Brive.• Depuis juillet 2012, en partenariat avec l’association Le Roc, le partenaire ou le parent violent peut être hébergé en urgence. C’est ce qu’on appelle une mesure d’éviction.• Le médecin légiste du service des urgences de l’hôpital de Brive est habilité à établir un certificat médical et à prescrire une ITT. Contacts Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CDIFF) 53, avenue Alsace-Lorraine - Brive 05 55 17 26 05 SOS Violences conjugales 05 55 88 20 02 Permanence d’écoute et d’accueil à Ussel 06 48 21 35 52 violences conjugales Un phénomène plus courant qu’on le croit Quelle que soit la catégorie sociale dans laquelle elles se manifestent, quelle que soit leur nature, les violences conjugales se heurtent souvent au silence des victimes. Culpabilisation, minimisation des actes, manque d’informations... Les raisons sont nombreuses de taire les préjudices subis. La libération de la parole est au cœur des actions menées en Corrèze. Avant l’an 2000, il était très compliqué de recenser avec fiabilité les femmes victimes de violences conjugales et la nature même de ces violences. L’enquête nationale sur les violences envers les femmes en France (ENVEFF) menée à cette époque sur un échantillon de 6 970 femmes âgées de 20 à 59 ans a permis de mieux cerner l’ampleur du problème. Avec pour objectifs une meilleure réponse et des dispositifs adaptés. Le silence et l’isolement ont notamment ont été soulignés par cette enquête : 2 femmes sur 3 n’avaient jamais parlé des violences subies avant l’ENVEFF. Domination et contrôle La violence conjugale est l’utilisation récurrente de plusieurs formes de violences avec un objectif de domination, d’emprise et de contrôle. Elle ne s’exerce pas qu’en donnant des coups. Les agressions verbales, les pressions psychologiques, les violences économiques sont également des ressorts pour asseoir l’autorité, renforcer la domination. Cette situation s’installe progressivement, le comportement du conjoint violent s’aggravant avec le temps. Tous les milieux sont touchés sans distinction d’âge, de profession, de religion... Les victimes ayant ces dernières années brisé le mur du silence, plusieurs stéréotypes ont pu être bousculés. Il est utile de souligner que si l’alcool et la consommation de drogues peuvent la favoriser, ils ne sont pas la cause de la violence conjugale. Il est bon de rappeler aussi que jamais une femme n’a cherché à être battue, maltraitée ou humiliée. www.stop-violence-femmes.gouv.fr (site sécurisé sans trace de passage) droits des femmes Chronologie de l’évolution Le code civil napoléonien de 1804, relu à la lumière d’aujourd’hui, montre le chemin qu’il a fallu parcourir pour aboutir aux évolutions tangibles du droit des femmes : « La femme est donnée à l’homme pour qu’elle lui fasse des enfants, elle est donc sa propriété comme l’arbre à fruits l’est au jardinier ». Ou encore : « La puissance maritale fait de la femme une mineure pour ses biens et une majeure pour ses fautes ». Quelques étapes cruciales entre « hier » et aujourd’hui.• 1920 : loi interdisant la contraception et l’avortement• 1942 : sous le régime de Vichy, l’avortement est un crime d’Etat passible de la guillotine• 1967 : la loi Neuwirth autorise la contraception• 1979 : loi définitive sur l’IVG• 1981 : création d’un Ministère des droits de la femme• 1990 : la Cour de cassation reconnaît le viol entre époux• 2010 : loi relative aux violences faites spécifiquement aux femmes, aux violences au sein des couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants
association SOS Violences conjugales, tous les jours à l’écoute A l’écoute des femmes depuis plus de 20 ans, l’association SOS Violences conjugales est reconnue par l’Etat comme la référence départementale depuis 2006. Elle ouvrira un accueil de jour pour les femmes victimes prochainement à Brive et à Tulle. Fabienne Civiol et Catherine Ducruezet ont fondé SOS Violences conjugales en 1990. En 2011, 237 appels ont été reçus par l’équipe du service d’écoute de SOS Violences conjugales. « Depuis le début de l’année 2012, on est plutôt à un appel par jour », précise Fabienne Civiol, l’une des fondatrices de l’association. Avec sa collègue Catherine Ducruezet, elle a créé SOS Violences conjugales en Corrèze en 1990, la secrétaire d’Etat chargée du droit des femmes, Michèle André, ayant demandé un état des lieux dans tous les départements. « Au début, raconte Catherine Ducruezet, ce n’était qu’un numéro de téléphone dont la ligne était ouverte 24 heures sur 24. Depuis 2005, il y a des permanences, mais également des entretiens et un accompagnement pour chaque femme qui le désire ». Sur les 237 appels recensés en 2011, 116 ont été suivis d’un rendez-vous et d’un entretien. « Le premier contact est essentiel, il s’agit de briser le silence et de mettre des mots sur les violences subies. Le conjoint violent installe son impunité et parvient à inverser la culpabilité : 100% des femmes qui viennent ici se sentent coupables », souligne Fabienne Civiol. Le Centre d’hébergement et de résinsertion sociale Solidarelles est une importante partie de l’activité de SOS Violences conjugales. Il fonctionne avec une douzaine de salariées et propose un hébergement sécurisé grâce à ses neuf chambres. Les mères y sont accueillies avec leurs enfants pour une durée d’une nuit à 6 mois. « De nombreuses femmes se sortent de ces situations. Nous avons des témoignages en ce sens », positive Catherine Ducruezet. Violences conjugales : les chiffres• Une femme sur 10 a été victime de violences de la part de son conjoint• En France, une femme meurt tous les 2,5 jours des suites des violences de son partenaire• 0,3% des femmes ont été victimes de viol société Livre Des artichauts entre peur et espoir C’est l’histoire d’une petite fille qui coupe son cœur d’artichaut en huit morceaux. Huit bouts de cœur pour sa mère, son frère, sa sœur, sa mamie, et ses cousins... Il n’y en a pas pour son père. Lui, les artichauts, il aime pas ça. Ou alors ce n’est qu’un prétexte. Un prétexte pour imposer la peur dans ce qui devrait être un hâvre de paix ; cette peur qu’il faut subir et combattre. Ou esquiver. La petite fille se coupe du monde réel et s’évade en songeant aux bons moments à venir. Elle se projette dans son futur d’adulte. Nécessairement heureux. Oeuvre pédagogique poignante, le livre a bénéficié du concours de professionnels du droit des femmes et de l’aide aux victimes de violences conjugales. Il a pour vocation de montrer la souffrance ressentie par l’enfant face à la violence exercée par les adultes et aussi de l’inciter à prendre la parole, à faire part de sa situation... La force du texte de Momo Géraud, simple, dur comme la peur et doux comme l’espoir d’une fillette, est accentuée par l’atmosphère des illustrations de Dider Jean et Zad. Leurs dessins installent une menace sourde dans des décors colorés et épurés. Mais l’avenir sera beau... « Les artichauts » de Momo Géraud Illustrations de Didier Jean et Zad Editions 2 Vives voix - 15,50 € 15



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