[18] Cher magazine n°39 nov/déc 2012
[18] Cher magazine n°39 nov/déc 2012
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°39 de nov/déc 2012

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Conseil Général du Cher

  • Format : (215 x 270) mm

  • Nombre de pages : 24

  • Taille du fichier PDF : 3 Mo

  • Dans ce numéro : grandir en famille.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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10 dossier ENFANCE ET PARENTALITÉ Devenir parent, cela s’apprend également 360 partenaires répartis sur l’ensemble du territoire participent au Réseau d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents (REAAP) coanimé par le Conseil général et la Caf du Cher. Des dispositifs innovants et préventifs sont mis en œuvre avec le soutien des familles pour aider à la parentalité et favoriser le maintien à domicile des enfants et adolescents. Il est devenu fréquent que des parents se sentent désarmés, impuissants face à leurs enfants. Culpabilisés, certains baissent les bras. Devant le sentiment de toute puissance qu’affichent aujourd’hui les enfants, des parents craignent, s’ils sont trop stricts, de perdre l’amour de ceux-ci. « Ils se considèrent alors incapables de leur faire accepter un cadre et des règles de vie », témoigne Laetitia Desriaux, éducatrice spécialisée à la direction Enfance, adolescence, famille du Conseil général. Cela résulte souvent de l’isolement grandissant des mères et des pères dans leur propre famille et dans la société. Eux-mêmes ont parfois été confrontés dans leurs jeunes années aux mêmes difficultés. Depuis une dizaine d’années, la qualité des relations entre parents et enfants, même dans des situations difficiles, est revalorisée. La Convention internationale des droits de l’enfant de 1989, ainsi que la loi du 5 mars 2007 réformant la protection de l’enfance réaffirment le droit fondamental de l’enfant de vivre avec ses parents. « Les liens affectifs entre enfants et parents sont constructifs. Même dans des cas dramatiques, un parent reste un parent », assure Aurélie Martin, directrice de l’enfance, l’adolescence et de la famille au Conseil général. Pour rester constructif, ce lien doit rester bienveillant, être encouragé et aidé. Devenir parent cela s’apprend aussi. « C’est avec les adultes d’aujourd’hui que l’on construit les adultes de demain ». Mission protection de l’enfant C’est pourquoi le Conseil général, chef de file de l’action sociale, consacre une place inédite et renforcée à l’aide à la parentalité. Différents dispositifs innovants sont mis en œuvre en partenariat étroit entre les directions du Conseil général, les institutions, les services de l’Etat, les associations. Avec la prévention comme règle de conduite, ces actions nouvelles élargissent et enrichissent la mission première et fondatrice, celle de la protection durable de l’enfant et de l’adolescent. Lorsque des conflits ou des crises se font jour, les familles doivent pouvoir se confier le plus tôt possible à quelqu’un qui les écoute, leur propose un premier niveau de réponses, les oriente. C’est en amont le rôle assigné à la plate-forme d’écoute « Le fil » ouverte en 2009 (1) avec des professionnels issus des structures partenaires de ce dispositif. « Très souvent les parents doutent, ils ont besoin d’être chermagazine| n°39 | novembre-décembre 2012
dossier 11 rassurés, et nous veillons à ce qu’ils trouvent eux-mêmes les réponses », précise Alain Néron qui coordonne ce dispositif pour le Conseil général. Le SAMED expérimenté depuis 2012 Le Réseau d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents (REAAP) co-animé par le Conseil général et la caisse d’Allocations familiales a été réactivé en 2007 dans le Cher (lire article ci après). Sa mission : favoriser, organiser des rencontres collectives entre parents afin de mettre en valeur leurs rôles et leurs compétences. Cinq comités locaux ont été créés sur le département depuis 2008. Animés par des référents locaux, ils associent des partenaires, des élus de proximité, et accompagnent les actions. Le Cher figure parmi les premiers départements de France à innover et expérimenter depuis janvier 2012 un nouveau dispositif : le Service d’accompagnement et de maintien de l’enfant à domicile (SAMED). Conçu pour une intervention intensive et éviter le placement des enfants, il permet à la fois de les protéger, d’aider dans le même temps les parents à conforter leurs capacités éducatives, tout en sauvegardant le droit de vivre ensemble (lire le reportage page suivante). « Aider une famille avant que les clignotants ne virent au rouge vif », résume Philippe Brulé, psychologue clinicien à la Direction enfance, adolescence, famille. À l’issue d’une évaluation réalisée par un assistant social, un éducateur, le psychologue, un protocole puis un contrat précisant les formes d’aides des éducateurs du SAMED est établi avec le consentement des parents et des enfants. Alain Raynal (1) Numéro vert 0 800 40 18 18. Appel gratuit et anonyme depuis un poste fixe. Virginie, Émilie et Didier misent sur la confiance retrouvée Depuis le début de l’année, un Service d’accompagnement et de maintien de l’enfant à domicile (SAMED) est expérimenté à Vierzon. Mère seule, Jeanne (1) vit avec ses deux fils dans le secteur de Vierzon. Après un placement l’an passé en famille d’accueil, les deux adolescents ont réintégré le cadre maternel. Les difficultés de la maman pour échanger avec ses garçons repliés sur eux-mêmes, accros aux jeux vidéo et coupés avec l’extérieur, ne se sont pas pour autant estompées en quelques semaines. Jeanne et les enfants ont besoin d’être aidés pour que chacun retrouve sa place dans la famille. C’est là qu’intervient, avec le plein accord de la mère et des enfants, Virginie Blaize, éducatrice spécialisée dans le cadre du SAMED. Avec des plages horaires de travail élargies aux temps de la vie familiale, Virginie se rend un soir par semaine au domicile pour savoir comment cela se passe avec les garçons. Le mercredi, c’est la visite en commun de structures de loisirs afin de les encourager à choisir euxmêmes une occupation ouverte sur les autres. Un autre jour, l’éducatrice accompagne la maman et ses fils à l’école pour rencontrer les enseignants. Elle veille à ce que ces initiatives viennent de la mère elle-même. « Les parents qui, souvent, ont eux-mêmes été exclus de l’école et de l’emploi sont repliés sur eux-mêmes, explique Virginie, nous devons les aider à restaurer leur identité de parents, à leur redonner étape après étape confiance en misant sur leurs compétences ». Dans cette démarche constructive, les « Il faut » et les « Y’a qu’à » sont bannis. Autre action concrète. Didier Schulz, lui-même éducateur spécialisé, accompagne le retour chez ses parents de Martin, (1) un bambin d’un an et demi confié depuis sa naissance à une famille d’accueil. Dans une première étape, l’apport de l’éducateur a concerné tous les actes de la vie quotidienne : les repas de l’enfant, l’hygiène, la régularité des siestes. Aujourd’hui, au grand bonheur de tous, parents et accompagnateurs, Martin vit pratiquement à plein temps chez lui. « Nous avons aidé les parents, mais ce sont eux qui ont fait le travail. Ils ont repris en main leur rôle de parents et redonné ainsi du sens à leur vie ». Depuis le lancement de l’expérimentation à Vierzon en janvier 2012, Virginie Blaize, Emilie Boudin, et Didier Schulz, sont les trois éducateurs spécialisés oeuvrant dans le cadre du SAMED. Leur intervention a permis d’éviter une douzaine de placements pour une quinzaine d’accompagnements prévus à terme. A.R. (1) Pour des raisons de confidentialité, les prénoms sont fictifs. chermagazine| n°39 | novembre-décembre 2012



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